samedi 4 février 2012

Transit vers Mendoza


Nous quittons ce matin Santiago du Chili pour Mendoza en Argentine, ville de départ des expéditions vers l’Aconcagua.

8 heures précises, Luis, notre chauffeur pour le transfert nous attend déjà à la réception de l’hôtel. Petit homme jovial portant allègrement plus de 70 printemps, visage rieur sous une chevelure blanche coiffée d’une éternelle casquette, allure générale un peu « tordue à droite », il a visiblement roulé sa bosse et connait son affaire. Bagages rapidement chargés dans le minibus nous partons pour une longue traversée de la Cordillère de Andes, quittant les plaines vinicoles bordant Sandiago pour s’élever doucement sur de spectaculaires routes sinueuses grimpant dans l’imposant massif montagneux, paysages exceptionnels sous une lumière cristalline. Nous traversons la célèbre station de ski aujourd’hui quelque peu défraîchie de Portillo,  pour rejoindre le col culminant à 3500 m où, sous un vaste hangar commun aux deux pays, s’effectuent rapidement les formalités douanières entre Chili et Argentine. Puis la route redescend sur le versant Argentin, panoramas tous aussi spectaculaires d’un monde minéral aux milles nuances brunes, où les plis géologiques prennent parfois des allures de mille feuilles géant au chocolat.
A un moment Luis stoppe le minibus sur le bas-côté en pointant du doigt sur la gauche.
- Aconcagua s’exclame-t-il alors fièrement !
En arrière-plan des premières lignes d’horizon du relief tourmenté, sous un ciel radieux d’un bleu profond se dresse la masse énorme du géant, face sud enneigée. Nos regards se croisent sans plus de commentaire - il est parfois des silences qui en disent long - avant que nous descendions prendre les photos pour fixer l’instant. Et là franchement, personne ne fait malin, prenant pleinement conscience du défi qui nous attend.

Malgré quelques chaleurs dues à la conduite quelque peu approximative de notre ami Luis ayant une fâcheuse tendance à l’assoupissement digestif, « sains et saufs » nous rejoignons Mendoza en fin d’après-midi, ville vivante et sympathique de 2 millions d’âmes.
L’hôtel Condor nous accueille.

17 heures précises, Yvan notre guide nous y rejoint. Petit homme trapu, cheveux rasés et peau tannée, la quarantaine finissante, il inspire confiance. Rapide briefing avant une vérification serrée de tout notre matériel. Rien ne doit être laissé au hasard. Nous devrons acheter quelques bouteilles plastiques à très grand goulot, pour éviter tout risque de gel au moment de l’assaut final, et pourvoir Bruno de super-moufles en duvet s’il ne veut pas risquer de perdre un doigt. Un saut au magasin de sport du coin permet de compléter l’équipement sans difficulté.


Minuit pile. Bruno dort comme un bébé sur le lit d’à côté, climatisation arrêtée malgré la chaleur encore étouffante pour ne prendre aucun risque de refroidissement nocturne pouvant diminuer nos capacités physiques. Ne riez pas… Mais difficile de croire que dans 2 jours nous marcherons à déjà plus de 4000 m par des températures fortement négatives.

2 commentaires:

Benoit Birot a dit…

Bon courage pour cette belle aventure !! Je vous suis depuis quelques mois car je veux m'attaquer au mont-blanc.

Fred Grimaud a dit…

Merci beaucoup. Nous allons faire le maxi. Et si tu veux en parler au retour, ce sera avec grand plaisir.