Sur le plateau de CBS les journalistes
commentent les résultats des derniers « caucus », choix des grands
électeurs, par état, pour la sélection de candidats aux prochaines élections
présidentielles Américaines. La cause est entendue côté Républicains, ce sera
Trump. Et l’on nous fait croire que la compétition reste encore ouverte entre
Bernie Sanders et Hillary Clinton chez les Démocrates. Mais le résultat ne fait
pas vraiment de doute, et les écrans qui affichent des scores somme toute assez
serrés entre Hillary, représentant aux yeux de beaucoup « l’establishment »,
et Bernie, le gauchiste aux allures de Colombo, ne sont là que pour le show à l’Américaine.
Accoudé au bar du restaurant les
commentaires vont ici bon train, où les costauds de la filière porcine sont les
parfaits stéréotypes de la tradition républicaine.
Du bout des lèvres je me risque à
entrer dans le jeu en posant quelques questions « naïves » à mes
voisins, fort de mon accent français, et donc apparemment peu concerné par l’enjeu.
-
Hey,
les gars, vous en pensez quoi des candidats aux élections présidentielles ?
-
From
bad to worse ! (de mal en pis) me répond-on en cœur.
-
Que
voulez-vous dire ?
-
Ben
c’est très simple mon gars : on a un communiste, une politicienne
professionnelle « has been », et Trump. Alors on n’a pas trop le choix.
-
Et
vous en pensez-quoi de Trump.
Quelques sourires un peu embarrassés
plus tard…
-
Et
bien il dit tout haut ce que beaucoup pense en silence. Il fait bouger les
lignes.
Je tente alors un peu de contradiction…
-
Tout
de même les gars, vu de notre fenêtre il ne fait pas très sérieux.
-
Comment
tu t’appelles mon gars, et tu viens d’où ?
-
Fred,
je suis Français.
-
Et
tu fais quoi dans la vie ?
J’explique en quelques mots mon
business…
-
OK
Fred, et quelle est ta fortune ?
Un peu surpris par la question j’esquive
avec un pourquoi ?
-
T’as
10 millions de dollars ?
-
Surement
pas.
-
Et
bien tu vois, Trump, lui a réussi. C’est un vrai Américain qui a fait SA
fortune. Il en a été capable. Et cela nous inspire. Alors il pourrait être un
bon Président s’il est bien entouré et encadré par le Congrès.
-
Et
l’image extérieure des Etats-Unis ?
Regards condescendants...
-
C’est
pas l’plus important Fred, c'qui compte c’est notre mode de vie. Et ce
qui est bon pour l’Amérique est bon pour le reste du monde, n’est-ce pas ?
Assez lâchement je n’ose pas soutenir le
débat, sans doute par peur du dérapage, même s’il faut reconnaître que ce type
de discussion en public n’est possible que dans bien peu d’endroit dans le
monde. Le très bon côté de l’Amérique.
Pour détendre l’atmosphère, qui à vrai dire n'est pas du tout tendue, je lance à la petite assemblée la question de « vérité » :
Pour détendre l’atmosphère, qui à vrai dire n'est pas du tout tendue, je lance à la petite assemblée la question de « vérité » :
-
Alors, à votre
avis, qui va gagner ?
-
Hillary !
Elle est trop intelligente mais moins fortunée que Trump…
… A des années lumières de nos repères
d’Européens.
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