lundi 9 août 2010

En route vers Lhasa

6h45 aéroport de Shanghai : la nuit a été courte et nous sommes en attente de l’embarquement pour Lhasa après 3 contrôles successifs de notre autorisation spéciale pour entrer au Tibet.

En fait nous devions initialement faire ce voyage sur 2 jours non-stop par train, et malheureusement au tout dernier momentce ne fut pas possible , pour cause officielle de surbooking par les VIP se rendant à la fête du Yaourt qui se tient à Lhasa à partir de demain. Dommage, mais nous gagnons un jour sur place, opportunité de mieux profiter de l’évènement…

10h30 escale à Xi’Am : après une demie heure de laborieux palabres au milieu de l’aérogare, nous comprenons finalement que nous changeons d’avion et qu’il partirait à 13h35 porte 12, puis à 11h45 porte 8, puis à 12h05 porte 10. Nous embarquons finalement par la porte 18 à 14h30, pour ne décoller qu’après 30 minutes d’attente supplémentaire, dans l’avion, sur le taxiway...

Le vol vers Lhasa est magnifique et impressionnant. Dans un ciel bourgeonnant, d’un bleu profond, nous survolons en zigzaguant pour éviter quelques cumulonimbus menaçants, les contreforts de l’Himalaya, énorme cataclysme géologique où les formes les plus improbables se télescopent brutalement : pointes menaçantes dressées vers le ciel telle une gigantesque gueule ouverte aux dents acérées, vastes vallées morainiques inexorablement broyées par de formidables glaciers comme des serpents argentés que rien ne semble pouvoir arrêter. Du coup, confortablement installé au siège 5F, le sol semble plus près… et il est effectivement plus près ! Nous volons toujours à 10 000 m, mais les sommets du dessous ont comblés plus de la moitié de la distance… Brrr, qu’il ne ferait pas bon devoir se « poser » dans un tel environnement hostile. Et pourtant certains comme « l’arc-ange » Jean Mermoz en sont revenus vivants après s’y être échoué en avion. D’accord, c’était dans le La Cordillère des Andes. Mais ça change quoi ? Et Adrienne Bolland qui en 1921 franchit cette même Cordillère dans des conditions dantesques, sans carte, seule à bord de son Caudron G3, monomoteur à cockpit ouvert sans oxygène. Qu’avaient-ils de plus pour réaliser de tels exploits ?

"Intéressante » approche sur Lhasa : nous descendons doucement en glissant d’une vallée à l’autre pour finalement s'aligner et poser sur le longue piste d’altitudes bordées de quelques jets militaires. Immobilisés sur notre point de stationnement je consulte mon altimètre : 3650 m !

En sortant de l’aérogare nous sommes accueillis par « Budhi », notre charmante guide locale. 29 ans, seconde fille d’une famille de 4 enfants, elle nous explique tout de go que « Budhi » veut dire « petit garçon » dans le dialecte local, car ses parents comptaient sur un garçon. C’eut été vraiment dommage.
Originaire de Shigatse, 2ème ville de la province, elle réalise son rêve d’enfance en étant guide après avoir quitté l’école secondaire pour apprendre l’anglais par cours privés.
Et quand je lui demande quel est son prochain rêve ?
Elle répond tout sourire avec un répartie fort à propos :
- Faire comme vous, parcourir le monde.

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