vendredi 23 avril 2010

Road Movie

Alors que nous devrions être rentrés à la maison depuis hier soir, nous revoilà donc à passer un 2ème Dimanche à New York. Il fait beau et nous allons pique niquer à Central Park parmis les New Yorkais dont c’est l’un des endroits préféré pour passer un bel après-midi de printemps.
Il y a là les jeunes couples venus promener bébé, les simples promeneurs avec ou sans chien, les étudiants venus jouer au base ball sur les petits terrain aménagés, les cyclistes, joggers, et autres patineurs à roulettes venus tourner autour du parc dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, les amoureux marchant main dans la main autour du « réservoir », un petit lac artificiel aux allées romantiques bordées de splendides cerisiers japonais en fleurs et dans l’eau duquel se reflètent les silhouettes des grattes ciel environnent. Un bien bel endroit.
Au milieu du parc, sur des chemins transversaux goudronnés, on croise des musiciens et des danseurs sur patins à roulettes dont certain(e)s semblant tout droit sortis d’une comédie musicale des années 80, se trémoussent en musique habillés en Véronique et Davina. Assez ridicules, mais très distrayant.

Alors c’est vrai qu’il y a pire, mais au prix où sont ici les chambres d’hôtel, pas moins de 370$ la nuit, cela devient vite disuasif pour le porte feuille. Demain nous partons donc vers Washington, espérant pourvoir prendre un avion mardi soir.



Lundi matin, après comme dit Flo, « s’être bien roulés dans les draps au prix où sont les chambres de l’hôtel », nous prenons 4 voitures chez le loueur du coin pour un road movie vers Whashington à environ 4h30 de route vers le sud. Pourquoi 4 voitures ? Par ce que nous sommes 20 : frères et sœurs, parents et enfants pour ce super voyage en famille à l’intiative de Jo et Renée pour leurs 70 ans. Forever young !

Et c’est parti, en convoi sur la 295 sud. Highway non stop : Edison, Philadelphie… tranquillement à 65 miles/h sous l’oeil vigilant de la police de la route prête à décoller toutes sirène hurlante au moindre excès de vitesse. Curieusement nous sommes quant même régulièrement dépassés par de gros camions rutilants dont les pots d’échappements chromés en position verticale derrière la cabine laissent échapper de la fumée noire de locomotives à vapeur...
Sur fond de musique country et de variété américaine, les images sont agréables entres les gigantesques échangeurs routiers des periphéries urbaines industrialisées, les longues lignes droites bordées de forêts, quelques ouvrages d’art spectaculaires, et le nécessaire arrêt à une station service pour refueler nos gourmands V6 de 3,5 l et restaurer les équipages. Puis Baltimore et finalement, après quelques légers bouchons, Washington que nous rejoignons en fin d’après midi.
Comme il n’est pas tard et que Thom dispose du GPS Tom-Tom qui va bien (normal), nous nous dirigeons sans peine vers un haut lieu de la politique Américaine, donc mondiale : le capitole, derrière sa majestueuse obélisque, et surtout la célèbre Maison Blanche devant laquelle une petite photo de famille s’impose sous l’œil de seulement deux policiers visibles cachés derrières leurs lunettes noires. D’après les enfants il y en aurait plein d’autres cachés dans les arbres… On ne les pas vu, mais d’après Noé c’est normal, car ils disposent de la technologie secrète Américaine de l’homme invisible. Evident, non ?

mercredi 21 avril 2010

"Echouer n'est pas une option !"

L’approche du Kennedy Space Center est une sorte de parcours initiatique vers ce lieu unique d’où sont parties les plus belles missions spatiales habitées, depuis les premiers lancements Mercury, improbables capsules en forme d’entonnoir, posée sur un missile balistique dans lequel on logeait pour quelques heures un astronaute ; puis les missions Gemini en duo ; suivi du programme lunaire Apollo en équipage à 3 ; jusqu’au Shuttle pouvant transporter 7 personnes plus une importante charge utile.

Ici règne une atmosphère unique, celle d’une base de lancement en exploitation que le grand public est invité à découvrir dans le cadre d’une organisation impeccable où visites et exploitation se déroulent en harmonie.
La fierté des Hommes qui y travaillent est palpable, ceux-là même qui ont réussi la prouesse extraordinaire il y a déjà 40 ans d’envoyer des Hommes marcher sur la lune. Et quels hommes !
Des galeries de portraits permettent de mettre des visages sur de noms.
Au-delà de la mise en scène, derrière « l’étoffe des héros », pas de doute ils en sont, je suis fasciné par la détermination, la sérénité et le charisme de ces portraits. Chacun d’eux exprime quelque chose de puissant, à la fois si unique et tellement partagé. Aucun d’eux n’est ici par hasard. Tous ont travaillé, se sont dépassés pour parvenir à réaliser leur rêve, aller dans l’espace et même, pour seulement 12 d’entre eux, marcher sur la lune. Quels destins extraordinaires, fruit d’une volonté politique audacieuse et de la mobilisation considérables de moyens humains, financiers et technologiques de toute une nation.
Piqués au vif par l’adversaire idéologique Russe, derrière leur jeune président ils ont imaginé le parie fou d’emmener l’Homme marcher sur la lune en moins d’une décennie, « non pas par ce que c’est facile, mais par ce que c’est difficile » disait le Président Kennedy. Et aussi incroyable que cela puisse encore paraître quelques 40 ans plus tard, ils ont surmonté toutes les difficultés techniques pour finalement toucher au but le 20 juillet 1969.
J’avais tout juste 5 ans lorsqu’au terme d’une odyssée spatiale de 4 jours à bord d’Apollo 11, Neil Amstrong posait le pied sur la Lune. Je me souviens comme si c’était hier de l’image noire et blanc floue et en contre jour diffusée par la 1ere chaine de télévision où l’on distinguait le scaphandre blanc d’Amstrong descendant l’échelle du LEM pour finalement poser le pied sur le sol sélène. Extraordinaire magie du direct, où un quart de l’humanité s’est retrouvé en communion à cet instant historique précis ; moment de grâce absolument unique, terme d’un incroyable voyage démarrée 4 jours plus tôt, aboutissement de la mobilisation permanente de presque un demi million de personnes pendant une décennie !

Au centre Kennedy on peut vivre une rétrospective de cette aventure, en découvrir les aspects techniques dans un gigantesque hall où sont précieusement conservés fusée, capsule et module d’alunissage de la dernière mission Apollo 18 annulée pour raison budgétaire. Sont aussi présentés des films retraçant toute l’épopée de la mission Apollo 11, depuis l’habillage de l’équipage jusqu’à leur redécollage de la Lune, dans des locaux reconstituant fidèlement le centre de contrôle des lancements de l’époque.
Sans exagérer, c’est absolument fascinant et bouleversant.
Marcher le long de la fusée lunaire Saturn 5 est impressionnant. La plus puissante jamais construite jusqu’à ce jour. 111 m de long et 10 mètres de diamètre à sa base. Un engin titanesque de plus de 3000 t au décollage au sommet duquel se trouve la minuscule capsule spatiale Apollo où prennent place les 3 astronautes.

« 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, 0, lift off ! »

Quelques instants avant le décollage lui-même, les 5 moteurs du premier étage de la fusée s’allument. Un instant le temps semble suspendu jusqu’à ce que les flammes de l’enfer libèrent la pleine puissance de ce monstre semblant hésiter quelques fractions de seconde avant de commencer à s’élever, tout d’abord très lentement dans un tonnerre assourdissant accompagner d’intenses vibrations ressenties à des dizaines de kilomètres à la ronde. Il s’agit ni plus ni moins d’une formidable explosion maîtrisée, dosage subtil de carburant dont la combustion dans les énormes tuyères pousse verticalement l’engin qui commence à accélérer doucement. Quelle furie phénoménale dont on pourrait presque comparer l’intensité à celle d’une explosion nucléaire !
Pendant ce temps, là haut l’équipage continue d’égrainer les check-listes dans un calme olympien. Le paradoxe est extraordinaire entre le déchainement des éléments nécessaires au décollage du vaisseau et la tranquillité affichée par l’équipage, maîtrise parfaite des émotions, confiance absolue dans l’énorme travail d’équipe préalable à cet instant.
Au sol le public est pétrifié, subjuguer par l’intensité et la beauté du départ vers « la nouvelle frontière ». L’image est saisissante : un tonnerre éblouissant de fin du monde pour s’arracher à la l’attraction terrestre et filer vers les étoiles. Quelle image !
La fusée s’élève maintenant rapidement, crachant une belle flamme régulière aussi longue qu’elle pour atteindre sa vitesse nominale de 11 km/seconde nécessaire à s’arracher de l’attraction terrestre. Sanglés cote à cote en position allongée jambes repliées, les astronautes subissent une intense accélération de 7 G propulsés dans un premier temps en orbite terrestre après séparation du premier étage.
Puis tout redevient calme lorsque les moteurs s’arrêtent, laissant le vaisseau à son orbite terrestre pour la manœuvre d’assemblage du module de propulsions vers la lune et du module d’alunissage (LEM : Luna Exlorator Module).
A ce moment Apollo semble comme hésiter entre la proximité rassurante et magnifique de notre planète bleue, et l’appel de l’immensité spatiale, vertigineux espace d’un noir profond piqueté de millier d’étoiles, sur lequel se détache au loin la lune, objectif de la mission.
La complexe manœuvre d’assemblage se déroule sans encombre, maîtrise parfaite, symbiose de l’équipage et des équipes au sol.
Il s’agit maintenant de partir pour de bon vers la lune, en s’échappant complément de l’attraction terrestre sur une trajectoire précise pour ne pas manquer l’objectif, au risque d’aller se perdre dans l’immensité cosmique. Ce qui peut sembler banal prend ici une importance considérable dont chacun mesure bien les risques. Au moment précis choisi, le moteur du module de commande est alors allumé, propulsant Apollo 11 vers sa destination. Neil Amstrong, Buzz Aldrin et Mickael Collins deviennent à cet instant des voyageurs spatiaux, dépassant de loin le « simple » statut d’astronautes. Qu’ont bien pu ressentir ces hommes au moment du vrai départ : de la crainte ? de l’exaltation ? une joie immense ?...
Quoi qu’il en soit, c’était LE grand départ pour une extraordinaire odyssée de 6 jours, aller-retour, où chaque minute fut une véritable prouesse que ces hommes réalisent en direct, en communion avec les équipes de la NASA, leurs épouses, leurs enfants, leur nation, l’humanité toute entière.
De tout cela ils avaient nécessairement conscience.
Pouvaient-il échouer portés par une telle, foie, une telle énergie ?
A eux seuls ils représentent alors l’humanité toute entière quittant son berceau. Et chacun se rend parfaitement compte de ce moment unique dans l’histoire des Hommes.
Les images de ces hommes lors de leur voyage vers la lune ont quelque chose de « surnaturel ». Flottant en apesanteurs, éclairées par la lumière crue du soleil à travers les étroits hublots du vaisseau spatial, ils ressemblent à des icônes... parlant peu, sauf par codes techniques avec le centre de contrôle de Huston, continuant d’égrainer les check-listes de progression de la mission. Chacun fait son job en totale confiance avec ses équipiers. Aucune pression apparente. Il semble faire si bon vivre dans la cabine qu’on en oublierait même le côté pour le moins spartiate pour une impression de cocon douillet…

La terre s’éloigne derrière le vaisseau, image irréelle de notre planète « bleue comme une orange » diminuant progressivement au milieu du noir cosmique, tandis que de l’autre coté le disque lunaire grandi doucement.



Le vaisseau se satellise autour de la lune, découvrant des paysages tourmentés d’un gris profond tellement différent du jaune pastel tel que nous la voyons depuis la terre. Le paysage semble presque menaçant et il faut maintenant engager la phase cruciale de séparation du vaisseau de propulsion qui reste en orbite avec à son bord Mickael Colins, et du LEM « Eagle » qui doit emmener jusqu’au sol sélène Neil Amstrong et Buzz Aldrin. La manœuvre est une image d’anthologie, quand Colins filme l’éloignement progressif d’Eagle, improbable engin aux forme d’insecte semblant d’une extrême fragilité, défilant sur fond de paysages lunaires. Que pouvait alors penser Mickael Colins au moment d’abandonner ses équipiers pour l’objectif principal de la mission ? Et Niel Amstrong et Buzz Aldrin, laissant seul si près du but leur équipier, à attendre un retour somme toute incertain.
Mickael pouvait-il imaginer rentrer seul d’une mission qui aurait échoué, abandonnant ses équipiers à leur triste sort ?
Fort heureusement l’histoire ne s’est pas passée comme ça.

Eagle approche doucement de la surface lunaire. La concentration tant de l’équipage que des équipes de Huston est totale. Communications monosyllabiques entrecoupées de « Roger » de validation. Mètre par mètre, la descente permet la découverte d’un paysage de plus en plus tourmenté, presqu’hostile.
Alors qu’il ne reste plus que quelques dizaines de mètres, l’ordinateur de bord se met en défaut.
Moment « d’effroi » à Houston.
Aussitôt Neil Amstrong prend les commandes en manuel, pilotant le frêle engin au dessus du relief lunaire, cherchant une zone d’alunissage acceptable. Le carburant s’épuise rapidement. Eagle est encore à 30 mètres du sol et il y a urgence. Neil Amstrong fait alors preuve d’une maîtrise hors du commun, posant sans casse le module alors qu’il ne reste plus que quelques secondes de combustible. Sans son absolue maîtrise la mission échouait à ce stade.
- Ici Mer de la Tranquillité, Eagle s’est posé ! »
Tonnerre d’applaudissements et embrassades à Houston. Le directeur des vols en a la larme à l’œil. Et il n’est pas le seul… Ne serait-ce que revoir ces images m’émeut toujours au plus haut point.
A cet instant, quels regards ont bien pu échanger Neil et Buzz ? Probablement de ceux qu’on pu échanger Christophe Colomb et son équipage lorsque la vigie à crier « terre, terre », au terme de semaines de navigations vers l’ouest vers ce qu’il pensait être l’Amérique.
Et la mission continue, au rythme de déroulement de procédures parfaitement cadencées et maîtrisées.
Dans l’espace réduit de leur minuscule cabine, les astronautes enfilent successivement leurs scaphandres de sortie. Deux heures d’habillage précis où chaque détail est une nouvelle fois vérifié et revérifié. Puis Amstrong ouvre le sas de décompression et la porte de sortie. Je ne crois pas possible d’imaginer ni même de restituer l’émotion ressentie à cet instant. Une nouvelle fois, personne n’avait fait cela avant eux. Depuis 3 jours ils enchaînent premières sur premières, au plus haut niveau de ce que l’homme pouvait imaginer. Ils sont maintenant si près du but…
Neil Amstrong descend alors à reculons l’échelle de sortie le long de l’une des pattes du LEM sous le regard incrédule et émerveillé de milliard de téléspectateurs du monde entier. Chacun retenant son souffle devant cette image floue en noir et blanc et contre-jour. Instant unique.
Que se passe t-il alors dans la tête d’Amstrong ?
Il arrive maintenant sur le dernier barreau. Une seconde d’hésitation, avant de poser prudemment le pied sur la lune. Pas d’autre bruit que les bips de la ligne radio avec Houston. Puis, sous les applaudissements de milliards d’humains, il prononce alors sa phrase historique d’une beauté parfaite :
- Un petit pas pour l’homme, un bon de géant pour l’humanité !
Y a t-il pensé avant ?
Est-elle venue spontanément ?
Peu importe, elle est magique, empreinte de modestie et de grandeur, partage avec les Hommes et les Femmes du monde entier cet instant universel que l’Amérique nous offre

Des deux heures et demie passée ensuite sur la lune avec Aldrin ne resteront que quelques photos inoubliables : l’empreinte du premier pas, le reflet d’Amstrong dans la visière d’Aldrin lorsqu’il le prend de face en photo, le planté du drapeau US dans « cette magnifique désolation » si bien décrite par Buzz Aldrin.

Ils sont ensuite rentrés en continuant d’enchaîner les exploits techniques passés presque inaperçus. Et si l’unique moteur du LEM n’avait pas démarré pour les arracher à l’attraction de la force lunaire ? Et si le rendez-vous en orbite lunaire avec Mickael Colins ne s’était pas passé comme prévu avant de repartir vers la terre ? Et si l’entrée de la capsule dans l’atmosphère terrestre s’était mal passée ? Et si ? Et si ? Et si ?
Mais tout échec était impossible.
Ils avaient transporté l’humanité dans une autre dimension, faisant vibrer à l’unisson la communauté des Hommes conscients de l’universalité de l’exploit. Ils ne pouvaient pas échouer.



Je n’aurai très certainement jamais le privilège de rencontrer l'un de ces hommes. Et pourtant j’aimerais, simplement pour le remercier de l’avoir fait, le regarder au fond des yeux pour tenter d’y voir ce supplément d’âme en lui demandant quels rêves porte t-il encore après avoir réalisé un tel voyage ?

dimanche 18 avril 2010

On vole quand ?

De retour de Cape Canaveral, en débarquant du vol domestique au terminal 3 de New-York JFK, nous cherchons le transfert vers le T1 pour la connexion sur le vol AF007 vers Paris CDG, assuré ce soir par un A380 flambant neuf d’Air France.
En regardant les tableaux d’affichage des correspondances, quelle n’est pas notre surprise de lire la mention rouge « cancelled » sur toutes les destinations vers l’Europe de l’ouest !
Un instant je repense au 11 septembre 2001 quand tous les vols en direction des USA avaient été annulés suite à l’attentat sur les Twin-Towers et le Pentagone.
Fort heureusement la situation n’a rien à voir puisqu’il ne s’agit « que » des conséquences de l’irruption volcanique en Islande qui, associée à des conditions météo particulières, pousse un nuage de micro scories extrêmement toxiques pour les moteurs des jets modernes. Cas de force majeur...

Même s’il n’y a pas mort d’homme, l’aéroport est en effervescence, sous la pression des voyageurs dont le retour prévu ce jour est compromis.
Nous sommes vendredi, devions partir ce soir, et l’on nous annonce un vol éventuel seulement pour jeudi de la semaine prochaine ! Va y avoir du sport…
Il y a là les anxieux, ceux qui paniquent comme si le monde leur tombait sur la tête et ne voient pas comment s’en sortir : syndrome du "on va tous mourir". C'est sûr, mais pas à cause de ça...
Il y a aussi les hommes d’affaires en costumes impeccables et chaussures bien cirées tirant leur petite valise à roulette dans la file « premium » des compagnies aériennes. Avec leurs cartes Platinum ils devraient normalement être prioritaires sur les prochains vols. Habituellement je connais, mais cette fois-ci nous voyageons en famille. Donc pas de réelle possibilité, et de toutes façons personne ne sait quand le nuage sera dissipé. Alors ne reste plus qu'à prendre son mal en patience.
Nous trouvons aussi les familles, dont c’est LE voyage de l’année et qui se trouvent un peu démunies face à cette situation extraordinaire dans un environnement inhabituel se demandant comment elles vont payer la note d’hôtel ; sans parler des jours de boulots manqués…
Les insupportables donneurs de bons conseils qui prétendent, sans rien connaitre, savoir comment résoudre la situation ;
On trouve aussi des groupes de touristes suivant docilement leur guide totalement débordé par la situation ;
Les VIP, ou qui s’y croient, faisant des esclandres devant le personnel des compagnies aériennes tentant tant bien que mal de calmer le jeu.
Et nous, et nous, et nous… dont les bagages doivent être extraits de containers de correspondance et qui devons trouver une solution pour nous loger en attendant que la situation ne rentre dans l’ordre.

Au terme de 2h30 de queue, dans une cohue indescriptible, nous obtenons un vol de retour pour mardi prochain au départ de… Washington ; si bien entendu d’ici là la colère du volcan s’est calmée et que les vents sont favorables. Or les prévisions météo ne sont pas optimistes pour 4, 5 prochains jours… Autant dire que rien n'est encore sûr.
Même pas peur !
Evidemment même si à New York les prix sont exorbitants c’est la foire d’empoigne pour trouver un hôtel. On n’a pas le choix. Alors on paye en se disant qu’il faut essayer de positiver la situation pour tenter de repasser du bon temps.
Au pied levé nous faisons une résa pour la comédie, musicale West Side Story sur Broadway. Dans un théâtre baroque à l’ancienne, moulures dorées, sièges et moquettes rouges, somme toute bien installé au milieu du balcon, 2h30 d’un super spectacle "live" dansé et chanté avec orchestre. C'est sure, finalement y'a pire pour un samedi soir où nous devrions être à la maison à encaisser notre décalage horaire !
Nous sortons le sourire jusqu’aux oreilles en nous disant que demain sera un autre jour.

samedi 17 avril 2010

American way of life

Arrivée tranquille sur Orlando par le 1er vol du matin. Le réveil de 4h45 était un peu tôt mais la condition pour arriver à destination de bonne heure et prendre le temps de découvrir tranquillement les lieux.
Nous prenons les clés de notre Chrysler de location et partons aussitôt sur la 524 Est vers Cape Canaveral. Somme toute assez confortablement installé dans une grosse berline considérée ici comme compacte, le plaisir de conduire est ici dans la décontraction, à 70 miles/h en écoutant sous le soleil de Floride « the state of sunshine » l’excellent soft-rock américain diffusé par une radio locale. Et il faut bien admettre que question musique, ils savent faire agréable ces américains ; d’aucun diront efficace, mais peu importe.
Les miles défilent doucement et nous rejoignons sans encombre notre motel à la sortie 215 en direction de Titusville sur la 95 nord. Accueil souriant et efficace par une femme d’âge mur. Question accueil, et même si cela manque un peu parfois de spontanéité, ils sont aussi « fortiches » les américains ; d’aucun diront professionnels…
Déjeuné rapide au fast-food du coin, puis direction Daytona Beach, 65 miles plus au nord. Conduite cooool. On fini par s’y faire, dépassant ou se faisant dépasser indifféremment par la gauche ou la droite afin de privilégier la fluidité du trafic. Toujours ce souci d’efficacité qui nous fait parfois défaut.
Bordant la mer, j’aperçois des voitures sur la plage. Une rampe nous permet d’y accéder aussi après s’être acquitté d’un petit péage de 5$ valable pour la journée. Situation pour le moins iconoclaste pour un européen, coude à la portière, nous roulons donc sur la plage en direction de Daytona Beach en écoutant du Rock’n’roll. Vitesse limitée à 10 miles/h sur le sable blanc. D’un côté l’océan, de l’autre les voitures stationnées entre lesquelles on bronze sur des transats. Un peu plus haut, de jolies maisons de bois délavées avant les barres d’immeubles en arrivant sur Daytona.

Daytona : sa plage, son célèbre speedway…
Venu sans carte ni guide touristique nous demandons la direction du circuit à l’accueil du Holiday-Inn du coin. Avec un fort accent trainant du sud, une jeune femme nous indique la direction allant même jusqu’à nous fournir une carte d’accès. Toujours ce sens du service…

« Welcome to Daytona Speedway ». Il est déjà 16h30 et il n’y a plus un chat. Au pas de charge nous visitons le musée (médiocre), puis prenons un ticket pour faire un tour de cet anneau de vitesse légendaire, à bord d’un petit train…
De l’intérieur l’arène est impressionnante, adaptation moderne des jeux du cirques, grand ovale marqué de traces de pneus aux virages relevés à 41 degrés et lignes droites bordées à l’extérieur de vastes tribunes en face desquelles sont dressés les 2 immenses mats affichant les positions des voitures en course. Franchement ça en jette même si le concept n’a pas tellement évolué depuis l’époque Romaine.
A l’intérieur de l’anneau les stands numérotés attendent les bolides Nascar. Tout est impeccable, propre rangé, n’attendant plus que le déchainement des furies mécaniques les jours de courses, grand-messe de la puissance automobile, sorte de rituel viril comme devaient l’être les courses de chars il y a 2000 ans.

Nous rentrons tranquillement vers notre motel sur la 95 Sud, croisant quelques Hell's Angels pilotant nonchalamment leur Harley-Davidson, rentrant à l’écurie tous poils au vent.

Le steak house où nous dinons est dans la pure tradition cow-boys, avec ses costauds accoudés au bar central autour duquel sont installées quelques tables. Musique country, roues chariots en bois et photos historiques pour agrémenté l’intérieur et l’inévitable publicité lumineuses pour Budweiser, La marque nationale de bière. Comme de bien entendu les sirloin steaks sont énormes et les pommes de terre géante à l’avenant. Service rapide et efficace. Pas de doute, on en a pour son argent malgré les 18% à ajouter à l’addition pour le service. Sue, la serveuse, est rassurée. Les étrangers ne l’ont pas oublié concluant son service par le traditionnel « take care », expression datant peut-être d’une époque où sortir du saloon pouvait comporter quelques risques ; quand chez nous on disait plutôt quelque chose du genre : portez vous bien !

vendredi 16 avril 2010

Electric-City

A nulle autre pareille, New-York est probablement la ville la plus cosmopolite que je connaisse.
Nous sommes bien aux Etats-Unis, pas de doute, mais règne ici une atmosphère unique faite de démesure architecturale - celle qui saute à la figure en arrivant sur Manathan - de métissage, d’anticonformisme, de culture, d’ouverture sur le monde.
L’énergie qui émane de celle ville est unique, probablement ce surplus d’ondes positives dégagé par les gens qui y vivent, travaillent, où viennent tout simplement y passer quelques jours.
Au-delà du symbole magnifié par la célèbre statut à l’entrée de la bais d’Hudson, ici le sentiment de liberté prend une autre dimension. Si certains sont allés la chercher dans la conquête des grands espaces vers l’ouest, c’est comme si, sur la petite île de Manathan, l’expression de cette quête s’était exprimée dans la 3ème dimension. C’est ici qu’au début du siècle dernier on été inventés les gratte-ciels, et l’on peut imaginer le choc des immigrants découvrant l’image saisissante de ces extraordinaires constructions en arrière plan de Miss Liberty.

Marcher dans New-York donne le tournis, le regard constamment attiré vers le ciel dont les nuages semblent comme couler entre les immeubles dont les façades de verre renvoient une lumière si particulière, presque cristalline ; de celle que l’on peut découvrir sur les glaciers ou les torrents de haute montagne.
La nuit New-York prend des allures de night-club, illuminée de milliers d’enseignes en tout genre.
Sur Broadway, certaines façades recouvertes d’écrans géants crachent en continu de la pub pour les grandes marques mondiales où les derniers spectacles à la mode, avec d’extraordinaires images de synthèses agissant comme de puissants aimants. Fascinantes et épuisantes « sun lights », au point de devoir porter des lunettes de soleil en pleine nuit. La vie des stars...

Du ciel, au sommet de la sky line dont le point culminant est redevenu l’Empire State Building depuis l’attentat de septembre 2001 contre les Twins Towers, la perspective est extraordinaire : de jour l’image saisissantes d'un paysage urbain digne de film de science fiction. De nuit c’est comme se trouver à bord d’un vaisseau spatial stationné au milieu de milliers d’étoiles. Entre les blocs d’immeubles, le flux ininterrompu des voitures trace des chemins jaunes ou rouges suivant le sens de circulation dans les rues à sens unique.

Dieux sait qu’ici l'on marche beaucoup, chaussé des inévitables runings pour se rendre sur lieu de travail avant d’enfiler les chaussures de villes pour entrer au bureau.
On court également beaucoup : dès 6 heures du matin des centaines de joggers font le tour de Central Park, tous, sauf à quelques rares exceptions, dans le sens inverse aiguilles d’une montre. Allez savoir pourquoi ? Sans me poser de question je me suis inséré dans le mouvement. Peut-être l’expression de mon côté mouton refoulé.

Madison Square Garden, temple du basket où nous sommes allés voir le dernier match de la saison des New-York Yankees : un véritable show auquel le public ne participe finalement qu’assez peu, plutôt passif en regardant le match un sac de pop-corn où un soft drink à la main ; stéréotype local de notre supporter de foot en pantoufles, devant son poste TV une canette de bière à la main… Le sport c’est beau quand les autres le pratiquent à haut niveau.

Soho, cartier chic et branché au sud de Manathan où il fait bon déambuler en faisant du lèche vitrines devant des boutiques de mode ou de design dont certaines affichent des prix tout aussi improbables que le goût parfois décalé de leur offre commerciale. Mais cela crée parait-il aussi l’intérêt. Alors…

Et avant de reprendre l'avion vers La Floride, je ne peux oublier toutes ces autres images magiques telle, au coeur du Bronx, la façade très vintage du célèbre musical l'Appolo, où, dans un autre genre, la magnifique spirale du musée Guggenhein.
Il est décidément des villes où la magie opère.

...

John F Kennedy international airport, un nom mythique comme peut l’être à sa manière Charles De Gaules à Paris. A chacun ses symboles.

lundi 12 avril 2010

Espace-temps

New-York city, dans un café à l’angle de 8ème Avenue et de la 43ème rue :

Lorsque les premiers explorateurs Européens partaient à la découverte des Amériques, c’était un départ pour le bout du monde, longues navigations incertaines de plusieurs mois, à la voile : fascinant, prometteur et redoutable inconnu idéalisé par l’imaginaire.

Au début du siècle dernier, c’étaient au terme de plusieurs semaines d’un voyage transatlantique exténuant, sur des paquebots à vapeurs surchargés, que les immigrants venus essentiellement d’Europe abordaient l’Amérique par la baie d’Hudson, découvrant la statut de liberté en premier plan de Manhattan, cité extraordinaire pour tous ces gens en quête de terre promise.

Jusque dans les années 50, rien ne semblait devoir changer ce voyage au long court. Et malgré des navires toujours plus gros, plus confortables, plus rapides, dont certains aux noms mythiques - Titanic, Normandie, Queen Mary, France - marqueront l’histoire, parfois de manière dramatique, aborder l’Amérique ne demandaient pas moins d’une semaine de navigation, sorte de parenthèse entre l’ancien et le nouveau monde, parcours initiatique au cours duquel le voyageur avait le temps de se préparer à l’atterrissage sur ce que certains considéraient comme l’Eldorado, début d’une nouvelle vie ou opportunité de faire des affaires sur cette terre de pionniers que les indiens avaient si bien su garder intacte.

Puis l’avion est arrivé, timidement tout d’abord.
Au commencement il y eu le grand Charles Lindbergh qui, à la fin des années 20, surpris le monde avec sa traversée de l’Atlantique, accueilli en héro à son atterrissage au Bourget sous l’extraordinaire ferveur populaire de ceux qui spontanément sentaient le moment historique. Et malgré l’audace d’autres pilotes intrépides tels Costes et Bellonte qui disparurent corps et biens lors de leur tentative de traversée vers l'ouest, ou les exploits de « l’arc ange » Mermoz dans ses vols au dessus de l’atlantique Sud, il fallut attendre l'après guerre pour que le fantastique Lookeed « Constellation », le bien nommé, réduise à un tour d’horloge la grande traversée, confortablement installé dans cet oiseau magnifique dont la cabine pressurisé permettaient de s’affranchir des turbulences des basses couches atmosphériques. D’un coup voyager prenait une autre tournure. Le rêve Américain d’un coup d’aile dans un vaisseau au nom d’étoiles… La révolution était en marche.

Dans les années 50 Boeing inventa le premier jet transatlantique, un appareil révolutionnaire, quadriréacteurs aux ailes en flèches d’une rare élégance que les badots venaient admirer le dimanche lors de ses arrivées quotidienne à Orly. Age d’or où l’aviation faisait encore rêver le grand public, quand les mesures de sécurité n’avaient pas encore transformées les aéroports en « Fort Knox ». Mais le vol transatlantique restait chic, réservé à la « jet-set », ceux qui avaient les moyens de se payer un voyage en jet…
Puis le 747 est arrivé, ouvrant l’aire du voyage aérien de masse.

Mais il fallait allez plus vite…
Et pendant que les américains allaient sur la lune en 3 jours, Français et Britanniques développent Concorde, l’Avion avec un grand A, rapprochant New-York à 3 heures seulement de la vieille Europe ! Fantastique bon en avant. Il était alors question de voyages vers Mars et d’avions spatiaux permettant de relier les antipodes en quelques heures seulement par des vols suborbitaux dans d’extraordinaires avion-fusées : le public rêvait, les ingénieurs imaginaient, les politiques soutenaient les projets, les usines de production employaient ceux-là mêmes qui aspiraient aux voyages.

40 sont passés depuis cet âge d’or où tout semblait possible ; presque un demi-siècle et 2 générations !
Depuis personne n’est plus retourné sur la Lune.
Sur Mars on n’a envoyé que des robots.
Concorde a cessé de volé, sans successeur supersonique.
Peut-être pour la première fois de l’histoire de l’humanité, c’est comme si l’Homme avait renoncé à aller voir plus loin par lui-même, confiant à des machines certes perfectionnées le soin d’explorer les nouvelles frontières. Pour la première fois « nous » avons abandonné l'idée de réduire nos temps de déplacement, admettant que pour longtemps encore New-York ne serait pas à 3 heures de vol de Paris, mais bien à 8.

Bien sûr il y a eu depuis la révolution numérique, celle qui d’un clic nous permet en temps réel, depuis notre ordinateurs ou autre PDA, d’ouvrir une fenêtre sur le monde, réduisant l’espace-temps de l’échange d’informations à la vitesse de la lumière dans les fibres optiques. Progrès inimaginable il y a seulement 20 ans.

L’accès instantané virtuel au monde deviendrait-il plus important que de le vivre soi-même ?

vendredi 2 avril 2010

L'autre Amérique

La terre est ronde, mais assez curieusement, plutôt que de tourner autour, la plupart des grands voyageurs la parcourt à la manière des abeilles, traçant de grands arcs depuis leur (aéro) port d’attache, pour y revenir sans cesse. Je n’échappe pas à la règle, ancré à ma famille, mes amis, ma campagne, mes racines : absolue nécessité de se ressourcer entre ces déplacements au long-cours.

Paris – Sao Paulo, presque 12h de vol à contre temps, contre le vent aussi. Le liner glisse dans de puissants contre courants d’air à la limite stratosphérique, lieu unique où le ciel semble comme inversé : loin en dessous la couche nuageuse telle que nous la voyons parfois depuis le sol ; au dessus la frontière de l’Espace d’un bleu profond, de ceux qu’il est parfois possible de respirer au sommet des montagnes et dont les molécules amicales protègent la vie sur notre petite planète.

Sao Paulo, mégalopole de 16 millions d’habitants étouffée sur une bulle de gaz carbonique dont on aperçoit en approche le halo d’un gris presque orangé. Au terme d’une descente sous forte pente, atterrissage spectaculaire sur le petit aéroport enclavé au cœur de la ville, les ailes de l’appareil léchant les immeubles en passant à 30 mètres seulement des dernières constructions avant que les roues ne touchent le tarmac.
Ici l’air est « irrespirable » et le trafic insupportable. Deux heures pour parcourir les quelques kilomètres depuis l’aéroport jusqu’à notre rendez-vous en périphérie, sous le balais de « choopers », ces dizaines d’hélicoptères utilisés par les privilégiés sautant en quelques minutes d’une plateforme d’atterrissage à l’autre installées aux sommets des immeubles des quartiers d’affaire.
Dans les rues, les fenêtres des maisons sont affublées de solides grilles de protections, quand ce n’est pas carrément une enceinte électrifiée qui protège les résidences des mieux lotis contre la délinquance urbaine de bandes de jeunes désœuvrés.
Au détour d’un autopont les premières favelas, « maisons » faites de bric et de broc devant lesquelles des p’tits gars fabriquent des niches à chien à partir de palettes de récupération….
C’est ici l’automne, et sans cette pollution le fond de l’air serait assez agréable.

Vol de nuit vers Brasilia à travers ce pays-continent où l’avion reste le meilleur moyen de transport.

Brasilia : depuis ma première visite je suis fasciné par cette ville construite de toutes pièces dans les années 60 au cœur du pays, fruit d’une volonté politique de désenclavement de cet immense territoire.
Pour ceux qui comme moi aiment l’architecture contemporaine, Brasilia est un enchantement : de larges avenues bordées de bâtiments au design innovants, typiques des sixties, où l’on découvrait les incroyables possibilités plastiques offertes par le béton armé. Par pur plaisir je me lève tôt, simplement pour aller courir au petit matin dans cette ville unique où j’ai comme l’impression d’entrer dans un album photo des réalisations architecturales de Marcel Baeur ou Le Corbusier.
Tout a été imaginé et réalisé de manière globale suivant les meilleurs standard rationnel et esthétique de l’époque : églises aux courbes élancées, bâtiments administratifs aux alignements géométriques parfaits, autoponts d’une infinie légèreté, squares agrémentés de sculptures contemporaines ou les couleurs primaires se marient parfaitement au gris brut ou blanc du béton peint.
Notre hôtel est lui aussi dans le plus pur style de l’époque. Rien de spectaculaire à l’extérieur, mais l’intérieur agrémenté de meubles en formica est très vintage.

Nous filons vers Luziana, une 60aine de kilomètres vers le Nord-est où se trouvent nos installations toutes neuves. Après un démarrage hésitant au creux de la grande économique crise de l’an dernier, les perspectives de l’entreprise sont maintenant prometteuses.
Accueil très chaleureux de notre équipe, à la Brésilienne : à 10 000 kilomètres et dans un autre hémisphère, entre latins nous nous « reconnaissons » et, malgré la barrière de la langue nous comprenons facilement : un sourire, un geste, un regard, une tape sur l’épaule, le courant passe simplement, spontanément. Je crois que je pourrais habiter ici.

Retour à San Paulo où je dois répondre à une journaliste du quotidien « Valor », équivalent local de « Les Echos » chez nous. Moment agréable avec Alba, une jeune femme francophile charmante dans un bar branché de la ville où l’on sert les meilleurs crus de café d’Amérique Latine. L’interview se passe dans un surprenant mélange d’anglais et de français, aidé par Minuro le dirigeant d’origine Japonaise de notre filiale locale faisant le lien en Portugais…
….
La semaine se termine déjà sur les chapeaux de roue, entre les derniers rendez-vous à assurer et le « home work » des soirées d’hôtel, au rythme du flux continu des emails et de quelques dossiers prioritaires à faire avancer. Trop dur ? Non, trop bien de continuer à parcourir le monde avec ce sentiment valorisant de construire quelque chose d’utile.