Le pied de Lou ne va pas bien. Nous
décidons de remonter plus rapidement pour éviter tout risque d’aggravation. À
regret, quittant les pistes de montagne nous prenons les routes secondaires
vers le Nord à travers le massif de ľAtlas. Les villages se suivent sur ces
chemins sinueux et je refais le film de ce voyage emprunt d’un sentiment
mitigé, entre plaisir et frustration. L'accident est bête par définition, et se
blesser durement à la première chute est juste un mauvais coup du sort. Mais inutile
de ressasser tout cela et tentons de profiter quand même jusqu'au bout.

Le plat est de légumes est délicieux,
caramélisé juste comme il faut. Nous ne boudons pas notre plaisir, en
sirotant un thé à la menthe servit dans une théière en fer blanc, bosselée et
noircie comme les cafetières de cow-boys dans les bons vieux westerns.
Je demande l’addition en préparant
quelques Dirhams, l’équivalent de 5 Euros, quand notre homme me présente la note
manuscrite avec le chiffre rond magique de 100 (10 Euros). C’est évidemment
sans commune mesure avec la valeur de la Tajine, mais je n’ose pas contester,
lui donnant, un regard droit dans les yeux, le montant demandé. Il me renvoie
un petit sourire en coin. Nous nous sommes bien compris.

Le temps presse. Nous rejoignons la
vallée, un autre monde, pour rattraper l’autoroute vers Cacablanca puis Rabat
et Tanger : 300 kms de nuit, sans phare pour Lou sur la Tenere, dans ma
roue. Nous terminons "à l'arrache" dans un hôtel à Larache, juste le temps d’une courte nuit
avant d’embarquer vers l’Europe demain matin.

1 commentaire:
Bravo pour l'endurance de Lou durant ce voyage et bon retablissement !
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