samedi 25 juillet 2009

Transit par le Swaziland


Aujourd’hui journée de transition à travers le Swaziland, tout petit royaume indépendant enclavé en Afrique du Sud, de la taille d’un département français, l’un des pays le plus pauvre du monde dont 80% (quatre vingt pour cent !) de la population est séropositive avec une espérance de vie qui n’atteint pas 35 ans. Un vrai désastre sanitaire et humanitaire !
Alors pourquoi y aller ?

Par ce qu’il se trouve simplement sur notre parcours, que les paysages annoncés sont prometteurs et qu’il n’y pas de raison de l’éviter pour je ne sais quelle obscure raison.

Nous n’avons pas été déçus.
Paysages de moyennes montagnes où, au nord, la ro
ute principale défile à travers de vastes étendues couvertes de forêts artificielles d’eucalyptus et de pins, avant de déboucher sur de larges plaines dégagée à perte de vue. C’est en effet splendide, voir reposant après les passionnantes et intenses journées de Safari des jours précédents. Mais le plus frappant en traversant les villages déjà étonnement clairsemés, au-delà de la jeunesse de la population comme presque partout en Afrique, c’est l’absence de personnes d’âge avancée aux terrasses des cafés, confirmant au premier coup d’oeil le désastre sanitaire que subit le pays. Autre sentiment perçu, pour le peu de contacts que nous avons eu avec la population – douaniers, garde forestier, hôtesses d’accueil et personnel de service de notre Lodge – une certaine tristesse, voir lassitude dans le regard des gens. Rien à voir avec la réelle joie de vivre ressentie en Afrique du Sud. Quel changement juste en traversant une frontière : d’un côté une jeune démocratie pleine d’espoir et d’énergie, de l’autre un vieux royaume aux rites tribales complètement dépassés. Savez-vous en effet que le roi, bien entendu à vie de père en fils, dispose de dizaines d’épouses choisies parmi les reines de beauté nationales élues chaque année, et qu’aucune promotion du préservatif n’est faite auprès de la population pour je ne sais quelles raisons rituelles niant tout problème de contamination. La situation pourrait prêter à sourire si elle n’était pas réellement dramatique.

Notre arrêt de ce midi fut absolument délicieux. Sortant de la route principale, nous empruntons une piste de terre ro
uge à travers la forêt d’eucalyptus. Propulsion à la poussière selon la théorie développée il y a déjà de nombreuses années sur les pistes du sud Maroc :
- Plus j’avance vite plus je génère
de poussière. Donc plus je génère de poussière, plus j’avance vite. Ce serait donc bien la poussière qui me ferait avancer vite
Ap
rès quelques kilomètres la piste devient plus étroite et très pentue jusqu'à un petit parking à partir duquel un sentier ombragé nous conduit au pied de la fameuse cascade. Chemin faisant notre progression est entravée par quelques plantes à épines géantes dont nous faisons notre affaire d’un coup de dents bien placé. Même pas cap’ ? Y’a qu’à voir la photo. Finalement l’endroit est tout à fait paradisiaque et nous prenons le temps de vivre en se livrant à quelques expériences d’équilibre au bord du précipice… confiants dans notre aptitude au vol, au cas où… Sauf peut-être Alex.
L’après-midi s’achève en rejoignant notre Lodge au cœur du site remarquable de « Elzuwini Valley » que nous découvrirons demain, quelques maux de têtes i
ndésirables pour toute notre équipe, effets collatéraux de la Malarone, dernier et parait-il meilleur médicament anti-malaria à 3,80 € la pilule quotidienne ! Dans le secteur de la pharma, y’en a vraiment qui s’fond des q… en or. Un jour ce sera peut-être notre tour aussi.

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