Même pas mal ! Au bout du tarmac
nous faisons demi-tour pour revenir à l’aérogare. Problème technique à priori.
3 heures se passent dans l’aérogare
avant que l’on nous annonce finalement l’annulation du vol. Et merde, il va
falloir recaler tout le programme de ce tour du monde express ajusté au
millimètre par Delphine.
Une heure de palabre avec l’agent
Aeromexico pour évaluer les meilleures options de re-routage, et retour à
l’hôtel pour une longue nuit, n’ayant d’autre option que de repartir le
lendemain midi. La Paz c’est un peu le bout du monde… En même temps il y a
largement pire. Alors pas de quoi s’énerver et c’est le week-end après tout.
…
Cette fois-ci c’est la bonne.
Décollage sans encombre pour un vol plein nord le long de la côte Pacifique
vers La cité des Anges.
A droite le désert poussiéreux de la
péninsule de Basse Californie, zone géologique complexe qui à certains endroits semble
de diluer dans le pacifique en subtiles arabesques dorées, tandis qu’à d’autres moments
l’océan y pénètre en déposant par évaporation des lacs asséchés de sel
immaculées. Ici pas d’activité humaine visible, sauf un réseau de quelques
fines traces comme dessinées au crayon sur le sol, pareilles à celles des
passages de fourmis dans les jardins.
Sans transition l’activité humaine
reprend en rejoignant Ensenada. Tout d’abord des zones cultivées au milieu du
désert, tâches vertes presque fluorescentes, puis ces villes aux accents d’eldorado :
Tijuana, San Diego, Long Beach et sa plage légendaire, avant la longue descente
vers LA au dessus de cette ville immense organisée en milliers de blocs carrées,
quartiers où sont regroupées maisons et bâtiments entre les grandes avenues.
Un peu après San Diego on aperçoit la
jolie coupole blanche de l’observatoire du Mont-Palomar, lieu mythique de l’astronomie
moderne avec son grand télescope de 5 mètres de diamètre longtemps resté le
plus puissant du monde.
Los Angeles, comme San Francisco ou
New-York, représente l’Amérique ouverte sur le monde. New-York d’un coup d’ailes
sur l’Atlantique pour les Européens. LA sur le Pacifique pour les Asiatiques si
nombreux ici : Chinois, Japonais, Coréens.
J’ai un peu de temps et c’est samedi.
Alors je me paye un tour de taxi vers le down-town histoire de revoir les
avenues bordées de palmiers aux troncs immenses sur les larges trottoirs de
bétons où l’on fait du roller.
-
« Et
voilà Monsieur » me fait en français dans le texte la sympathique serveuse
au moment de rendre la monnaie.
Je la regarde étonné.
-
You
look so french me répond t-elle tout sourire.
Et là je dois avouer que j’ai un
doute. J’ai certes un accent français marqué, mais tout de même. Nous n’avons
échangé que quelques mots. Il est vrai que chez nous un seul mot d’un italien
suffit souvent à l’identifier…
Observer les gens dans un troquet est
une activité fort distrayante. On pourrait y passer des heures sans vraiment se
lasser tant la nature humaine est variée et pourtant tellement prévisible.
Entre congénères de la même espèce il est des traits de comportement universels
attachés à nos gènes les plus anciens. Et la modernité n’y change rien.
Il y a là toute une petite société, alors
que chacun pourrait très bien faire la même chose chez soit : lire un
bouquin, surfer sur le web, écouter de la musique sur son i pad en sirotant un
café et mangeant un muffin. Alors pourquoi ce besoin de se retrouver sans
nécessairement se dire quelque chose ? Sans doute l’esprit
grégaire de notre espèce qui fait sa force ou sa faiblesse, selon la façon dont
on voit les choses.
Pas de doute qu’il se dégage d’ici
une énergie particulière, mélange de spontanéité positive naturelle et de frime
qui fait tout son charme. Hollywood est aussi ici.
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