vendredi 3 mai 2024

A travers le Haut Atlas

De Beni-Mellal nous partons vers l’Ouest, longeant sur notre gauche les contreforts de l’Atlas, avant de bifurquer au sud vers Marrakech. Sur ces terres arides où poussent les cailloux, quelques bergers dirigent leurs modestes troupeaux d’ovins vers d’invisibles pâturages, notion toute relative quand il s'agit de simples touffes d’herbes sèches entre les pierres.

Rapide traversée de Marrakech, heureusement aidé par le GPS, dans le capharnaüm d’une circulation anarchique où la loi du plus fort, sinon du plus téméraire, permet d’avancer. Sans une hésitation apparemment, juchée sur sa mobylette, une petite dame au regard déterminé traverse sans une égratignure un grand carrefour encombré de dizaines de véhicules de toutes sortes. Inchallah !

La sortie au sud de la cité nous projette vers le haut Atlas et ses sommets enneigés. Le magnétisme de cette perspective mène en pays Berbère, culture singulière à l’écriture originale, dont les femmes assurent identité et pérennité.

A plus de 2100 m d’altitude, le spectaculaire col du Tizi-n-Test permet de franchir le massif montagneux sous le regard de son sommet, sa majesté Toubkal culminant à 4200 m.
L’étroite route s’élève d’abord doucement de village en village. Je me souvenais d’une chaussée étroite ponctuée de nids de poules. Mais c’est comme si elle avait disparu sous les gravats, tandis que des villages entiers semblent comme avoir été bombardés. Les stigmates du violent tremblement de terre de l’an dernier dont l’épicentre était ici. Plus loin, des constructions provisoires abritent encore les survivants.
Sur plus de 20 kms la route n’est donc plus qu’une piste à flanc de montagne, terrain de prédilection de nos machines.
Par beau temps, l’arrivée au sommet est toujours aussi spectaculaire. Sublime perspective donnant sur la vallée du Sous, vision de commencement du monde d’une profondeur unique. Nous stoppons pour profiter du moment à l’hôtel Belle Vue, le bien nommé. A sa terrasse deux Américains du Nebraska arrivés là sur des monkey bikes, sorte de pocket bikes pour adultes. Hors sols…
Côté Sud, la descente du col est un ravissement requérant une attention de tous les instants tant la route est sinueuse, vertigineuse, étroite et abimée. Nous ne l’avions jamais faite dans ce sens, mais il s’agit sans aucun doute de la meilleure option pour prolonger l’émerveillement.
De nouveau sur le plancher des vaches, direction Taroudant où nous passons la nuit après s’être perdus dans la Médina pour un simple et délicieux diner local.

Demain direction le Sahara Occidental en passant par Tafraoute pour retrouver la route de l’aéropostal.


 


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