mercredi 18 mai 2016

Echappée belle en Normandie



Les senteurs suaves des champs de colza alternent avec celles plus vertes des herbes folles poussant dans les fossés de ces petites départementales du bocage Normand. Aux narines émoustillées s'ajoute le plaisir indicible des turbulences d'air, alternativement tièdes et fraiches, caressant le visage derrière le pare-brise du cabriolet. On roule tranquillement, au ras du bitume, coulant entre les herbes hautes des bas-côtés. Il n'y a qu'à tendre le bras pour effleurer du bout des doigts les fleurs de carottes sauvages aux relents amers. Le temps n'est ni beau ni mauvais, sous un ciel moutonneux de mi-saison. Le printemps s'étire lentement et la chaleur tarde à venir.

Dans la campagne verdoyante, des pommiers en fleurs pareils à des arbres enneigés, et ces maisons typiques à colombage ornées de massif de rhododendrons. Au hasard des indications on empreinte les chemins creux asphaltés comme des tunnels de verdures conduisant vers les somptueux haras de l'arrière-pays, fermes de luxes tirées à quatre épingles où l'on élève et entraine les meilleurs cheveux de course. La promenade est agréable, presque irréelle tant les ingrédients qui l'agrémentent semble avoir été posés là pour le décor.
Au détour d'un quatre routes un petit mausolée à la gloire d'aviateurs disparus en Juin 1944 nous rappelle ici ce que nous devons a l'Amérique, ajoutant encore au romantisme de la ballade.

Sur les coups de 13h on "s'inquiète" du déjeuner, à l'affut du bistrot de village à ne pas manquer. Et ils ne sont pas rares ces petits lieux magiques où l'on vous sert une délicieuse cuisine familiale, riches petits plats mijotés à la crème et au calva.
Et l'on comprend mieux pourquoi, pour les Parisiens, la Normandie c'est LA campagne ; avant la mer. Car la destination finales est bien souvent Deauville, Honfleur ou Cabourg, villes balnéaires à moins de deux  heures de voiture de la capitale où ils s'agglutinent le week-end pour venir flâner en "sportwears" BCBG, marcher sur les célèbres planches en haut des plages, histoire de ne pas se mettre de sable dans les chaussures et fouler les pas des célébrités passés par ces lieux chargés d'histoires. La grande histoire, celle du débarquement alliés de juin 44 mais aussi, beaucoup plus chic et tellement parisienne, celle des festivals de cinéma, des courses hippiques et des casinos.
Et comme un fait exprès, nous voilà à Cabourg le jour même du défilé « Auto Vintage ». Surement très (trop) chic, pensions-nous en arrivant. En fait une atmosphère très bonne enfant, où se côtoient voitures de luxe et populaires, avec leurs propriétaires endimanchés. Ambiance familiale, histoire de passer une agréable après-midi un peu en dehors du temps et des réalités du moment. 
Puis la ballade sur la plage en amoureux, avec les amis très chers, façon "chabadabada".
La mer enfin, dont les reflets irisés embellis par le filtre magique des lunettes de soleil font étinceler la perspective jusqu'à la ligne d'horizon océanique où se perdent les silhouettes de navires au long cours.
Le temps pourrait simplement s'arrêter à cet instant parfait.

 


mardi 10 mai 2016

Mécanique céleste



Regardez bien cette photo. Un quart de cercle en peau d’orange paré d’un point noir comme un discret grain de beauté. Rien de bien spectaculaire, et pourtant cette image est extraordinaire car elle nous plonge dans la magie de la mécanique céleste. 
Hier après-midi, Mercure, la première et plus petite planète de notre système solaire a transité entre la Terre et le Soleil, moment rare d’alignement exact de deux planètes autour de leur étoile, notre étoile : le quart de cercle est donc le soleil, et le point noir Mercure passant devant comme une mini éclipse.
Si, à première vue, l’observation télescopique de cet phénomène naturel n’a rien de très spectaculaire, elle n’en est pas moins émouvante et quelque peu impressionnante par les proportions qu’elle met en évidence ; l’énorme masse du soleil derrière la petite planète apparaissant comme minuscule. Le soleil, cette fournaise thermonucléaire qui nous éclaire, nous réchauffe et autour duquel nous gravitons à la bonne distance. Ni trop près, nous brulerions, ni trop loin nous gèlerions, merveilleux "hasard" ayant crée, ici, les conditions idéales de l'émergence de la vie.

La vie qui a su merveilleusement évoluer jusqu'au jaillissement de la conscience des p’tits bonhommes que nous sommes, habitants de la planète bleue gravitant autour d’une étoile parmi des milliards, en périphérie de la voie lactée - notre galaxie - parmi les milliards d’autres de l’univers connu ; autant d’opportunités possibles pour la vie aussi ailleurs...
Enivrante perspective qui valait bien une échappée belle pour quelques minutes d’observation au milieu de cet après-midi du 9 mai 2016.