mardi 28 juillet 2009

Zululand


Après notre rapide traversée du Swaziland nous retrouvons l’Afrique du Sud en terres Zoulou par la réserve naturelle de Hluhluwe.

Ce matin départ de bonne heure, pleins d’entrains pour une nouvelle journée de safari qui devrait être la dernière de notre voyage, avant de découvrir demain la faune côtière et peut-être maritime, puis, le jour suivant, notre transfert par avion de Durban vers le Cap Town pour découvrir enfin une autre facette de ce grand et beau pays.

Les quelques kilomètres séparant notre camp de la réserve sont avalés rapidement. Sur le bord de la route nous croisons des enfants qui se mettent à danser Zoulou en montant les genoux très haut dans un rythme effréné en nous voyant passer. Plus loin, un groupe de jeunes mâchonnent des tiges de canne à sucre en nous faisant signe d'arrêter. Nous répondons tout en poursuivant notre chemin, impatients de retrouver la vie sauvage de ces zones préservées.
Le peu de contact avec la population locale est une des limites de ce type de voyage sur une courte période, en famille, où la nécessaire logistique anticipée ne laisse que peu de place à l’improvisation permettant de vrais échanges avec les gens. Nous ne faisons que passer trop rapidement pour prendre ce temps nécessaire aux contacts tranquilles et désintéressés, préalable indispensable à une vraie communication sincère. C’est comme ça. Et si parfois nous pouvons le regretter, force est de constater qu’il est difficile de faire autrement. Dans une autre vie peut-être, le temps sera moins compté et nous voyagerons différemment.

Peu de temps après notre entrée dans la zone de réserve, sur une petite piste bordée d’arbres aux feuilles tendres, nous tombons nez à nez avec un groupe d’éléphants dont de nombreux petits. Devant nous, un Toyota de Safari organisé où sont assis en plein air une dizaine de touristes frigorifiés, conduits par un guide local s’approche quasiment au contact. Nous sommes environ 30 mètres derrière et observons prudemment la scène. Une grande femelle commence à piaffer en remuant la tête de droite à gauche et agitant les oreilles et la trompe. Elle frappe le sol du pied en faisant de la poussière et commence à avancer vers le Toy qui, dans un premier temps immobile recule légèrement ce qui semble satisfaire l’éléphante. Le conducteur du Toyota nous fait alors signe de s’avancer à sa hauteur. Nous approchons pour nous trouver à moins de 5 mètres de l’éléphante qui s’agite de nouveau, soutenue par le barrissement de quelques autres individus du groupe. De concert nous reculons avec le Toyota. C’est alors qu’un éléphant « ado » s’en mêle en tentant une approche un peu désordonnée à grands mouvement de trompe en notre direction. Tout cela fait un peu brouillon jusqu’au moment où la mère charge de nouveau, nous obligeant à reculer promptement. A bord de la voiture l’ambiance est aux fou-rires nerveux. Derrière nous le Toyota à fait demi-tour et les choses se calment doucement tandis que le groupe d’éléphants semble poursuivre sa lente avancée en bousculant les arbustes de leurs masses imposantes. Nous patientons encore un peu, la route étant maintenant libre nous reprenons notre chemin doucement, encore sous le coup de cette impressionnante entrée en matière.

Le paysage change. De forêt clairsemée sur un relief de collines, nous débouchons sur une large plaine de savane couverte de grandes herbes jaunies où poussent quelques arbres typique en forme de parasols. Une Girafe esseulée marche vers le nord à grandes enjambées gracieuses. Photo parfaite. Plus loin un troupeau de gnous s’abreuve à un point d'eau au côté de zèbres et d’antilopes ; image d’arche de Noé…

Puis, tandis que la lumière d’après-midi se fait plus chaude, la plaine débouche sur les méandres d’une rivière aux berges verdoyantes. Je rêve alors de pouvoir survoler le paysage en petit avion…

Au détour de la piste, Flo aperçoit soudain un Rhino, ou plutôt deux. Une mère et son petit, puis, un peu plus loin, un très gros mâle doté d’une impressionnante corne principale de plus d’un mètre de longueur. Et l’on comprend encore mieux les vertus supposée de la poudre issue de la fameuse corne… Alex nous confirme qu’il s’agit de rhinos blancs : mâchoire carrée, plis de la peau au dessus de la jointure des pattes, animal pouvant atteindre plus de 2 tonnes ! Très franchement la bête dégage une impression de puissance hors norme. Et, tandis que nous regardons à distance paitre ces herbivores géants, un vol d’oies rejoint dans le soleil déclinant le bord de la rivière.

Illuminant le paysage de couleurs de feu, le soleil se couche vers 17h30 et c’est à la nuit tombée que nous sortons de la réserve pour rejoindre notre Lodge alors qu’un feu de brousse dessine une dentelle dorée sur le flan d’une colline voisine.


Au dîner, un sympathique guide local s’approche en demandant gentiment si nous avions passé une bonne journée. Echangeant quelques mots supplémentaires, il nous demande aussi si nous avions pu voir les léopards (vous vous souvenez, le 5ème des « big five ») et le plus secret. A peine déçus nous lui répondons :
- Unfortunately not !
Il pose alors la question suivante :
- What is the color of your car?
- White.
- Okay conclut-il dépité en s'éloignant.

La prochaine fois peut-être devrons-nous louer une voiture vert kaki…

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