samedi 14 août 2010

7 ans au tibet ?

Petit déjeuner frugale : thé, pan cakes maison, miel. Lou, toujours curieux question culinaire tente le thé salé au beurre de Yack… et n’en boit qu’une gorgée.

Nous reprenons la voiture et entamons doucement le retour vers Lhassa. Alors qu’au début de la descente, les micros parcelles les céréales sont encore vertes, en rejoignant la vallée du Kyichu c’est la moisson. Sur les parcelles plus vastes de blé mur, des groupes d’hommes et de femmes fauchent les épis à l’aide de simples faucilles, constituant des gerbes regroupés par dizaines, disposés verticalement et recouverte par 3 autres gerbes posées à plat. Ici et là, des structures de toile légère assure l’ombre pour le moment de la pause casse-croute. Un peu plus loin, des sortes de motoculteurs monocylindre très rustiques attelés d’une remorque chargent les fagots pour les amener au village voisin pour les battages. Chaque gerbe est enfournée dans une batteuse entrainée par un moteur thermique générant par grosses bouffées une fumée noire digne d’une machine à vapeur, au rythme des tours moteurs tels des coups de masse. Le grain est alors directement ensaché tandis que la paille sort sous forme de petites bottes déjà liées et que les balles s’envolent aux quatre vents. A travers les vitres de la voiture défile un passionnant documentaire sur l’agriculture du temps de la jeunesse de mes grands-parents.

Avec la baisse d’altitude Flo revit et moi avec. Vraiment incroyable et imprévisible ce satané mal des montagnes. Elle est cette fois-ci définitivement vaccinée contre la très haute altitude après ce voyage et sa douloureuse expérience du Kilimandjaro il y 2 ans. Avis donc à ceux qui sont tentés par ce type d’aventure : sachez que ça ne touche pas tout le monde, ne dépend pas de la forme physique, est imprévisible, et totalement handicapant lorsque ça arrive.

Nous déjeunons tranquillement dans un délicieux restaurant typique du centre de Lhassa avant d’aller « nous perdre » dans le dédale des petites rues commerçantes.
Comme partout dans le monde on retrouve le quartier par spécialités : les épiciers aux délicieuses effluves poivrées et pimentées, celui des marchands de fruits légumes aux couleurs chatoyantes, rouge vif des piments frais et des pastèques fendues, le vert des poivrons et autres concombres, le jaune des melons et poivrons, le violet des aubergines, l’orange des carottes… Tout cela dans une joyeuse cohue où chacun vaque à ses activités quotidiennes et où l’on croise mille visages magnifiques portant une histoire. Seule ombre au tableau la présence militaire ostentatoire, patrouilles omniprésentes par petits groupes de 4 soldats armés marchant au pas cadencé, et vigies postées aux carrefours et autres points stratégiques sous d’improbables parasols publicitaires.
Puis nous traversons le quartier des bouchers, travaillant essentiellement la viande de yack en plein air dans des conditions sanitaires toujours aussi spectaculaires selon nos références européennes.
Le « sentier » de l’habillement offre aux chalands une vaste gamme de vêtements et chaussures pour tous les styles, ainsi que de lumineux tissus de confection.
Les quincaillers aux 1000 trésors proposent d’improbables produits essentiellement Chinois à des prix défiant toute concurrence.
Nous terminons notre déambulation par une petite rue où des artisans réalisent une multitude d’objets typiques de la culture locale : peintures sur toiles, broderies, mobiliers traditionnels décorés à la main. En furetant Flo y déniche LE joli mandala qui va bien, comme l’un des souvenirs de cette belle découverte du Tibet aux facettes multiples, subtil mélange fait de traditions à forte connotation religieuse, de tolérance, et de communion avec cette nature grandiose mais redoutable où ils ont su développer un style de vie modeste mais parfaitement adapté.
Quant à « la question Chinoise », comme dans tout, l’équilibre ne pourra venir que de compromis dont le contour semble bien difficile à apprécier sans avoir vécu « 7 ans au Tibet », en référence au magnifique film de Jean-Jacques Annaud que nous allons revoir dès notre retour.

Nous repartons demain sur Shanghai via Chengdu.

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