mardi 6 août 2019

La Fameuse Route Norvégienne 64 de l'Atlantique


Tous les guides en parlent. On a même regardé sur internet à quoi elle ressemble vraiment. Annoncée comme l’une des plus spectaculaire route du monde, l’un des plus dangereuses aussi, nous nous attendions à quelque chose d’exceptionnel, d’unique, d’inoubliable. Un fabuleux souvenir de voyage : la fameuse route Norvégienne 64 de l’Atlantique.
Pour se rendre sur le spot, rien de bien compliqué. Juste rouler à 80 km/h, la vitesse limite autorisée ici, sur la bande d’asphalte qui rejoint le littoral indiquée en jaune sur la carte. Agréable balade en voiture hybride. Vous savez, cette voiture qui n’en est plus vraiment une, mais un croisement entre une automobile qui fait vroum avec pot d’échappement, boite de vitesses et tous les cadrans analogiques qui vont bien, et un véhicule à piles au sifflement étrange et tableau de bord digital, dont à déporté le pot d’échappement géant au sommet d’une centrale thermique, ou que l’on a substitué par les vapeurs des tours de refroidissement d’une centrale nucléaire. Bon c’est vrai, je grinche un peu. Mais je dois avouer que ledit véhicule fait convenablement son job de mobilité. Moins de 3,7 l/cent, soit 1,8 l par passager. Moins qu’un Airbus A380 (et il parait que maintenant ce n'est plus non plus très bien de prendre l'avion...), à peu près comme un Solex où une 2 CV inventés au milieu du siècle dernier, et tout cela, même si ça n’a rien à voir, sous un soleil radieux…
Nous y voilà donc.
-          Tu la vois ?
-          Ben ça doit être là j’imagine.
-          A oui, le joli pont là-bas.
En réalité un ouvrage d’art que les ingénieurs se sont amusés à courber dans les deux sens : un bel arc vertical enjambant le bras de mer – rien que de plus classique – également légèrement courbé dans le plan horizontal. Vu de loin ça fait son p’tit effet.
Alors on y va tranquillement, le coude à portière pour ne rien manquer de l’instant. Sur notre gauche l’océan Atlantique scintillant sous la lumière de midi. Face à nous un chapelet d’ilots reliés par 8 ponts successifs, dont le fameux décrit précédemment. Quant aux autres, rien que de banales passerelles protégées par des digues de gros blocs rocheux.
-          C’est déjà fini ?
-          Ben oui apparemment…
-          On se le refait dans l’autre sens ?
-          Allons-y.
Dans l’autre sens c’est pareil, mais à l’envers. L’océan cette fois-ci à notre droite. Et sur le pont une cycliste allemande qui met pied à terre en envoyant des « sheisse » à qui mieux mieux.
-          C’est joli n’est-ce pas ?
-          Oui, pas mal…

En fait on ne vous a pas tout dit. Car malgré la journée radieuse, nous n’avons pas eu de chance avec la météo. Cette route est en effet devenue légendaire les jours de mauvais de temps. Ceux à ne pas sortir un solex dehors. Ces journées où, balayées par les vents violents, des paquets de mer submergent cette ligne de ponts unique prenant alors les allures d'un navire en perdition. Et il faut alors un (très) gros cœur pour tenter la traversée, en comptant les déferlantes, pour viser le moment juste et ne pas se faire précipiter dans les flots déchaînés.
Vous pensez que j’exagère ? J’en connais un qui l’a fait en moto y’a pas longtemps. Le veinard !



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