mardi 11 octobre 2016

Gibraltar



Nous laissons la voiture à Utrera un peu au Sud de Séville. Plaisir toujours intact que d’enfourcher les motos et retrouver cette sensation unique de liberté au contact de l’air et de toutes ses sensations dynamiques, thermiques et odoriférantes. Un peu plus de 150 km dans des paysages de steppe africaine où les acacias auraient laissé place aux chênes liège.

Algeciras est de ces villes portuaires où règne une atmosphère unique, avec ses trafiques en tout genre, dans une stimulante effervescence où l’incessant va et vient des ferries entre les deux continents invite à la rêverie voyageuse dans la file d’attente de l’embarcadère. 
Enfin s’ouvrent les barrières et c’est le rush vers la gueule béante des bateaux avalant les véhicules, tels des monstres  marins : camions et voitures surchargées comme des diligences en route vers le far-west. Sauf qu’au moment de redémarrer la moto de Lou, plus de jus. Batterie à plat alors que nous venons de rouler pendant plus de 2 heures.
Je vous passe les noms d’oiseaux tandis que nous démontons pour tenter d’identifier la panne. Mais pas le temps. Il faut monter à bord sans plus attendre. Démarrage à la poussette. Nous nous pencherons sur le problème de l’autre côté de la Méditerranée, là où l’on sait tout réparer avec rien, d’autant mieux sur des véhicules anciens. Mais bon, ce voyage semble ne pas vouloir bien commencer, et imaginer partir sur piste dans ces conditions ne paraît pas (encore) envisageable...
Etonnement la moto redémarrage sans difficulté en touchant le continent Africain. Le régulateur peut-être, à moins que ce ne soit les interférences électroniques d’un chargeur de smartphone dernier cri sur le régulateur antédiluvien. Choc générationnel de technologies. Dans ce genre de situation on s’accroche souvent à la solution la plus simple… Plus probablement un faux-contact qu’il va falloir rechercher à tête reposée. Mais comme cela semble maintenant marcher nous avançons jusqu’à Tetouan pour échouer dans un petit hôtel minable « comme on les aime. »
 
En entrant dans la chambre, l’image et l’odeur de cette petite pièce en coin, surtout le bruit de la rue derrières des fenêtres en décrépitude me rappelle quelque chose. Mais oui, nous y étions déjà descendus avec mon ami Didier lors d’un précédent voyage. Rien n’a changé, même le propriétaire toujours aussi peu aimable.






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