mardi 12 octobre 2010

Le ciel de Gericault...

Lundi 11 octobre :

« Le radeau de la méduse » vous connaissez ? Si, si, rappelez-vous le célèbre tableau de Gericault où les naufragés désespérés tentent de se signaler à un navire passant au large.
Et là vous vous dites : quel rapport entre notre raid moto au Maroc et le dit tableau ? Sont-ils en perdition ?
Non, nous ne sommes pas (encore) naufragés dans la désert. Alors ?
Allez, réfléchissez bien.
Un indice ?
Regardez bien le tableau avec attention ; plutôt vers le haut…
Le ciel, vous voyez ce ciel lourd et menaçant ?
Et bien c’est le même que celui sous lequel nous avons roulé aujourd’hui, entre d’impressionnantes ondées tombant comme des hallebardes grossissant les oueds qui charrient des m3 d’eau boueuse de couleur ocre : le ciel pleure, la terre saigne et les gens souris ; même si l’eau arrive parfois trop vite après des mois de sécheresse.

Nous traversons donc le massif du Rif entre les nuées. Le long de la route les villages s’étirent, tous pareils, avec leurs modestes minarets au sommet desquels sont fixés des mégaphones diffusant le chant des muezzines aux quatre points cardinaux.
Les petits commerces vaquent à leurs spécialités selon un ordre immuable : épiceries vendant pain, fruits et légumes, conserves, et Nescafé au sachet, boucheries-restaurants où assaillis par les mouches nous mangeons une brochette de bœuf sous les effluves de fumée des barbecues, mécaniciens-réparateurs en tout genre, et bien sûr les innombrables cafés où les jeunes désœuvrés passent le plus clair de leur temps à regarder passer les camions soulevant des nuages de poussière.

Contournant la cité impériale de Fez, la route bifurque vers l’Est en direction de Oujda, ville frontière avec l’Algérie. Intense trafic de poids lourds chargés de multiples denrées en partance vers les pays voisins du Maghreb ; nombreux contrôles de police également.

Il semble que vers où nous allons la météo soit plus clémente. Regardant dans les rétros je vois le ciel noir de nouveau strié d’impressionnantes zones d’averses. Quelques éclairs illuminent la masse sombre découvrant pour une faction de seconde d’énormes nuages aux volutes infernales, comme si le diable jouait avec les éléments.

Tandis que la nuit tombe rapidement nous rejoignons la ville de Taza.
Très sagement, Didier qui roule en tête s’arrête au premier hôtel où nous décidons de passer la nuit après avoir pris soin de nos montures : pleins d’essence, niveau d’huile et graissage des chaînes en prévision de l’étape de demain sur le plateau du Rekkam avec un très probable bivouac dans le désert.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Mardi 12 octobre. Je m'abuse ou c'est l'anniversaire de D'Jo aujourd'hui? Bon voyage guys -thom-

Anonyme a dit…

Ben non, c'était en septembre. Mais tant pis ; ou plutôt tant mieux, on peut lui souhaiter encore. Alors bon anniversaire D'jo !

Fred