
Dans la lumière vibrante l’air devient
plus sec. Nous roulons dans une autre dimension, le regard tendu vers les
promesses d’un eldorado désertique, le Sahara, nom magique synonyme pour moi d’absolu.
D’aucuns diront d’absolument rien. Je dirais exactement l’inverse, tant l’épure
de ce chef d’œuvre naturel me semble parfaite : du superflu il ne reste
rien que la terre, le ciel et les Hommes qui s’y accrochent.

Rissani, la fin de la route, pile au
moment où le soleil tombe derrière l’horizon. Au chant du muezzine, nous
trouvons une gargote à 10€ la nuitée sur la place du village. Exactement le type d’endroit que j’affectionne
particulièrement, là où vivent les gens du coin et donc où les chosent se
passent. S’installer alors sur la rue pour manger un tajine n’a d’égal qu’un
très bon film de cinéma, sauf qu’ici on est au cœur de la vraie vie d’une ville
de désert au charme si particulier. Ici la poussière est propre ; sable porté
par vent que rien ne peut arrêter. Et ce creuset de populations, nomades
enturbannés, ruraux encapuchonnés façon Merlin l’enchanteur et villageois voulant
se donner un style petits bourgeois à la mode de Paris, délicieux mélange des
genres dans une société en pleine mutation vers la soi-disant modernité.
Comme de bien entendu en pays de
tradition musulmane, seulement les hommes sont de sortie à cette heure « tardive ».
Alors comme un fait exprès, en arrière fond sonore des youyous de femmes
accompagnent de la musique traditionnelle. Peut-être une fête de mariage.
Le patron commence à rentrer les
chaises et la place se vide doucement. Il est temps de monter se coucher sous un
ciel piqueté d’étoiles.
Le film de la soirée était parfait.
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