lundi 28 novembre 2011

Baja California

Au bout du ponton de planches de bois blanc incrustées de sel, un cormoran se sèche paresseusement les ailes dans une brise légère.
Ancré à quelques encablures, un yacht semble comme posé sur un lit de paillettes étincelantes dont les reflets se perdent sur la ligne d’horizon marquée par une fine bande de terre ocre sous un ciel d’un bleu profond.
Bordée de cactus géants poussant entre les rochers du désert, la plage de sable blanc où nous sommes attablés sous une paillotte, dégustant des palourdes géantes crues, un verre de téquila à la main, ressemble un peu au paradis. Il faut dire qu’ici le soleil d’hivers a des allures d’été, dans un microclimat où il ne pleut que 5 jours par an : Baja California, Mexique.
L’ambiance est détendue. C’est dimanche après-midi et après seulement un jour et demi de discussions, nous venons de signer un protocole d’accord prometteur avec de futurs partenaires pour le lancement d’un projet stratégique en génétique aquacole. De jeunes entrepreneurs enthousiastes animés d’un ardent désir de construire quelque chose d’innovant et d’utile. Deux frères magnifiquement complices : Carlos, le plus jeune, grand et fin garçon aux cheveux brins coupés courts ; Gustavo, l’ainé, look de surfeur Californien à la corpulence plus épaisse et au visage poupin éclairé d’un éternel sourire en coin. Il ait des gens avec lesquels les ondes passent tout de suite, ils font parti de ceux-là. Gageons que ce soit de bon augure pour la suite.
Nous parlons pêche, montagne, sports, femmes (les nôtres évidemment), enfants, voyages, gastronomie, sautant d’un sujet à l’autre sans véritable fil conducteur, profitant juste du plaisir d'un moment magique où l’on démarre une nouvelle entreprise pleine de promesses. L’heure n’est pas encore à la confrontation parfois ingrate avec la réalité économique, toutes ces bonnes raisons que nous aurions pour ne pas y aller. Nous sommes ici dans notre rôle d’entrepreneurs : imaginer un avenir radieux, puis tout faire pour le rendre possible.

De nouveau mon regard se perd dans le paysage : - d’un côté le ponton, la mer scintillante, le ciel bleu dégagé - de l’autre le désert, les rochers anguleux, les cactus - illustrations naturelles d’un projet d’entreprise que l’on engage pour le meilleur.

vendredi 18 novembre 2011

"Spock à Entreprise ?"

Quand j’étais enfant il m’arrivait parfois de regarder sur la télé noire et blanc de la maison, Star Treck, la fameuse série de science- fiction crée dans les années 60 (du siècle dernier…), dans laquelle l’humanité du XXIIIème siècle part en exploration spatiale à bord du fabuleux vaisseau « Entreprise », à la rencontre d’autres civilisations extra-terrestres.
Si je me souviens bien, tous les épisodes étaient prétextes au développement d’histoires aux valeurs humanistes dans un sympathique cocktail d’effets spéciaux aujourd’hui très « vintage ». Les protagonistes disposaient alors d’incroyables outils de communications qui à l’époque paraissaient totalement improbables. Nous étions émerveillés par ces petits appareils qui tenaient au creux de la main et permettaient de communiquer instantanément en direct avec sa communauté tant par la voix que par l’image ; et nous pensions que ça n’arriverait jamais.

Presque un demi-siècle est passé et nous n’avions à priori pas encore rencontré d’extra-terrestres (du moins c'est ce qu'on nous dit...) ni même quittés notre petite planète ; alors qu’à l’époque les promesses de la conquête spatiale semblaient presque sans limite. La réalité est que depuis la dernière mission lunaire Appolo 17, il y 40 ans, les hommes ne sont plus sortis de l’orbite terrestre, et que seuls des robots se sont rendus sur Mars. Le progrès n’est pas toujours celui attendu…

A cet instant vous vous demandez peut-être où je veux en venir.
En fait je devais cette semaine faire un saut aux Etats-Unis et, comme à d’habitude, profiter de l’occasion pour partager avec vous une petite rubrique de voyage. Des circonstances douloureuses m’ont obligé à annuler ce déplacement où je devais notamment retrouver d’importants clients Chinois. Du coup, nous avons monté au dernier moment une téléconférence. Rien de bien extraordinaire me direz-vous. Certes, sauf que cette téléconférence n’a nécessité rien d’autre qu’un simple ordinateur portable connecté à la box de la maison. Deux 2 clics et me voilà en direct avec Des Moines, dans l’Iowa (16h pour eux, 23h pour moi), où mes équipiers Américains accueillent physiquement nos amis Chinois. Nous nous présentons par écrans interposés, puis je pilote depuis mon ordi, le diaporama de présentation du groupe sur leur vidéoprojecteur. Magique ! D’autant plus que chacun peut en faire autant via Skype, et que ça ne coûte rien de plus que votre abonnement internet. Plus fort que Monsieur Spock !

Très franchement, qui aurait pu imaginer qu’une telle avancée technologique soit réellement possible, disons… il y a seulement 10 ans ?
Alors bien sûr, et fort heureusement ce type de communication ne peut complètement remplacer les vraies rencontres, celles où l’on « se touche », où les ondes émotionnelles passent vraiment. Mais quant même, quel progrès extraordinaire où la réalité a parfaitement rejoint la fiction.

Quand nous étions enfants nous rêvions d’un futur excitant et prometteur en regardant Star Treck.
Certains rêves se sont réalisés presqu’avant l’heure, d’autres pas. Mais la réalité dépasse par bien des aspects le champ alors imaginé des possibles dans des domaines tout à fait inattendus.

Aujourd’hui, de quel avenir prometteur rêvons-nous ?