jeudi 2 décembre 2010

Good morning Vietnam

Moins 5° à Paris, 13h20, malgré la neige et le temps exécrable le vol vers Hanoï part à l’heure. Le très beau 777 de Vietnam Airlines décoré de la fleur de lotus couleur or sur fond bleu-vert prend son envol en douceur.
Dans l’avion, plein de jeunes retraités en goguettes partant en voyage d’agrément. Il y a aussi quelques plus jeunes couples semblant à la fois rayonnants et stressés. C’est le cas de mes voisins qui me racontent leur appréhension du moment où ils devront prendre leur bébé adoptif dans les bras de sa maman. Devant mon embarras, la jeune femme m’explique que c’est pour le bien de l’enfant et de la famille qui n’a pas les moyens de l’élever. Mal à l’aise j’écoute sans plus de commentaire en me demandant s’il s’agit bien là d’adoption ou d’enlèvement légal ?
6 heures du matin, après 10h30 de croisière nous nous posons à Hanoï. Malgré l’heure matinale, et tandis que nous attendons les agents des douanes encore endormis, la chaleur moite est déjà étouffante. Plus de 30° de différence avec Paris. Après une demi-heure ils arrivent enfin un peu ébouriffés. Nous sommes visiblement le premier vol international de la journée. Formalités vite expédiées, puis transfert à pied vers le terminal « domestic ». Surprise je remonte dans le même avion vers Saïgon.

Saïgon, son vieil aéroport avec les silos de protection des chasseurs datant de la guerre du Vietnam envahis par la végétation. Puis le choc de la rue et de la circulation : des milliers de petites motos vrombissantes comme des frelons entres lesquelles slalome mon taxi ; à moins que ce ne soit les motos qui slaloment entre les taxis. Malgré l’épouvantable trafic chacun reste courtois. A l’évidence ici les gens sont gentils. Je n’ose imaginer le cloaque de la circulation quand les voitures auront remplacées les motos…

Hôtel Park Royal: accueil souriant, service impeccable tandis que « des petites mains » s’affairent à décorer un sapin de Noël digne des plus beaux rêves d’enfants, chargés de boules, guirlandes multicolores et recouvert de neige en bombe.

Le temps d’une douche et sans transition nous partons directement en campagne rencontrer des éleveurs de porcs… En fait d’éleveur, après 2h30 de voiture dans des conditions épiques nous arrivons à une ferme-motel. Ne riez pas encore…
Une petit bout de femme assez sexy, visage tout rond illuminé d’un large sourire, moulée dans jean serré et perchée sur des talons aiguilles nous accueille.
Passés les préliminaires sur le météo du Vietnam, elle nous explique devoir déménager prochainement sa ferme dont les odeurs perturbent l’activité de son nouvel établissement en plein développement, un motel ! Devant notre surprise, non pas concernant les effluves porcines mais plutôt quant au succès de sa nouvelle entreprise – il faut imaginer quelques petits appartements dans un lieu perdu en pleine campagne, certe bucolique mais tout de même à plus de deux heures de Saïgon par une route improbable – elle répond d’un clin d’œil entendu en ventant la discrétion du lieu (le moins que l’on puisse dire) tout en enfilant la tenue de protection de rigueur pour la visite aux cochons ; les autres, vous savez, ceux qui ont un groin. Nettement moins glamour…