dimanche 4 août 2019

L'appel de la nature



Le matin on part sans vraiment savoir vers où l’on va. Dans cette direction… A peu près par là… On verra bien… Puis on se laisse porter par l’appel de la nature, le long de routes incroyables, ponctuées de ferries reliant les rives de fjords profondément entrés dans les terres, stigmates des périodes de glaciation quand l’inlandsis charriaient, tels un tsunami, la roche continentale vers l’océan.

Et l’on remonte vers le plateau continental, sur la fine bande asphaltée se tortillant le long de torrents glaciaires grossis des larmes de centaines de cascades scintillantes. 
Là-haut, la roche à l’état brute ne laisse rien pousser entre les congères de neiges éternelles bientôt recouvertes par les premières giboulées d’automne. En attendant le retour des températures polaires, la douceur estivale crée des centaines de vasques d’eau turquoise s’écoulant doucement des névés dans des lacs éphémères. Monde minéral d’une beauté à couper le souffle.

Puis l’on redescend vers le prochain fjord aux eaux lisses comme un miroir où se reflètent en GRAND, les paysages, créant de saisissants effets d’optiques. On s’arrête juste pour contempler, profiter du moment, faire une photo dont on sait parfaitement qu’elle ne restituera jamais l’émotion de l’instant auprès de ceux qui la verront peut-être. Mais on la fait quand même, avec le secret espoir de l’utiliser pour soi, comme une petite madeleine de Proust, plus tard, un jour de mauvais temps à la maison.

Et l’on remonte encore à travers d’obscures forêts de conifères où sont nées les légendes des trolls scandinaves. A chacun ses fantômes et sorcières. Et ceux-ci ne sont peut-être pas les pires, devenus depuis « peu » de gentils lutins que les enfants adorent. Cela n’a sans doute rien à voir, mais d’après l’ONU les Norvégiens sont maintenant parmi les gens les plus heureux au monde. Sans aucun doute les effets de leur manière de voir les choses positivement. Même plus peur des trolls !

La carte routière devient confuse. Flo, qui a (toujours) le guide bien en main, annonce une curiosité. Nous arriverions justement sur une section appelée l’Echelle des Trolls. Ca promet... Nous n’avons pas été déçus. Une vertigineuse descente en lacets très, très serrés, sur 20aine de km où les voitures peuvent à peine se croiser et les bus s’y reprennent à 2 fois pour négocier les épingles. Sorte de Tizi’n’test (l’un des cols le plus élevé de l’Atlas Marocain) à la sauce Nordique. Heureusement que le revêtement est impeccable. On prend alors son temps pour profiter des spectaculaires perspectives, sous la protection de trolls bienveillants, et terminer la journée dans une mini maison de bois au camping du coin.

(Consommation du jour sur la moyenne des 300 km avec la Hyundai hybride dite « ioniq », moins de 3,8l/100. Je commencerais presque à y prendre goût…)


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