
En approchant, le « tas de sable » devient gigantesque,
cuivré comme de la poussière d’or amoncelée ici, allez savoir pourquoi, sur une
vaste plaine de graviers noirs.
Nous partons dans le sens horaire, sur
un sol assez ferme, debout sur les cales pieds de nos machines, détendus.
J’ouvre la voie et surveille Lou du coin de l’œil dans mes rétroviseurs. Le sol
devient plus sablonneux et les ornières plus profondes. Pour Lou c’est le baptême
du feu. Nous sommes bien équipés pour parer les inévitables chutes dans ce
genre « d’expédition ».
Et ce qui devait arriver arriva :
nuage de poussière dans les rétros. Le temps de m’arrêter, Lou se relève un peu groggy
mais apparemment sans gros bobo ; apparemment. La moto est bien égratignée,
fort heureusement sans casse sérieuse.

Lou ne va pas très bien. Remontant
vers Merzouga à petite vitesse nous traversons les hameaux de pisé balayés par le vent de sable.
Seules quelques âmes vaquent à leurs occupations : une femme étendant du
linge multicolore, une mobylette fumante circulant entre les maisons basses.
Au carrefour de Merzouga un petit
restaurant nous accueille. Le pied de Lou ressemble à celui d’un éléphant.
Grosse entorse, impossible de remettre les bottes de moto ni de le poser par terre… Nous découpons une chaussure et la scotchons délicatement sur le
pied blessé. Lou n’est plus en mesure de conduire. En cherchant un plan B je repense
à Larbi, un ami local rencontré il a des années lors d’un précédent passage en
4x4 avec Jo, et qui nous avait accueilli à la maison pour la fête de l’Aïd. Un
moment inoubliable. Magie de l’internet, Google Maps m’indique que son riad n’est
qu’à 4 km de là ! Un rapide aller-retour pour voir s’il peut nous
accueillir, avant revenir chercher Lou, le monter sur sa moto, lui enclencher à
la main le deuxième rapport pour nous rendre à 30 km/h jusque
chez Larbi.

A se
demander s’il n’aurait pas fait ça pour ça…
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