jeudi 2 mai 2024

Vers le haut Atlas

Ce matin Ksar El-Kébir est étonnamment calme. Premier mai férié, jour d’anniversaire de Didier, mon complice de voyage. N’en déplaise à sa modestie, ça n’a évidemment rien à voir. Par discrétion je tairai aussi son bel âge que la moto rajeunit, jusqu’au retrait du casque… Moment toujours amusant lorsque nous nous arrêtons dans les villages et que les « spectateurs » découvrent avec surprise la maturité des pilotes. Et je vous passe les rigolades de déception des jeunes filles. Deux vieux de l’âge de leurs pères…

Alerte météo grande pluie au Nord de Maroc. Nous partons sous les trombes d’eau sur des routes secondaires très glissantes. Alluvions et huiles s’écoulant de véhicules antédiluviens comme ces camions Berliet et autres Bedford encore en service. Prudence étant de mère de toutes les suretés, nous roulons tout en souplesse pour ne pas risquer la chute qui pourrait ruiner le voyage.

Malgré la pluie battante, ces gens qui attendent aux carrefours principaux, lieux de ramassage des transports publiques où ils s’entassent sans grande notion de sécurité.

Roulant vers le Sud, nous sortons de la zone de perturbations pluvieuse. Sous un ciel de traine, les bords de route fleuris scintillent d’innombrables gouttelettes en suspension au-dessus desquels volettent des milliers de papillons blancs. Tandis que les cigognes venues nicher ici profitent de l’air redevenu calme pour d’élégants vols planés, laissant trainer leurs longues pattes rouges dans le prolongement d'uncorps fuselé.

En direction de Meknes, au croisement d’une route principale, une « coffe-car » tenue par Imad, un gars très sympa, offre pour quelques Dirhams d’excellents espressos. Ce nouveau concept fait fureur ici. On en voit presque partout, voitures donc le coffre est aménagé d’une machine à café de bar. Je parie que ça pourrait faire des émules en Europe.

Meknes, citée impériale dont nous longeons le mur d’enceinte par l’Est. Par le temps de s’y arrêter pour cette fois, mais elle vaut de détour.

Nous poursuivons notre route vers le sud pour Béni Mellal. Au hasard d’un village, déjeuner autour d’une délicieuse tajine dont seuls les Marocains ont le secret du fond caramélisé sans goût de brûlé. Ceux qui ont essayé comprendrons.

Puis le vaste plateau de Zaer Zaïma nous offre ses majestueux panoramas. Large plaine clairsemée de semailles de blé, avec en perspectives le massif de l’Atlas. Depuis les premières ondulations barrant l’horizon, puis au second plan les imposants massifs aux mille nuances de gris au-dessus desquels s’élèvent quelques sommets enneigés.

Béni Mellal nous accueille sous un ciel dégagé à la lumière dorée de fin d’après-midi. Au chant du Muezzine appelant à la dernière prière soir, l'Icha, nous nous abandonnons dans le souk à la recherche d’un lieu pour diner. Déambulation agréable au contact littéralement physique des gens d’ici circulant dans les étroites allées. Comme partout ailleurs dans monde en ces lieux de commerce urbain, les échoppes sont regroupées par spécialités. Des dizaines, peut-être même davantage, presque toutes identiques. Seuls quelques crieurs se distinguent, s’époumonant pour attirer le chaland en promettant très certainement les meilleures affaires du moment. A se demander comment tout cela peut fonctionner économiquement.

Absolument aucun autre touriste que nous. Aucune sollicitation de qui que ce soit. Nous passons aussi inaperçus que si nous faisions partie de leur communauté. Au moment de payer, les prix dérisoires confirment cette impression.

 

 

 

 






 

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