mercredi 8 mai 2024

Coup de chaud au Sahara

Nous quittons la trépidante Noudhibou pour longer le banc d’Arguin, zone lagunaire naturelle encore préservée où se mêle le désert et la mer dans d’étonnantes arabesques dessinées par le sel cristallisé. Du ciel la vue doit être exceptionnelle.
Nous reprenons la N1 d’abord vers l’Est quand un nuage de poussière surgit de l’horizon. Chargé de minerait de fer, le plus long train du monde s’étirant sur 5 km arrive de Zouerat pour le port de Nouadhibou. Impressionnant attelage, digne de Mad Max, qui semble ne jamais finir.
Puis la N1 s’incurve vers le Sud en direction de Nouakchott pour entrer dans la magnifique désolation du désert. Et lorsque la route droite jusqu’à l’horizon s’évapore en mirages évanescent, piloter la moto prend une dimension presque spirituelle. Nous n’avançons plus vers une destination précise, mais sommes transportés vers un ailleurs où, selon un dicton Arabe, l’âme se purifie.
Le long de la route les villages n’en sont plus vraiment. Plutôt des regroupements de baraques en tôles ondulées autour de rares construction en dur, où quelques-uns survivent dans des conditions plus que difficiles.
Quittant la route pour la pause déjeuner, nous ensablons nos grosses machines comme des débutants sous les regards amusés des passants. Bonne suée pour en sortir, forte odeur de brûlé pour les embrayages, et confirmation que ces montures ne sont pas adaptées au sable mou. Petit inconvénient par rapports aux autres avantages qu’elles procurent pour ce type de voyage. Nous ne sommes pas dans un rallye, mais dans une grande méharée en Afrique.
Finalement une Sénégalaise nous accueille dans sa gargote où nous mangeons à même le sol avec les mains.

Quittant la route principale, bifurcation vers l’Est pour rejoindre Atar et Chinguetti. Nous nous enfonçons dans la Sahara profond sur une terrain plat, gravillonné et légèrement ensablé. A perte de vue des acacias clairsemés ponctuent le paysage.
Malgré les écrans teintés et lunettes de soleil, la lumière de milieu d’après-midi reste éblouissante et la température monte de manière spectaculaire. En roulant je lis 49° au thermomètre de la moto. Impossible de laisser ouverte la visière du casque tant l’air est brûlant pour le visage. Ni Didier ni moi n’avions vécu une telle expérience à moto.
Les 150 kilomètres restants jusqu’à Akjoujt n’en finissent pas. Tout devient pénible sur la moto. La position assise douloureuse, les épaules se raidissent, le dos se contracte, les fesses font mal…

Le soleil déclinant de fin d’après-midi donne au paysage les belles couleurs chaudes magnifiées par la fond sableux dorée provenant des imposants massifs dunaires à l’horizon. Mais nous n’en profitons pas vraiment, concentrés sur notre objectif d’arriver avant la nuit.
Juste à temps ! Dans les ruelles du village les gens commencent à ressortir même si la température ne baisse pas vraiment.
Ici les hommes portent des chèches dissimulant leurs visages et de larges djellaba bleues. Quant aux femmes, leurs boubous multicolores égayent les rues poussiéreuses.

L’hôtel Sahara nous accueille pour une nuit. Demain nous tenterons de rejoindre Chinguetti par la piste.

(Désolé pour l'absence de photo. Ici le réseau n'est pas suffisant pour les charger.)

 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Quel périple de fou ! Chapeau les garçons 👏