mercredi 1 mai 2024

Immersion instantanée

Cadiz la blanche aurait mérité plus d’une nuit. Nous rejoignons Tarifa en longeant l’Atlantique vers Gilbraltar par le ruban noir asphalté bordé de palmiers aux airs de Californie.

Une heure de traversée par le ferry rapide pour rejoindre Tanger où nous débarquons en fin d’après-midi. Bonne surprise. Tenu impeccablement, le poste de douane Marocain n’a rien de la cour des miracles de Ceuta où nous passons habituellement.

Les changements de continents ont toujours une saveur particulière. Que ce soit par voie maritime, terrestre ou aérienne, à l’excitation de franchir une ligne géographique un peu magique, comme peuvent l’être aussi les tropiques ou l’équateur, se mêle l’impatience de ce que l’on découvrira derrière. Gibraltar a quelque chose du Bosphore. Quitter l’Europe vers l’Asie ou l’Afrique est une promesse à peu d’autres pareilles.

Formalités, cartes de téléphone locales, change, et café avec Samuel que nous quittons. Il retrouve ici sa femme. Nous entamons notre voyage Africain.

L’itinéraire choisit par Didier nous conduit vers Ksar El-Kebir, une centaine de kilomètres dans les terres vers le Sud. L’immersion est instantanée. La petite route serpente dans un paysage de moyennes collines au creux desquelles se nichent des villages ruraux. Dominant les vallées, ça et là des Ksars semblent veiller sur ces panoramas magnifiés par le printemps. Celui d’El Kebir est en vue bien avant la cité qu’il surplombe.

Nous entrons à la lumière du couchant. L’Hôtel du Centre nous accueille. Très modeste établissement sans aucun charme mais tenu impeccablement : une vingtaine de chambres spartiates, douches – je devrais plutôt dire pièce d’ablution – et toilettes communes au palier.

C’est jour de marché en cette veille de 1er Mai. En plus des échoppes permanentes, les rues sont encombrées de marchands ambulants proposant fruits et légumes ou camelote chinoise en plastique dans un festival de couleurs vives et d’odeurs locales. Tandis que le femmes commercent, attablés dans les cafés, comme hypnotisés par les petits écrans, les hommes regardent le match de Champions Ligue Bayern – Real sous le flot ininterrompu de paroles exaltées du commentateur. Comme si sa vie dépendait de chaque action. Certaines langues et cultures donnent aux matchs de football une solennité particulière.

Au hasard nous nous arrêtons diner dans une gargote de poulets rôtis. La première tentative se solde par un échec, trop absorbés qu’ils étaient par la partie de ballon en cours. La deuxième sera plus heureuse. Puis nous finissons le repas dans une boutique de flans et fruits frais servis par une jeune femme avenante. Il se fait tard. Reste à retrouver l’hôtel dans le dédale de ruelles animées.

 




 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

merci de ton partage..Je ne suis jamais allé sur le continent africain mais j ai l impression d y être...
Profitez !!!