samedi 16 février 2019

One Welfare?


Vol transatlantique vers Atlanta : malgré ma pilule de mélatonine je ne parviens pas à m’assoupir, les jambes coincées par le siège 28J incliné juste devant moi. J’ai beau tenter les bonnes vieilles méthodes de relaxation pour lâcher prise, le cerveau ne parvient pas à déconnecter et j’ai les pieds qui gigotent. Arrivent toujours en masse des flux d’idées sans réel fil conducteur, mélange incongru de réflexions personnelles et professionnelles qui se superposent dans un joyeux millefeuille. Allez savoir pourquoi, mon attention finit par se fixer sur un nouveau concept « découvert » à l’occasion d’une journée professionnelle que nous avions organisée en décembre dernier : « One Welfare », cette notion du Bien-Être global des espèces peuplant la planète.
Après la « One Health », la santé globale liant notre environnement, la santé des animaux et la nôtre, il serait donc maintenant question de Bien-Être global.
Ou comment se sentir en harmonie si nous ne traitons pas correctement les autres espèces avec qui nous interagissons et partageons ressources et espace ?
Ou comment se sentir en harmonie si nous ne respectons pas notre environnement ?
Effectivement, ces 2 questions méritent d’être posées. Mais elles en amènent d’autres toutes aussi importantes, jusqu’à en être déroutantes. Celles des Droits et Devoirs.
Faire le lien entre notre Bien-Être et celui des animaux conduit naturellement à la question de nos Devoirs vis-à-vis d’eux, tout autant que celle de leurs Droits.
Le monde des espèces animales, dont nous sommes, ne formerait-il alors qu’un tout ? Et sans doute, son subtil équilibre n’échappera pas à un cadre global permettant de mieux coexister, en paix avec notre conscience d’êtres dit supérieurs.

Sur ces considérations existentielles je sombre dans une torpeur un peu nauséeuse. Mon voisin, qui s’est endormi depuis longtemps, s’affale alors sur mon épaule dans un ronflement de contentement. Je déteste cette intrusion involontaire dans ma zone de confort et ne peux m’empêcher de me lever en jouant des coudes pour le réveiller. Un peu gêné il s’excuse avant de se « rempaffer », béat, sur l’épaule de son autre voisin.
Allez, plus que 4h30 de vol…