vendredi 2 août 2019

Bergen


Bergen, Norvège : nous sonnons à l’adresse RB&B réservée par Flo. Une voix inaudible nous répond par l’interphone nasillard : the upper floor.
5 étages plus haut, un gars sympa accompagnée d’une jolie petite fille aux bouclettes blondes nous accueille dans un appartement chaleureux.
-       Je suis Daniel vous êtes chez vous, dans un Français impeccable.
Son sourire rayonnant éclaire un visage rond à peau noire illuminé d’une paire d’yeux pétillants. Une casquette de sport couvre des cheveux crépus. Etonné je lui demande d’où il vient.
-       Je suis né en Ethiopie et ai été adopté par une famille Espagnole de Barcelone à l’âge de 6 ans.
-       Et c’est là que tu as-tu appris le Français ?
-       Non, en fait j’ai beaucoup voyagé en Afrique de l’Ouest pour découvrir l’art premier. Puis j’ai créé un hôtel à Bamako avant de rencontrer Jessica, une Française. Je suis aujourd’hui artiste peintre. J’expose en ce moment à Londres. Nous sommes venus presque par hasard à Bergen et ne pensions y rester qu’un court moment. Notre fille vient de commencer l’école ici, alors on s’installe.
En 2 minutes le résumé d’une vie déjà extraordinaire pour un si jeune homme.
Sur la table du salon une brochure des œuvres de Daniel à l’occasion de son exposition Londonienne. De grandes toiles colorées abstraites, aux couleurs chaleureuses magnifiées par de légers reliefs de terre et sable bruts. Il a du talent.
Nous descendons sur le port de l’ancienne capitale Norvégienne.
La belle lumière d’été de ces latitudes boréales qui, en cette saison, ne s’éteint quasiment pas, donne aux maisons de bois la chaleur qui permet peut-être aux gens d’ici de supporter la rigueur d’hivers interminables.
A l’entrée de la rade, les paquebots hôtels déversent leurs flots de touristes endimanchés. Comme s’ils jouaient une tranche de vie dans un feuilleton de série B. Amusant à regarder…

Flâner dans les ruelles un peu retirées aux maisons en bois centenaires appuyées de guingois les unes aux autres, a quelque chose d’un voyage dans le temps. Vivre ici au siècle dernier requérait un sacré engagement. Même si la ville était une plaque tournante des échanges commerciaux scandinaves, d’autres marchands avaient choisi Venise ou Zanzibar.

Redescendant sur le port, nous tombons sur un ponton abritant un bateau aux allures du Karaboudjan, le navire des trafiquants dans l’album de Tintin le Crabe aux pinces d’or : coque noire en métal riveté, petits hublots ronds, cabine blanche surmontée d’une cheminée encadrée de 2 mats servant de grues aux chargement-déchargement des marchandises. Pour un peu nous croiserions le capitaine Haddock.

23h, comme si le temps passait ici au ralenti, le soleil n’en finit pas de descendre sur l’horizon. Il est temps de rentrer regarder les cartes pour préparer notre parcours le long des fjords vers le cercle polaire.




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