
Après les masseuses Marocaines et leur
potion magique, avec notre nouvel amis Yassin je suis allé faire un saut chez l’herboriste
du coin. La boutique et le tenancier valent le détour : un grand noir en
boubou parmi des centaines de flacons, poudres et herbes de toutes sortes. Pour
250 dirham nous rapportons à Lou un onguent sénégalais aux pouvoirs parait-il
puissant pour rétablir le pied défectueux. On applique et on attend !
Pendant
ce temps je suis reparti faire des ronds dans le sable à la recherche du fameux
lac de Merzouga où, selon la « légende », des flamants roses auraient
élus domicile. Après plus d’une heure à tourner sur la zone supposée du plan d’eau,
vaste étendue plane couverte de cristaux salés, j’en arrive à la conclusion qu’elle
s’est toute évaporée ; ce qui me sera confirmé plus tard. Car ce qu’il y a
d’étonnant dans les zones désertique, c’est la façon dont les gens du coin y
voit lacs et rivières, en réalité éphémères, mais suffisant pour les qualifier
comme tels et induire les visiteurs naïfs en erreur…
« Bredouille » je poursuis ma
randonnée vers le grand Erg, histoire de surfer de nouveau entre les vagues
dorées et profiter du potentiel de l’Africa-Twin sur son terrain.
En confiance sur la machine, je m’enfonce
dans le cordon de dunes. Sensation très valorisante que de faire sa trace sur un
terrain « vierge » et immaculé. Changez les couleurs et la
température, les congères pourraient être de neige et le pilotage s’apparenter
a du monoski.
A un moment la pente devenue trop forte
m’oblige à un demi-tour quelque peu acrobatique. Grand moment de solitude :
par où suis-je venu et comment vais-je sortir de ce guêpier ? Non pas que
je sois perdu, mais plus simplement face à une réelle difficulté technique.
-
Et
bien tu n’as qu’à suivre ta trace dans l’autre sens gros malin, me direz-vous !
Sauf que ce n’est pas si simple… Car,
comme les vagues sur l’océan, les dunes ont un sens. Et les prendre à contre-sens
est bien plus difficile. Il faut me donc trouver un autre chemin.
Passons les détails, mais je dois
humblement reconnaître que le retour fût bien plus laborieux que l’aller…
Retrouvant la terre ferme après 45
minutes de bataille contre les éléments, bel exercice de modestie, j’arrête la
machine et tombe le blouson pour profiter pleinement de la lumière
exceptionnelle de cette fin de journée sur l’océan de sable duquel je viens de
m’arracher. Le silence rempli l’espace. Instant magique.
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