Dans le ciel cristallin du petit matin,
le vol domestique d’Aeromexico depuis Mexico City se pose enfin à La Paz.
24
heures de voyage depuis la maison que j’ai quitté sous un exceptionnel été
indien qui se prolonge : 25° à mi-octobre. A moins que ça ne soit la
nouvelle norme, conséquence de l’emballement climatique auquel nous assistons…
Au tapis bagages, nous retrouvons nos
clients Chinois et Brésiliens venus tout spécialement pour le séminaire "Blue Genetics", notre filiale de sélection crevettes. Egalement un représentant
de la Polynésie Française. Poignées de main et juste quelques mots de circonstance
avant que, fatigués, nous nous engouffrions dans le minibus vers l’hôtel. Sur
le trajet, l’émerveillement des Chinois face au lever du soleil sur le paysage
aride parsemé de cactus géants nous empêche de sombrer dans la torpeur du
Jet-lag.
Dans le patio de l’hôtel, petit
établissement typique et chaleureux, nos amis Mexicains, Indiens et Thaïlandais
bavardent en petit déjeunant. Arrivés la veille ils ont bénéficié d’une nuit
réparatrice et nous accueillent tout sourire. Rapide présentations autour d’un
café. Le décor est planté. Nous sommes ici pour travailler 3 jours ensemble sur
le développement prometteur de nos activités aquacoles, dans le cadre exceptionnel
du bout de la péninsule de Baja California où la société est installée.
…
L’équipe locale à fait du super boulot :
entre présentations stratégiques et techniques, visites des installations, conférencier
de haut vol, rencontres institutionnelles, repas dans des cadres enchanteurs, entretiens
en tête à tête, et découverte de l’environnement exceptionnel qui nous entoure,
rien n’a été laissé au hasard. La magie opère, transformant ces quelques jours
de business en une parenthèse polychrome où chacun s’exprime, expose vision et enjeux
avec l’objectif de faire progresser l’ensemble pour y trouver son compte. Les
échanges informels vont aussi bon train : culture, religion, contexte politique
du pays, craintes et motivations.
Quelques morceaux choisis :
-
Quand
un Chinois conclu que « le problème en Chine c’est justement qu’il n’y a
pas de problème ! »
-
Quand
un Indien explique combien il est fier de la démocratie du pays « qui rend
les gens heureux », mais que le revers de la médaille est la lenteur de
mise en œuvre des indispensables réformes et décisions dont les débats s’éternisent
trop souvent,
-
Que
nous leur répondons bien comprendre de quoi ils parlent…
-
Quand
une Brésilienne se désespère de la corruption de leurs gouvernants et s’inquiète
de la « trumpisation » de la politique,
-
Quand
une Mexicaine se réjouit de l’alternance politique en cours dans le pays, « juste
à l’opposé de Trump »,
-
Quand
un tout jeune Thaïlandais exprime sans filtre sa grande ambition
professionnelle et sa fierté d’être là, et qu’il est applaudi sans retenue par
ses ainés.
-
Quand,
en tant que Français, nous pouvons exprimer notre fierté d’avoir élu un jeune
Président ouvert sur le monde et engagée dans les nécessaires réformes de notre
pays.
…
Le bateau qui nous ramène d’excursion
dans le Golf de Cortez prend son temps. On s’arrête plonger sur
des récifs coralliens et leur écosystème d’une exceptionnelle diversité magnifiée
par une explosion de couleurs. Plus loin, rencontre avec les lions de mer
venant littéralement au contact des plongeurs avec curiosité et bienveillance.
Rien ne presse. On rentre doucement, profitant des derniers rayons du soleil
irisant cette mer chère à Jacques-Yves Cousteau.
Tandis que les étoiles s’allument sur
les flots fluorescents, nous stoppons à quelques encablures de la plage
où l’annexe débarquera sur un petit ponton de planches blanchies par le soleil.
Il est temps de débriefer ces 3 jours
passés ensemble.
A tour de rôle chacun s’exprime sur son
« expérience » qui se conclu par une salve d’applaudissements
spontanés.
Puis, au moment de débarquer, on s’embrasse
dans de longues accolades chaleureuses comme savent le si bien faire les « latinos »,
instant de grâce où chacun confirme son engagement au service du projet commun,
conscient des défis qui nous attendent, mais sachant pouvoir compter sur ses
partenaires.
Personne n’est naïf, mais tout de même,
si le monde pouvait plus souvent fonctionner aussi "simplement", il tournerait sûrement
plus rond.