vendredi 31 juillet 2009

Les Town Ship de Cape Town



Il existe dans le monde des zones urbaines où, dit-on, il est totalement inconscient pour « un blanc » de s’aventurer seul.
Parmi les plus tristement célèbres, il n’y a pas si longtemps le Bronx de New-York avait cette réputation. Aujourd’hui les Town Ship de Cape Town sont dans le « top 50 » de ces zones de non droits issues de la ségrégation raciale, religieuse et/ou encore économique, où des communautés d’exclus survivent dans des conditions plus que précaires en ayant développé leurs propres codes sociaux hors des repères communs. Telle est en tout cas la description résumée qui nous en est faite.
L’histoire presque légendaire des Town Ship de Cape Town est évoquée dans tous les guides touristiques. Mais lorsqu’il s’agit de les situer physiquement avec précision sur un plan, rien n’est clairement indiqué. Etonnant. En revanche, des visites de découverte sont organisées sur une demi-journée par des tours opérateurs locaux… Pour tout dire, à priori cela m’apparaissait quelque peu étrange, voir suspect, plus que réellement risqué. Et je dois reconnaître que sans l’initiative de Flo je me serais bien passé de cette expérience. C’eut été une erreur.

Nous sommes donc partis de bon matin, sous une pluie battante, dans un mini bus flambant neuf, pour une immersion dans ce monde à priori hostile et inconnu, sous la houlette et protection de Song notre sympathique guide.
35 ans environ, Song est un « beau bébé » noir de 130 kg issu des Town Ship de la périphérie est de la ville.
L’une des premières clés d’entrée est donc le guide natif du quartier.

Pendant la demi-heure de trajet, Song nous résume l’histoire de l’apartheid en Afrique du Sud, depuis les origines à la fin des années 40, le durcissement dans les années 60 et 70, puis le changement de régime sous l’action pacifique historique du charismatique Nelson Mandela, de connivence avec le tout dernier dirigeant blanc du pays fraîchement nommé, Frederick De Klerk. En seulement deux ans, ils ont réussi une extraordinaire transition politique et démocratique du pays qui leur a valu le prix Nobel de la paix en 1993.

Pour s’imprégner de l’histoire des Town Ship, un rapide arrêt est organisé au musée de l’apartheid dans l’ancienne Eglise de la zone n°6, quartier de centre ville dont les résidents noirs de l’époque ont été chassés brutalement au milieu des années 60 avec la destruction de leurs maisons, à la faveur de la « réhabilitation » du quartier en zone de développement économique…

Puis nous filons vers la périphérie est de Cape Town, au cœur du Town Ship natif de Song. Effectivement l’endroit n’est pas reluisant, avec au premier abord de vieux bâtiments en dur des années 60 pour le moins défraichis.
Une jeune fille nous emmène alors visiter un « appartement » complètement délabré où soit disant 16 personnes vivraient encore. Une femme accompagnée d’une petite fille est là, courbée sur un balais court, ramassant un tas de détritus. Trois jeunes Américaines nous accompagnant pour ce tour de découverte s’émeuvent immédiatement de la scène qui au premier coup d’œil à en effet de quoi impressionner. Mais la ficelle semble tout de même un peu grosse : vitres cassées, matelas contre les murs n’ayant pas bougé depuis des années, lavabo sec d’eau depuis des lustres… Bref, de toute évidence la scène est jouée. La visite n’est pas bien engagée d’autant qu’au pied du bâtiment quelques commerçants de circonstance nous proposent des articles de l’artisanat « local ».

Nous remontons dans le bus plus que sceptiques et entrons dans une zone type bidonville où s’entassent des constructions légères faites de bric et de broc reliés par un improbable enchevêtrement de fils électriques. Tandis qu’il pleut toujours, ici et là du linge est étendu attendant les rayons de soleil. Quelques épaves de voiture « égayent » le paysage. Nous faisons un arrêt sous un abri de tôles enfumé où des gars du coin, désœuvrés, boivent une sorte de bière artisanale atour d’un braséro dans un bidon. Plutôt sympa les gars. Du bout des lèvres nous goûtons ce breuvage faiblement alcoolisé et pour le moins insipide. A 15 centimes d’Euro les 2 litres on ne peut pas attendre beaucoup plus mais ça permet de tuer le temps.
Entre les baraques, des femmes traversent les « rues » de terre battue ruisselantes de boue. Un peu plus loin un alignement de toilettes préfabriquées exhale des odeurs d’urine. A notre approche un chat noir mouillé part en courant. Ici des gens vivent au quotidien dans des conditions misérables et nous passons comme des curieux guidés par un p’tit gars du coin qui a réussi, si fier de nous montrer son quartier... La scène est quelque peu surréaliste, gênante et même dérangeante pour nous. Mais cette fois il s’agit bien de la vraie vie des gens d’ici, pas de théâtre.

La découverte se poursuit par un arrêt dans un jardin d’enfants, au cœur du bidonville, animé par 2 femmes passionnées qui nous expliquent avec fierté le fonctionnement de « l’établissement » crée à l’initiative de la communauté.

Puis nous enchaînons avec une visite du « plus petit hôtel d’Afrique du Sud », en fait une baraque sur deux étages où Vicky, une femme de tempérament, a aménagé 4 chambres pour recevoir des touristes de passage dans le quartier…

Tout cela peut sembler incroyable pour nos yeux d’Européens, mais, malgré la misère matérielle omniprésente de ce Town Ship, on y ressent une réelle énergie, même un certain bonheur de ces gens ayant retrouvé leurs droits fondamentaux, fiers d’être Sud-Africains, mobilisés pour se créer un avenir meilleur.
Song nous explique qu’ici, une frange de la population accédant à plus d’aisance économique reste y construire leurs petits pavillons tout en soutenant les initiatives des plus modestes. Toujours cette notion de communauté oublié chez nous depuis bien longtemps.

Et nous terminons notre visite par des quartiers en cours de réhabilitation où sont construits de modestes logements populaires neufs pour lesquels les listes d’attentes sont de plusieurs années.

De retour à notre Guest House nous sommes accueillis par Catherine, la très joviale et énergique jeune femme noire en charge du fonctionnement de la maison.
- Alors, vous avez aimé la visite ? nous demande t-elle.
Très franchement nous lui répondons en confirmant l’intérêt de découverte tout en émettant des réserves sur le côté un peu artificielle de l’organisation.
Ce à quoi, sans coup férir, et avec une pointe de fierté, elle répond du tac au tac :
- Oui, mais sans cela vous n’auriez rien vu ! Ce que vous avez découvert c’est la vraie vie. Je suis de là bas vous savez. Votre visite est aussi un motif de fierté pour ces gens qui aspirent à une vie meilleure ; pour qu’ils ne se sentent pas rejetés. Tout seul vous ne pouviez pas le faire.

jeudi 30 juillet 2009

Un bout du Monde


La Guest House qui nous accueille à Cape Town se situe dans la partie haute de la ville donnant directement sur les « Table mountains » qui la dominent. Nous sommes en hivers et malheureusement la météo « bouchée » de ce matin ne permet pas d’en apercevoir le sommet, remettant à plus tard notre projet d’ascension par le téléphérique pour découvrir un panorama unique de la ville et ses alentours.
Nous décidons alors d’aller toucher un bout du monde au Cap de Bonne Espérance. Accès facile par une jolie route côtière d’où nous découvrons une nature toujours sauvage et quelques villages typiques.
Tandis que nous roulons doucement vers le sud, le ciel se dégage rapidement permettant au soleil de distiller un belle lumière pleine de contrastes entre les dégradés bleus de l’océan, le granit rose de ligne rocheuse, les prairies fleuries aux multiples nuances de vert, et le fond de ciel bleu derrière des nuages bourgeonnants.
Au détour d’une petite crique nous retrouvons les pingouins annoncés sur la carte : sympathiques petits palmipèdes dégageant une très forte odeur de poisson pas frais. Nina tente de communiquer par signes de tête avec l’un d’entre eux qui lui répond aussitôt avec une surprenante complicité. Scène étonnante.

L’arrivée sur le cap, bien que n’ayant rien d’extraordinaire en tant que telle, procure une émotion particulière. Nous touchons ici l’une des pointes sud de l’Afrique, l’un des bouts du monde où se rencontrent deux océans, l’Atlantique et l’Indien, sous l’influence d’un troisième, l’océan glaciale Antarctique. Endroit unique où « combien de marins, combien de capitaines », une fois franchit ce point légendaire, ont retrouvé avec le changement de cap, la confiance rendant la navigation moins pénible après des semaines vers le Sud.
A cet endroit précis, pour de simples terriens comme nous, regarder droit devant soi c'est comme regarder l’océan dans les yeux. Tout le champ de vision est alors plongé dans l’océan ne distinguant à mi hauteur que la ligne courbe de l’horizon. Ici la terre est ronde, « bleue comme une orange » disait Paul Eluard. Pendant un instant Alex en prend même la posture du Christ Rédempteur sur le Corcovado…

Redescendons sur terre. Tandis que nous prenons l’immanquable photo souvenir derrière le panneau confirmant bien le lieu, d’un clin d’œil Flo me rappelle qu’il s’agit du point d’aboutissement d’une prochaine aventure moto, « Cap Nord – Cap de Bonne Espérance », avec mes deux complices actuellement aux deux tiers de leur Tour du Monde, Jo et Didier que vous pouvez retrouver sur www.tdm.a3w.fr .
Vivement 2012 les gars !

mercredi 29 juillet 2009

Transfert vers Cape Town


Petite journée de transfert par avion de Durban vers Cape Town.
L’Afrique du Sud est vaste et il n’était pas raisonnable sur le temps imparti de faire la jonction en voiture depuis Santa Lucia ; environ 2000 kilomètres.

Nous rejoignons donc l’aéroport de Durban en longeant la cote océanique de la province du Natal. 200 kilomètres de route agréable entre les plantations de canne à sucre.
En avance sur notre horaire, nous profitons d’un arrêt pique-nique sur une vaste plage où des pêcheurs à la ligne taquinent le poisson espérant de pas remonter un requin… La zone en est en effet infestée et de nombreux panneaux mettent en garde les baigneurs et autres surfeurs éventuels. A cela s’ajoute un ressac dangereux du à la houle importante. Bref, un bien bel endroit mais où il vaut mieux réfléchir à deux fois avant de piquer une tête. Courageusement Nina ne risquera donc pas plus d’un orteil.

Il est presque 14h et le soleil décline légèrement dans notre dos, situation pour le moins inhabituelle pour des familiers des plages de l’Atlantique. Ici c’est lever de soleil sur la mer.

L’aéroport de Durban, comme tous les aéroports modernes du monde : rental car return, check-in, security control et attente devant la Gate 13.
Notre vol part dans une heure vers un bout du monde.

mardi 28 juillet 2009

Face à la mer


Terminer une semaine de safari en brousse pour se retrouver face à la mer a quelque chose de particulier. Comme si le changement radical de nature marquait la fin d’un voyage pour en appeler un autre.

En touchant l’océan indien d’un bleu turquoise intense, cette journée fut celle de notre passage du « continent noir » vers l’appel du large. Elle fut la transition de la poussière des pistes à celle des embruns océaniques, des senteurs puissantes du bush au parfum d’iode. J'essaie un instant d'imaginer ce qu'ont pu ressentir les quelques bushmen ayant pu voir l'océan...

Nous somme donc arrivé ce soir à l’estuaire de Santa Lucia, petite localité balnéaire sur l’océan indien.
Ici une faune étonnante vie semble t-il en harmonie avec la population.
Une importante colonie d’hippopotames a élue domicile dans le lac jouxtant la ville côté Ouest. Ceux-ci sont tellement familiers avec les habitants que la jeune femme nous accueillant à la Guest House où nous dormons ce soir prévient qu’il n’est pas rare de les rencontrer dans la rue ou les parcs à la nuit tombée…
- Par précaution, nous dit-elle, mieux vaut circuler en voiture et se munir d’un lampe de poche pour ne pas les surprendre au risque de les effrayer et se faire charger.
Imaginez un peu la scène : se faire agresser par un hippo en rentrant chez soit le soir ! Convenons qu’il s’agit d’un risque nocturne peu banal mais qu’il vaut mieux l’éviter face à de« gros bébés » de près d’une tonne…
Autres habitants typique des lieux, les crocodiles qui pullulent dans cette zone marécageuse. Charmantes bestioles préhistoriques qu’il est déconseillé d’approcher à moins de 30 mètres comme l’indiquent de nombreux panneaux indicateurs plantés un peu partout.
Drôle d’endroit tout de même !

A part cela, tout semble normal ici.
Comme quoi, la normalité n’est bien souvent qu’une question d’habitude.

Zululand


Après notre rapide traversée du Swaziland nous retrouvons l’Afrique du Sud en terres Zoulou par la réserve naturelle de Hluhluwe.

Ce matin départ de bonne heure, pleins d’entrains pour une nouvelle journée de safari qui devrait être la dernière de notre voyage, avant de découvrir demain la faune côtière et peut-être maritime, puis, le jour suivant, notre transfert par avion de Durban vers le Cap Town pour découvrir enfin une autre facette de ce grand et beau pays.

Les quelques kilomètres séparant notre camp de la réserve sont avalés rapidement. Sur le bord de la route nous croisons des enfants qui se mettent à danser Zoulou en montant les genoux très haut dans un rythme effréné en nous voyant passer. Plus loin, un groupe de jeunes mâchonnent des tiges de canne à sucre en nous faisant signe d'arrêter. Nous répondons tout en poursuivant notre chemin, impatients de retrouver la vie sauvage de ces zones préservées.
Le peu de contact avec la population locale est une des limites de ce type de voyage sur une courte période, en famille, où la nécessaire logistique anticipée ne laisse que peu de place à l’improvisation permettant de vrais échanges avec les gens. Nous ne faisons que passer trop rapidement pour prendre ce temps nécessaire aux contacts tranquilles et désintéressés, préalable indispensable à une vraie communication sincère. C’est comme ça. Et si parfois nous pouvons le regretter, force est de constater qu’il est difficile de faire autrement. Dans une autre vie peut-être, le temps sera moins compté et nous voyagerons différemment.

Peu de temps après notre entrée dans la zone de réserve, sur une petite piste bordée d’arbres aux feuilles tendres, nous tombons nez à nez avec un groupe d’éléphants dont de nombreux petits. Devant nous, un Toyota de Safari organisé où sont assis en plein air une dizaine de touristes frigorifiés, conduits par un guide local s’approche quasiment au contact. Nous sommes environ 30 mètres derrière et observons prudemment la scène. Une grande femelle commence à piaffer en remuant la tête de droite à gauche et agitant les oreilles et la trompe. Elle frappe le sol du pied en faisant de la poussière et commence à avancer vers le Toy qui, dans un premier temps immobile recule légèrement ce qui semble satisfaire l’éléphante. Le conducteur du Toyota nous fait alors signe de s’avancer à sa hauteur. Nous approchons pour nous trouver à moins de 5 mètres de l’éléphante qui s’agite de nouveau, soutenue par le barrissement de quelques autres individus du groupe. De concert nous reculons avec le Toyota. C’est alors qu’un éléphant « ado » s’en mêle en tentant une approche un peu désordonnée à grands mouvement de trompe en notre direction. Tout cela fait un peu brouillon jusqu’au moment où la mère charge de nouveau, nous obligeant à reculer promptement. A bord de la voiture l’ambiance est aux fou-rires nerveux. Derrière nous le Toyota à fait demi-tour et les choses se calment doucement tandis que le groupe d’éléphants semble poursuivre sa lente avancée en bousculant les arbustes de leurs masses imposantes. Nous patientons encore un peu, la route étant maintenant libre nous reprenons notre chemin doucement, encore sous le coup de cette impressionnante entrée en matière.

Le paysage change. De forêt clairsemée sur un relief de collines, nous débouchons sur une large plaine de savane couverte de grandes herbes jaunies où poussent quelques arbres typique en forme de parasols. Une Girafe esseulée marche vers le nord à grandes enjambées gracieuses. Photo parfaite. Plus loin un troupeau de gnous s’abreuve à un point d'eau au côté de zèbres et d’antilopes ; image d’arche de Noé…

Puis, tandis que la lumière d’après-midi se fait plus chaude, la plaine débouche sur les méandres d’une rivière aux berges verdoyantes. Je rêve alors de pouvoir survoler le paysage en petit avion…

Au détour de la piste, Flo aperçoit soudain un Rhino, ou plutôt deux. Une mère et son petit, puis, un peu plus loin, un très gros mâle doté d’une impressionnante corne principale de plus d’un mètre de longueur. Et l’on comprend encore mieux les vertus supposée de la poudre issue de la fameuse corne… Alex nous confirme qu’il s’agit de rhinos blancs : mâchoire carrée, plis de la peau au dessus de la jointure des pattes, animal pouvant atteindre plus de 2 tonnes ! Très franchement la bête dégage une impression de puissance hors norme. Et, tandis que nous regardons à distance paitre ces herbivores géants, un vol d’oies rejoint dans le soleil déclinant le bord de la rivière.

Illuminant le paysage de couleurs de feu, le soleil se couche vers 17h30 et c’est à la nuit tombée que nous sortons de la réserve pour rejoindre notre Lodge alors qu’un feu de brousse dessine une dentelle dorée sur le flan d’une colline voisine.


Au dîner, un sympathique guide local s’approche en demandant gentiment si nous avions passé une bonne journée. Echangeant quelques mots supplémentaires, il nous demande aussi si nous avions pu voir les léopards (vous vous souvenez, le 5ème des « big five ») et le plus secret. A peine déçus nous lui répondons :
- Unfortunately not !
Il pose alors la question suivante :
- What is the color of your car?
- White.
- Okay conclut-il dépité en s'éloignant.

La prochaine fois peut-être devrons-nous louer une voiture vert kaki…

dimanche 26 juillet 2009

A mi-parcours


Lors d'un voyage comme celui il y a parfois des journées « bofs ». Vous savez, celles dont on se dit qu’elles n’ont pas été passionnantes, sans être réellement ennuyantes. Simplement « bofs »… Et bien ce fut le cas aujourd’hui. Alors évidemment, au terme d’une journée comme ça, il est plus difficile de raconter une histoire intéressante.
Je vous passe donc que
nous avons démarré tard ce matin après un succulent petit dej car ceci est tout à fait sans importance.

Nous avions aujourd’hui une « longue étape » de 300 kilomètres vers le sud-Est du Swaziland pour rejoindre notre nouveau ca
mp à l’est de l’Afrique du Sud, non loin de l’océan Indien.
Nous roulons donc sur la route principale traversant le pays en diagonale Nord-Est vers Sud-Est. Le revêtement est impeccable, la circulation très peu dense, le temps radieux, et nous profitons de très jolies vues dans un relief v
allonné où se nichent de petits villages éparses. Il s’agit plus exactement de hameaux regroupant quelques maisons au milieu de modestes parcelles agricoles.
Nombreuses sont encore les maisons traditionnelles, en réalité des cases de terre crue ou de pierres retenues par des sortes de colombage et recouvertes de toiture de chaume. Des maisons « modernes » carrées, simplement blanchies et couvertes de tôles semblent maintenant devenir le nouveau standard de construction local.
La ligne électrique sur poteaux en bois surmontés d’isola
teurs en porcelaine façon totem, tel que nous pouvions le voir chez nous dans les années 50, suit la bande d'asphalte lui donnant un charme particulier.
De temps en temps nous crois
ons une ligne de chemin de fer antédiluvienne aux ponts de fer style train électrique.

C’est dimanche et nous croisons quelques petit groupes de personnes visiblement sur leur 31, les femmes en tenue
s chamarrées, les hommes tout en blanc, un peu façon kimono serré par une ceinture de tissu vert.

Vers 13h le passage de frontière n’est qu’une simple formalité effectuée par des douaniers sympathiques et efficaces. A l’arrière les estomacs commencent à crier famine et, pour soutenir notre industrie avicole, à la demande générale nous improvisons un arrêt au KFC du coin. Chacun effectuant sa commande nous sommes servis dans les 10 minutes d’une énorme quantité de morceaux de poulets panés frits. En fait l’une des commandes étaient sensées nourrir à elle seule une famille entière. Petite incompréhension mais beau geste pour notre industrie ! Nous ne pourrons en ingurgiter qu’un petite partie et gênés emportons le surplus dans un « doggy bag » qui embaume la voiture d’un parfum made in the USA.

Tandis que nous redescendons des hauts plateaux vers la plaine
, à l’horizon se dessine nettement une bande de nuages blancs bourgeonnants due à l’influence marine de l’océan Indien dont nous nous rapprochons.

Nous rejoignons rapidement notre camp,
prenons possessions de bonne heure de nos bungalows dans un environnement de brousse, et tandis que nous lézardons au soleil, Flo croit entendre un appel du bungalow voisin lorsque Nina apparait à la fenêtre de la salle de bain en s’écriant :
- Maman, Papa, il y une sorte de cerf devant la porte !

De cerf il s’agissait d’un Grand Koudou mâle qui passait par là, il est vrai équipé de lonnnnnnnngues cornes torsadées et très pointues.


(Comme vous avez été très indulgents, ce soir, en prime, une photos du roi du Swaziland piquée sur le net.)

samedi 25 juillet 2009

Transit par le Swaziland


Aujourd’hui journée de transition à travers le Swaziland, tout petit royaume indépendant enclavé en Afrique du Sud, de la taille d’un département français, l’un des pays le plus pauvre du monde dont 80% (quatre vingt pour cent !) de la population est séropositive avec une espérance de vie qui n’atteint pas 35 ans. Un vrai désastre sanitaire et humanitaire !
Alors pourquoi y aller ?

Par ce qu’il se trouve simplement sur notre parcours, que les paysages annoncés sont prometteurs et qu’il n’y pas de raison de l’éviter pour je ne sais quelle obscure raison.

Nous n’avons pas été déçus.
Paysages de moyennes montagnes où, au nord, la ro
ute principale défile à travers de vastes étendues couvertes de forêts artificielles d’eucalyptus et de pins, avant de déboucher sur de larges plaines dégagée à perte de vue. C’est en effet splendide, voir reposant après les passionnantes et intenses journées de Safari des jours précédents. Mais le plus frappant en traversant les villages déjà étonnement clairsemés, au-delà de la jeunesse de la population comme presque partout en Afrique, c’est l’absence de personnes d’âge avancée aux terrasses des cafés, confirmant au premier coup d’oeil le désastre sanitaire que subit le pays. Autre sentiment perçu, pour le peu de contacts que nous avons eu avec la population – douaniers, garde forestier, hôtesses d’accueil et personnel de service de notre Lodge – une certaine tristesse, voir lassitude dans le regard des gens. Rien à voir avec la réelle joie de vivre ressentie en Afrique du Sud. Quel changement juste en traversant une frontière : d’un côté une jeune démocratie pleine d’espoir et d’énergie, de l’autre un vieux royaume aux rites tribales complètement dépassés. Savez-vous en effet que le roi, bien entendu à vie de père en fils, dispose de dizaines d’épouses choisies parmi les reines de beauté nationales élues chaque année, et qu’aucune promotion du préservatif n’est faite auprès de la population pour je ne sais quelles raisons rituelles niant tout problème de contamination. La situation pourrait prêter à sourire si elle n’était pas réellement dramatique.

Notre arrêt de ce midi fut absolument délicieux. Sortant de la route principale, nous empruntons une piste de terre ro
uge à travers la forêt d’eucalyptus. Propulsion à la poussière selon la théorie développée il y a déjà de nombreuses années sur les pistes du sud Maroc :
- Plus j’avance vite plus je génère
de poussière. Donc plus je génère de poussière, plus j’avance vite. Ce serait donc bien la poussière qui me ferait avancer vite
Ap
rès quelques kilomètres la piste devient plus étroite et très pentue jusqu'à un petit parking à partir duquel un sentier ombragé nous conduit au pied de la fameuse cascade. Chemin faisant notre progression est entravée par quelques plantes à épines géantes dont nous faisons notre affaire d’un coup de dents bien placé. Même pas cap’ ? Y’a qu’à voir la photo. Finalement l’endroit est tout à fait paradisiaque et nous prenons le temps de vivre en se livrant à quelques expériences d’équilibre au bord du précipice… confiants dans notre aptitude au vol, au cas où… Sauf peut-être Alex.
L’après-midi s’achève en rejoignant notre Lodge au cœur du site remarquable de « Elzuwini Valley » que nous découvrirons demain, quelques maux de têtes i
ndésirables pour toute notre équipe, effets collatéraux de la Malarone, dernier et parait-il meilleur médicament anti-malaria à 3,80 € la pilule quotidienne ! Dans le secteur de la pharma, y’en a vraiment qui s’fond des q… en or. Un jour ce sera peut-être notre tour aussi.

vendredi 24 juillet 2009

"Into the Wild"


Au long de notre déambulation du jour dans cette nature sauvage, et au fil de nos rencontres avec tous ces animaux en liberté, il n’est pas rare que nos regards se croisent. Au-delà de la première impression d’intelligence dégagée par le gros œil attentif de l’éléphant, le regard « de biche » de la girafe, l’œil bovin apparemment stupide du gnou, malicieux de l’antilope, captivant du lion ou tellement humain du singe, je me demandais ce que pouvait bien «penser » ces animaux en nous voyant passer ?
De quel côté était la plus gr
ande curiosité ou surprise, le plus grand intérêt ou étonnement, la plus grande crainte ou respect ?
Et bien figurez-vous que ce fut notre débat de ce soir tandis que nous dînions à la belle étoile sur les berges de la « Crocodile River », à la frontière Est de l’Afrique du Sud et du Mozambique.

Nous débattions don
c tranquillement autour de notre plat de spaghettis :
- Pour Alex, nos amis les bêtes nous voient d’abord, a bord de nos voitures, comme
de gros cubes métalliques ronronnant, avec des feux rouges à l’arrière, comme des sortes d’animaux inoffensifs à l’intérieur desquels s’agitent d’autres plus petits animaux vivant en symbiose.
- Pour Nina ils nous voient tout simplement comme d’autres animaux plutôt amicaux.

- Flo serait plutôt de l’avis de Nina, ajoutant qu’apparemment les principales occupations des nos congénères étant primaires – manger et se reproduire – ils n’avaient sans doute pas le recul nécessaire à la réflexion et l’analyse qui nous distingue justement d’eux.

Tout cela est certainement très judicieux, m
ais tentons de nous mettre instant à leur place :

L’éléphant par exemple ; imposant, puissant, gris, calme. Comment pourrait-il bien nous voir ?
Comme de grands singes curieux, bruyants et multicolores semblant réellement s’intéresser à eux tout en restant à distance. Sauf dans le cas du cornac qui aurait réussi à domestiquer l’éléphant, l’employant à son propre avantage pour des travaux de force, ou perçu comme tels par le petit homme ; car comme vous l’avez remarqué le cornarc est généralement petit. Du coup sommes-nous bien sûrs que les dits travaux soient considérés comme tels par l’éléphant ? Et qui nous dit qu’il ne s’agit pas pour lui de simples distractions lui permettant d’être nourri-logé à bon compte ? Et alors on ne sait plu
s qui à "cornaqué" qui… Vous me suivez ? Mais il est vrai que cela ne vaudrait que pour les éléphants d’Asie, ceux qui ont des petites oreilles. Alors là je nous embrouille car je ne vois pas bien en quoi la taille des oreilles des éléphants pourrait avoir avec leur intelligence. Quoi que…

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt au lion ; fin tacticien chasseur, protecteur de sa famille. Quelle pourrait-être sa perception de nous les humains ?
Celle de grands singes encore, certes curieux mais tellement craintifs et pressés qu’ils ne valent même pas la peine d’être considérés comme des gibiers d’intérêts potentiels. Et du coup cela dévalorise complètement le métier de dompteur de fauves qui feraient bien plus souvent face à la superbe indifférence du roi des animaux qu’au risque avéré d’être dévoré par lui !

Le babouin enfin ; agile, rapide et grégaire, nous voit-il encore comme une autre espèce de grands singes bien habillés, bien outillés et très autosuffisants au point de leur jeter des cacahuètes d’un air un peu stupide, alors qu’eux préfèrent déguster les jeunes feuilles d’arbre.
Ce qui tendrait à prouver que nous aurions fait un transfert de notre propre plaisir à grignoter des cacahuètes à l’apéro vers les animaux nous ressemblant le plus au premier coup d’œil, surtout après le 4ème apéro.

Tout cela ne vole pas bien haut j’en conviens volontiers. Mais cette immersion « into the wild life » nous remet un instant à notre place, celle de congénères du monde animal, ayant bénéficié de l’étincelle de la conscience, certain diront de l’intelligence, qui ont fait la différence et nous ont permis de coloniser la planète à notre avantage. Sans doute une belle réussite pour notre espèce, mais qui nous crée des obligations vis-à-vis des autres.

jeudi 23 juillet 2009

Out Of Africa

A chacun ses émotions. Pour ce qui me concerne 3 situations génèrent plus d’impressions que toute autre : - voler dans les nuages lorsqu’il est possible de slalomer entre des cumulus formés comme des choux fleurs sur fond de ciel bleu - marcher dans le Sahara au moment précis où les premiers rayons du soleil, tout en distillant leur première caresse tiède, dessinent sur les dunes les vagues d’un océan doré à perte de vue - et rouler doucement sur les pistes des grands parcs Africains au cœur de la nature sauvage.

Ces trois situations ont entre autres points communs, d’être en étroite interaction avec la nature : les grands espaces,
le ciel, la terre, le soleil, la vie sauvage…

Aujourd’hui nous avons e
u le privilège de revivre l’une de ses émotions en parcourant doucement les pistes du parc Kruger vers le sud, tout doucement, les yeux grands ouverts et tous les sens en éveil, attentifs à cette faune et cette nature unique qu’on ne trouve qu’en Afrique ; celle de nos livres d’école primaire ou de la collection « La Vie Privée des Animaux » lue par toute une génération. Et nous avons été gâtés : De multiples espèces d’antilopes bondissantes, toujours en troupeaux se déplaçant telles des bancs de poissons. Et Nina de commenter :
- Elles ont bien raisons de rester en groupe pour se protéger des préda
teurs !
Logique…

Des crocodiles dans les marigots stagnants au creux du lit d’une rivière asséchée, sorte de rescapés de l’époque préhistorique et probablement l’un des plus grands dangers lorsqu’ils surgissent de l’eau, sans que l’on ait pu les deviner, pour attraper de leur gueule puissante une proie qui passait par là se d
ésaltérer, ou bien encore un pêcheur imprudent.
Des troupeaux de gnous, bovidés à crinière et vue basse, mais paraît-il redoutables chargeurs lorsqu’ils se sentent menacés.

D’élé
gantes girafes qui, de leur démarche gracieuse, semblent flotter au dessus du paysage, mais tellement gauche lorsqu’il sagit de boire.
De magnifiques troupeaux de zèbres si photogéniques dont les robes semblent avoir été dessinées par un artiste contemporain.

Des éléphants, en groupes protégeant leurs petits, ou solitaires do
nt la silhouette noire et massive se dessine sur fond de savane jaunie.

Au long de notre progression les paysages changent aussi :
d’abord suivant le lit d’une rivière asséchée dont la végétation encore verte profite du fond toujours humide, nous roulons ensuite à travers une vaste plaine, savane grillée aux arbustes
rabougris, pour ensuite monter sur un petit relief découvrant un paysage à perte de vue. Du point d’observation, aux jumelles nous apercevons des centaines d’animaux de diverses espèces profitant des pâturages secs mais abondants entrecoupés de quelques coulées encore vertes suivant l’écoulement naturelle des eaux de pluie pendant la saison humide.
En redescendant nous croisons le cours d’une rivière encore alimentée où se concentrent pour boire les animaux par gr
oupes d’espèces. Des hippopotames vivent aussi là paisiblement, en troupeaux compacts ressemblant de loin à des rochers affleurants générant de temps en temps des geysers d’eau bruyants.

Soudain, au détour d’un virage, la piste est coupée par la traversée d’un énorme troupeau de buffles poussiéreux et odorants : des centaines de têtes, peut-être un millier. Entre nous le débat n’est pas clos. En tout cas ils étaient très nombreux…

Tandis que l’après-midi s’étire lentement et que nous approchons de notre camp, nous tombons « nez à nez » avec un rhino noir et son petit. Coup de chance inouï, instant inoubliable. Quelle masse ! Quelles cornes
impressionnantes. Pas étonnant qu’on leur attribut des vertus virilisantes… Et de 4 parmi les « big five » ! Ne nous reste plus qu’à trouver un léopard et nous aurons la combinaison gagnante… Demain peut-être.

Il est un peu plus de 16h lorsque nous rejoignons le camp et déjà l’après-midi tire à sa fin. Brusquement, au moment où nous prenons possessions du bungalow, à l’Est l’horizon se barre d’un nuage de poussière orangée. En quelques minutes une tempête s’abat sur nous. Il fait bon ne pas être en camping ce soir…

mercredi 22 juillet 2009

Rencontres avec 3 des "big five"

Je ne sais pas si ce sont les latitudes australes, la décompression des vacances, le contexte de ce voyage ou bien un sort lancé par un marabout Africain, mais toujours est-il que nous perdons toute notion du temps ; tant et si bien que nous avons même tous oublié l’anniversaire de Flo et que c’est un SMS sympa de Bruno au moment du petit déjeuner qui nous l’a rappelé. Mais il est tellement vrai que les années n’ayant plus de prise sur elle, dans le contexte ça n’avait pas vraiment d’importance. Quoi que…

C’est donc d’excellente humeur, forts de cette bonne nouvelle, que nous avons décollé ce matin, sous un soleil rayonnant, direction nord-est vers le parc Kruger, le
Graal des safaris men and women que nous atteignons en fin de matinée. Une fois munis de l’indispensable laissé-passé nous attaquons les bonnes pistes de terre battue à la recherche des « big five ». Pour les non initiés, les « big five » représentent le must de la faune sauvage africaine, celle à laquelle rêve tout chasseur de fauves digne de ce nom, aujourd’hui avantageusement remplacés par les chasseurs d’images dont nous faisons parti. Car il faut bien reconnaitre que se retrouver face à l’un de ces « big five » est toujours impressionnant. Je ne vous fais pas languir plus longtemps. Il s’agit du Lion, de l’éléphant, du buffle, du rhinocéros et du léopard. Que de très grosses bêtes potentiellement redoutables. D’où le frisson et la satisfaction de pouvoir s’en approcher dans leur environnement naturel. Et bien pour cette première journée nous avons été gâtés en rencontrant successivement, parmi d’autres animaux, 3 des « big five », soit un groupe d’éléphants, une famille de lions et un troupeau de buffles.

Se trouver face à
un groupe d’éléphants est toujours impressionnant. Leur masse imposante bien sûr, mais aussi l’odeur, le comportement ultra protecteur des femelles pour leurs petits qui n’hésitent pas à vous fixer en agitant les oreilles et tapant du pied, voire à barrir en avançant vers vous si elles se trouvent indisposées. Mieux vaut donc rester sur ses gardes et laisser le moteur en route prêt à repartir au cas où. L’impact des éléphants sur leur environnement est aussi impressionnant du fait de la quantité astronomique de cellulose ingurgitée chaque jour. En fin de saison sèche, comme c’est le cas maintenant, ce sont des zones entièrement dévastées dont les arbres ont été dévorés jusqu’au tronc, voire carrément arrachés. Ces géants ont réellement besoin de beaucoup espace pour survivre, et c’est là que commence la compétition avec un autre grand consommateur d’espace qu’est l’espèce humaine.

Rencontrer les lions a quelque chose de magique. Avec Flo et les enfants nous en sommes à notre 4 ou 5ème voyages en Afrique dans un pays supposé abriter les lions, voyages il est vrai en dehors des circuits organisés, mais c’est la première fois que nous pouvons les voir réellement. Alors je ne vais pas tomber dans le stéréotype du gros chat, mais voir une famille de lion dans son environnement naturel a quelque chose d’émouvant. Enfant, nous avons tous été bercés par les histoires merveilleuses brodées autour du roi des animaux, puis par la série « Daktary », sans oublier la Piste aux Etoiles et ses intrépides dompteurs. Alors évidemment tout cela travaille l’imaginaire. Et bien le jour où vous les voyez « pour de vrai », c’est un peu comme avec les loups, quelque chose se passe que je ne saurais bien expliquer autrement que par une sorte de plaisir intense qui transcende les craintes passées et valorise l’égo. Pour nous c’était aujourd’hui.

Quant aux buffles
, coiffés de défenses impressionnantes, jusqu'à 1,2 mètres d’envergure, si, au premier coup d’œil ils ressemblent à de gros bovins, leur puissante charge représente un risque majeur pour le chasseur maladroit, et leur tête empaillés au dessus de la cheminée l’un des trophées les plus recherchés.

Alors je vous passe les babouins, différents types de gazelles, gnous, coudoux, cobes à croissannt, girafes, zèbres, chacal et multitudes d’oiseaux multicolores... Nous en avons pris pleins les yeux, fixant aussi bien que possible les images sur les supports numériques de nos appareils photos, tout en sachant parfaitement qu’elles ne rendront que bien peu des émotions vécues lors des rencontres.

Et ce soir, avant de se coucher, la tête encore pleine de ces puissantes images, en jetant avec Alex un regard sur le ciel d’encre constellés d’étoiles sous la grande arche de la voix lacté, nous nous disons qu’on à bien de la chance de pouvoir vivre cela ensemble !

mardi 21 juillet 2009

Blyde River Canyon

La première nuit dans un vrai lit après un vol de nuit est toujours délicieuse. Encore une fois ce fut le cas, sous plusieurs couches de couvertures. Ici c’est l’hiver, « le fond de l’air est frais » et nous en avons confirmation en sortant du bungalow ce matin : moins 9°, la nuit la plus froide de l’année d’après le pompiste du coin.
Nous avalons un copieux petit déjeuner puis partons vers le nord en direction de
« Blyde River Canyon » sous un soleil radieux. La journée commence bien et c’est plein d’entrain que nous stoppons à tous les belvédères portant des noms aussi suggestifs que « World’s View, God’s Window ou encore World’s End », pour découvrir la profondeur de paysages grandioses du haut de la fameuse ligne de canyon ; d’après les guides l’un des 3 plus impressionnants du monde. C’est agréable, pas compliqué et ne prend pas la tête pour une première journée.
Longue pause déjeuner au bord d’une cascade scintillante
courant dans un remarquable lit de roches roses polies par les ans. Des singes en profitent pour nous observer, certains s’enhardissant même à tenter une approche pour chiper quelques miettes de sandwiches. J'ai toujours été fasciné par le côté quasi-humain des singes, leur attitudes, leurs expressions, leur caractère social. Cette nouvelle rencontre inattendue ne fait que confirmer mon intérêt pour ces cousins.
L’après-midi s’étire lentement. Nous roulons tout aussi lentement dans cette zone forestière expl
oitée de façon raisonnée et durable, avant de stopper une petite heure histoire de découvrir « Echo cave », réseau de grottes souterraines creusées par les eaux dans un sous-sol calcaire. Elles auraient d’ailleurs abrité quelques lointains ancêtres… Franchement dire, sauf à vouloir se protéger à tout prix où bien rechercher le contact avec quelques esprits des profondeurs, sans lumière électrique il existe de biens meilleurs endroits pour vivre ! Et ce n’est pas Flo qui me contredira...
Au moment où nous empruntons la piste de retour vers « Pilgrims Rest », ancien village de prospecteu
rs d’or aux vagues allures de far west, les ombres s’allongent doucement et les couleurs se fond plus chaudes. Dans un nuage de poussière nous doublons quelques tracteurs dont les remorques sont chargées d’ouvriers agricoles rentrant des champs en chantant, les bonnets enfoncés jusqu’aux oreilles. Déjà la température baisse rapidement.
De retour à notre bungalow de Graskop vers 17h, il fait quasiment nuit e
t nous décidons de dîner de bonne heure dans un restaurant de pan cakes, la spécialité locale. Pas de chance ils ferment vers 17h. De l’autre côté de la rue un « vrai » petit restau nous attend : accueil chaleureux, cuisine simple et délicieuse. J’échange quelques mots avec le patron, imaginant qu’il pouvait bien être originaire d’Amérique Latine. Perdu, il m’explique être natif de « Joburg » - Johannesburg dans la langage local – et qu’il a voyagé et travaillé dans l’Europe entière avant de revenir s’installer à la campagne où il fait bon vivre. Sympa le gars !
Il est 21h, je termine ma petite chronique pour la mettre tout de suite en ligne. Dans une heure je dormirai ce
rtainement. Demain nous ferons route vers le nord-est pour rejoindre la « Park Kruger », la plus grande réserve naturelle d’Afrique.
Et pendant ce temps Jo et Didier, mes 2 copains du Warm-Up en Tunisie en sont déjà presque au 2 tiers de leur Tour Du Monde en moto. Retrouvez les sur http://tdm.a3w.fr/

Elle est pas belle la vie ?