jeudi 23 mai 2024

Nostalgie

Sortir du désert a souvent un parfum de nostalgie, spleen de quitter un monde à part où la confrontation de l’être avec l’immensité brute, aride et rude, vous emmène dans une dimension inédite. Celle, bien au-delà du dépassement personnel, de la modestie face aux éléments naturels. Là où l’âme se révèle comme le lien immatériel entre soi et l’univers. Aucun doute, nous y reviendrions.

Les nuages orangés par réflexion de la couleur du sol se fond plus gros et plus nombreux, projetant sur la terre aride leurs ombres comme d’éphémères négatifs photographiques.
Sur le bord de la N1, les champs d’éoliennes se développent massivement là où le vent ne cesse quasiment pas de souffler.
Nous roulons face à ce vent qui nous avait poussé vers l’Afrique noire, soulevant des gerbes de sable doré venant crépiter sur les visières de nos casques. Les kilomètres défilent, un peu monotones. Pause toutes les heures pour soulager les fesses des pilotes soumises à rude épreuve depuis presque 4 semaines.

Layoune, première ville significative depuis Nouackchott. Et sa magnifique oasis où des centaines de flamants roses ont trouvé refuge avant de poursuivre leur voyage vers le sud de l’Europe.

Puis Cap Juby, base Latécoère de l’Aéropostale sur la ligne du courrier Afrique – Europe où nous faisons escale pour un café. Endroit magique chargé d’ondes des pionniers d’une aventure légendaire dépassant largement sa dimension technique, quand des hommes, touchés par la grâce de leur mission au-dessus de ces terres vierges, ont magnifié leurs aventures dans des récits inoubliables. Et me revient alors la rencontre d’hier avec ce petit garçon angélique. Comment n’avais pas pensé au Petit Prince ? Merci à celles et ceux qui ont fait le lien en m’envoyant des messages suite à ma chronique. Merci beaucoup. Ça m’a réellement touché.

El Ouatia. Face à la mer nous contemplons le couché de soleil en écoutant le son unique de l’Océan. Devant nous, à un peu plus de 100 milles nautiques, les iles Canaries. Notre remontée se poursuit.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Belle écriture poétique Fred 👏👏