Les
senteurs suaves des champs de colza alternent avec celles plus vertes des herbes
folles poussant dans les fossés de ces petites départementales du bocage
Normand. Aux narines émoustillées s'ajoute le plaisir indicible des turbulences
d'air, alternativement tièdes et fraiches, caressant le visage derrière le pare-brise
du cabriolet. On roule tranquillement, au ras du bitume, coulant entre les herbes
hautes des bas-côtés. Il n'y a qu'à tendre le bras pour effleurer du bout des
doigts les fleurs de carottes sauvages aux relents amers. Le temps n'est ni
beau ni mauvais, sous un ciel moutonneux de mi-saison. Le printemps s'étire
lentement et la chaleur tarde à venir.
Dans la
campagne verdoyante, des pommiers en fleurs pareils à des arbres enneigés, et
ces maisons typiques à colombage ornées de massif de rhododendrons. Au hasard
des indications on empreinte les chemins creux asphaltés comme des tunnels de
verdures conduisant vers les somptueux haras de l'arrière-pays, fermes de luxes
tirées à quatre épingles où l'on élève et entraine les meilleurs cheveux de
course. La promenade est agréable, presque irréelle tant les ingrédients qui
l'agrémentent semble avoir été posés là pour le décor.
Au détour
d'un quatre routes un petit mausolée à la gloire d'aviateurs disparus en Juin
1944 nous rappelle ici ce que nous devons a l'Amérique, ajoutant encore au
romantisme de la ballade.
Sur les
coups de 13h on "s'inquiète" du déjeuner, à l'affut du bistrot de
village à ne pas manquer. Et ils ne sont pas rares ces petits lieux magiques où
l'on vous sert une délicieuse cuisine familiale, riches petits plats mijotés à
la crème et au calva.
Et l'on
comprend mieux pourquoi, pour les Parisiens, la Normandie c'est LA campagne ;
avant la mer. Car la destination finales est bien souvent Deauville, Honfleur
ou Cabourg, villes balnéaires à moins de deux
heures de voiture de la capitale où ils s'agglutinent le week-end pour
venir flâner en "sportwears" BCBG, marcher sur les célèbres planches
en haut des plages, histoire de ne pas se mettre de sable dans les chaussures
et fouler les pas des célébrités passés par ces lieux chargés d'histoires. La
grande histoire, celle du débarquement alliés de juin 44 mais aussi, beaucoup
plus chic et tellement parisienne, celle des festivals de cinéma, des courses
hippiques et des casinos.
Et comme un
fait exprès, nous voilà à Cabourg le jour même du défilé « Auto Vintage ».
Surement très (trop) chic, pensions-nous en arrivant. En fait une atmosphère très bonne enfant, où se côtoient voitures de luxe et populaires, avec leurs propriétaires
endimanchés. Ambiance familiale, histoire de passer une agréable
après-midi un peu en dehors du temps et des réalités du moment.
Puis la
ballade sur la plage en amoureux, avec les amis très chers, façon
"chabadabada".
La mer
enfin, dont les reflets irisés embellis par le filtre magique des lunettes de
soleil font étinceler la perspective jusqu'à la ligne d'horizon océanique où se
perdent les silhouettes de navires au long cours.
Le temps
pourrait simplement s'arrêter à cet instant parfait.
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