jeudi 16 février 2012

Vers l'ascension finale

Mardi 13 février : Nous quittons Mulas (camp de base) ce matin à 5 et non pas 6. J’en ai les larmes aux yeux, Bruno ne nous accompagnant pas pour la tentative de montée finale. Suite aux contrôles médicaux d’hier soir, tension encore trop élevée, il a pris la sage décision de ne pas tenter le diable et rester au camp de base à faire des « ronds dans l’eau ». Alors que nous nous faisions une joie de poursuivre l’aventure ensemble, et peut-être de fouler un petit morceau de paradis. Ce sera pour une autre fois.

Nous faisons donc notre deuxième montée vers Nido, après le portage d’avant-hier pour équiper le camp, avec cette fois l’intention d’y dormir en vue de l’ascension demain vers Colera, camp 3 à 6000 m, puis, si la météo le permet, l’assaut final mercredi.
A vrai dire les prévisions ne sont pas fameuses, mais tout peut encore changer… Alors croisons les doigts.

Montée sans histoire, bel et intense effort, chacun tendu vers le même objectif. Où l’on écoute le moindre signal corporel dans cette bataille contre les effets de l’altitude.

16h30 : nous y sommes donc, dans un état un peu second, pas vraiment agréable, quand la tête tourne et que les boyaux glougloutent au moindre mouvement brusque. Ici tout marche au ralenti. L’économie de mouvement est la règle pour ne pas risquer de tomber en syncope.
On se restaure un peu par ce qu’il le faut. L’après-midi tire à sa fin sous quelques flocons épars. Diner sans appétit puis tenter de trouver le sommeil.

J’appréhende la nuit à ces altitudes ou la physiologie déréglée génère toutes sortes d’informations inhabituelles au cerveau, et qu’au moindre endormissement suit un réveil brutal, le corps oppressé, horrible impression d’asphyxie.



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