vendredi 14 février 2014

Tour du monde express - étape 1 : Nantes - Paris - Washington DC



Washington DC, première escale d’un nouveau tour du monde business, cette fois-ci par l’ouest.
Il fait un froid de canard quand nous entrons diner dans le « Applebee’s » d’une petite zone commerciale en bordure de l’interstate. 20h30 : c’est ici presque déjà tard. Comme toujours aux Etat-Unis, accueil impeccable. Personnel de service jeune et souriant ; des étudiants j’imagine… Et l’on commence comme d’habitude par un grand verre en plastique plein de glaçons arrosés de Coca, pour moi d’eau gazéifiée, assis sous les écrans diffusant en continu les jeux de Sochi entre d’incessants spots de pub.
Fatigué par le voyage je ne fais pas l’effort de lire le menu et confirme la même commande que Mark. Mauvaise pioche, des aiguillettes de poulet pannées avec des frites. Mark semble se régaler... Moi je vais faire des cauchemars, selon l’adage familial prétendant que manger des frites le soir en serait une cause. Allez savoir pourquoi.

Pur hasard, mon voyage coïncide avec la visite d’Etat de notre Président, plus connu ici depuis qu’il a quitté sa conjointe dans l’exercice de sa fonction. Une spécialité Française inauguré par le précédent et qui intéresse beaucoup les étrangers : pour les Chinois l’illustration de la vraie démocratie, pour les Brésiliens l’expression même de la virilité, et pour les Américains une sacrée faute de goût. A chacun ses repères.
De fil en aiguille notre conversation prend une tournure plus politique, où l’on se plaint de nos gouvernements.
Obama si populaire à l’étranger chute ici dans les sondages à moins de 50% d’avis favorable, un score à faire pâlir d’envie notre Président plongeant sous la barre des 20%.

Administration, le mot qui fâche. En fait non pas le mot, mais les lourdeurs associées. Et je souris en écoutant mes collègues Américains déplorer le « trop d’état » d’Obama qui sclérose l’initiative individuelle et inhibe le sens des responsabilités. Alors que dire de la nôtre !
Tiens d’ailleurs voilà les Présidents, images furtives sur les grands écrans illuminant la salle de restaurant avant que les jeux ne reprennent le live.

Intéressant aussi d’écouter les commentateurs sur ces jeux. On sent une pointe de jalousie devant les moyens déployés par la Russie pour cet évènement planétaire.
Le message de Poutine, lui si populaire en Russie et tellement moins à l’extérieur, est clair : Russia is back ! Et ça n’échappe à personne ici, après tant d’années où l’on s’est gargarisé de la chute « l’empire du mal » vaincu par la puissance des valeurs de liberté et de démocratie promues par l’Amérique. Le plus drôle dans cette affaire est que les Américains y croient encore. Et comment ne pas s’amuser aussi à les entendre, eux qui généralement en font beaucoup, commenter sans vraiment de nuances les moyens mis en œuvre pour ces jeux et leur impact social et environnemental, sans oublier les risques terroristes associés dont ils ne se sont pas remis depuis l'horreur du 11 septembre 2001. 

Mais la roue tourne et il en faut bien pour tout le monde.

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