Pendant que mes camarades essaient de
dépanner les problèmes électriques de la moto de Didier, plus de phare ni de
démarreur depuis cette après-midi…, comme promis je vous raconte Bakou.
Pas grand-chose à dire de l’hôtel
minable dans lequel nous sommes descendus, ni du patron à l’haleine de chacal
complètement ivre à l’heure du petit déjeuner. C’en était presque gênant, à
défaut d’être drôle, tant les employés essayaient de faire bonne figure devant
les frasques pitoyables du bonhomme également motard. Au moins nous échappions
à sa proposition de la veille de nous faire-faire le tour de la ville avec ses
copains riders…
Quittant les lieux rapidement, notre
objectif est une promenade informelle dans la ville jusqu’à la baie.
L’impressionnante modernité de la cité
saute aux yeux en arrivant. Honnêtement assez différent de ce que nous
imaginions : larges avenues, bâtiments et immeubles modernes aux élégantes
formes curvilignes, musées à l’architecture dernier cri côtoient lieux de
cultes et palais de la belle époque parfaitement entretenus. Des zones vertes
tirées à 4 épingles agrémentent agréablement ces paysages urbains mêlant les
époques.
Trouver son chemin dans une telle ville
à 3 motos n’a rien de très évident sans GPS. Après un peu de jardinage dans des
quartiers résidentiels puis administratifs, nous débouchons sur le circuit de
F1 qui nous mène jusqu’au creux de la baie. Oui, vous avez bien lu. Depuis l’an
dernier se déroule ici un Grand-Prix urbain. Nous l’ignorions avant d’y venir.
De la baie la vue est saisissante. Au
large cargos et tankers en route vers le port de commerce. A l’Est les
constructions modernes s’étalent dans une longue frise de béton de verre et d’acier
sans faute de gout. De l’autre côté, vers l’ouest, la zone industrielle pétrolière
jusqu’à la pointe du cap. C’est ici que les premiers forages mirent en évidence
le potentiel pétrolier de la Caspienne. Faute de temps nous n’irons pas
explorer ce territoire souillé par plus d’un siècle d’exploitation, aujourd’hui
en jachère avec des derricks abandonnés et en cours de dépollution. Au creux de
la baie, une belle enfilade de façade de la belle époque devant la vieille
ville.
Tout cela donne une réelle impression d’opulence
sans le bling-bling superfétatoire.
Nous repartons vers la Géorgie pour
attaquer la fameuse route transcaucasienne, tout plein fait pour l'équivalent de 30 centimes d'Euros le litre. Pas chère l'essence à Bakou, ce qui est bien la moindre des choses.
Sur notre chemin, arrêt au hasard
dans le petit resto de bord de route de Micha, sympathique personnage édenté au
regard rieur. Repas à 3 pour l’équivalent de 8 Euros, tout ce qui nous reste de
monnaie avant de sortir du pays, et savoureux moment d’échange où, aidés de
google translate, nous essayons le Russe, jusqu’au moment où nous saisissons
que lui non plus ne le comprend pas. Eclats de rire et chaleureuses poignées de
main pour conclure cette agréable rencontre.
…
Et pendant ce temps, la moto de Didier est
réparée :
problème d’oxydation des connecteurs électriques de l’alternateur, réparée en deux temps trois mouvement par
Djo notre sorcier de la mécanique, grâce aux « dominos magiques » qu’Alain
nous avaient laissé lors de notre passage : un don prémonitoire !

Encore un beau moment.
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