
Algeciras est de ces villes portuaires
où règne une atmosphère unique, avec ses trafiques en tout genre, dans une
stimulante effervescence où l’incessant va et vient des ferries entre les deux
continents invite à la rêverie voyageuse dans la file d’attente de
l’embarcadère.
Enfin s’ouvrent les barrières et c’est le rush vers la gueule
béante des bateaux avalant les véhicules, tels des monstres marins : camions et voitures surchargées comme des diligences en route vers le far-west. Sauf qu’au moment de redémarrer la moto de Lou, plus de jus.
Batterie à plat alors que nous venons de rouler pendant plus de 2 heures.
Je vous passe les noms d’oiseaux tandis
que nous démontons pour tenter d’identifier la panne. Mais pas le temps. Il
faut monter à bord sans plus attendre. Démarrage à la poussette. Nous nous
pencherons sur le problème de l’autre côté de la Méditerranée, là où l’on sait
tout réparer avec rien, d’autant mieux sur des véhicules anciens. Mais bon, ce
voyage semble ne pas vouloir bien commencer, et imaginer partir sur piste dans
ces conditions ne paraît pas (encore) envisageable...
Etonnement la moto redémarrage sans
difficulté en touchant le continent Africain. Le régulateur peut-être, à moins
que ce ne soit les interférences électroniques d’un chargeur de smartphone dernier
cri sur le régulateur antédiluvien. Choc générationnel de technologies. Dans ce genre de
situation on s’accroche souvent à la solution la plus simple… Plus probablement
un faux-contact qu’il va falloir rechercher à tête reposée. Mais comme cela
semble maintenant marcher nous avançons jusqu’à Tetouan pour échouer dans un
petit hôtel minable « comme on les aime. »

En entrant dans la chambre, l’image et l’odeur de cette petite pièce en coin, surtout le bruit de la rue derrières des fenêtres en décrépitude me rappelle quelque chose. Mais oui, nous y étions déjà descendus avec mon ami Didier lors d’un précédent voyage. Rien n’a changé, même le propriétaire toujours aussi peu aimable.
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