mercredi 12 octobre 2016

Le Rif sans rififi



La promenade dans le Rif Marocain est agréable. Un peu au hasard nous roulons sur les petites routes et chemins sinueux reliant les villages, entre forêts de mélèzes et maigres cultures céréalières. De loin en loin, sous la lumière encore froide du matin, des panaches de fumées évanescentes ajoutent au charme de ces paysages de moyenne montagne et leurs perspectives enchanteresses. 
Aux abords des localités des chiens errants, des marcheurs nonchalants, et des mulets esseulés. Puis la poussière de la rue principale, celle ou s’agglutine les petits commerces pour ne pas manquer le client de passage ; en réalité au service de la population rurale locale dont beaucoup d’hommes désœuvrés passant leurs journées au bistrot à siroter thé et café en regardant les autres passer, tandis que les femmes se débrouillent à la maison pour faire bouillir la marmite.
On s’arrête à "la terrasse" d’une gargote manger une omelette à l’huile et à la vache qui rit en sirotant un thé trop sucré. Et le temps passe comme ça, agréablement, sans autre contrainte que de se dire qu’on a bien de la chance d’être là.
Nous repartons avant de risquer de sombrer dans l'indolente torpeur des gars du coin qui ne fument sans doute pas que des cigarettes...

Quelques kilomètres plus loin, nouvelle alerte sur la Ténéré qui perd son compteur de vitesse. Réparation expresse, ce n’était que le cable dévissé qui par chance ne s’est pas pris dans les rayons de la roue avant… Nous repartons. Dans mes rétroviseurs les phares de la Ténéré semble baisser à vue d’œil. Nouvel arrêt technique, batterie à plat, comme hier ! Et plus de démarreur. Grosse suée pour relancer le moteur à la poussette. Le problème électrique ne semble pas résolu. Peut-être proviendrait-il d’une fuite sur le faisceau des phares car en les éteignant la batterie recharge. Nous repartons. Quelques kilomètres plus loin c’est le compte-tours qui s’arrête. Heureusement rien à voir avec le problème électrique. La commande est mécanique. Le charme des motos anciennes... 
Nous poursuivons vers Fes puis Sefrou que nous rejoignons à la nuit tombante. Sans phare il faut s’arrêter là. 
 
Au hasard des rencontres inattendues nous terminons la soirée dans la chambre d’hôte de Djamila, petite femme pétillante et énergique. Avec son mari ils ont aménagé très simplement une ancienne maison juive au cœur de la Médina, lieu unique où les cultures se mélangent comme elles le dit fièrement, les yeux brillants, un grand sourire au bord des yeux :
- Vous les chrétiens, accueillis par des musulmans dans une maison juive. 
    
 Et si le monde pouvait toujours être aussi simple.
L





Aucun commentaire: