lundi 30 novembre 2009

Jardinage en fond d'Oued !


Zagora, le 29 Novembre :

Nous avons quitté Merzouga ce matin pour longue étape dans le grand Sud, vers Mahmid, itinéraire longeant grosso-modo la frontière Algérienne, en anticipant un possible bivouac sur le parcours.
Finalement, nous sommes arrivés ce soir à Zagora, rejoignant par la piste la N9 asphaltée le long de la vallée du Drâa environ 40 km plus au nord qu’attendu, parcourant la distance prévue, mais avec une « petite » erreur de cap. Disposant bien d’un GPS, au cas où, nous ne naviguons qu’à la boussole, en fait surtout au feeling fonction des traces précédentes et de l’intuition…
Peu importe, la ballade était belle.

Le premier quart du parcours longeait l’oued Ziz depuis Taouz, fin du goudron au Sud de Merzouga. Sans difficulté particulière nous progressons tranquillement jusqu’à Remia au croisement de pas moins de 6 lits d’oued, zones toujours confuses où il s’agit de se frayer un chemin dans véritable un champ de mine, terrain bouleversé par le ruissellement des eaux lors de pluies qui, même si elles sont rares dans ces zones arides, peuvent générer en quelques minutes des torrents d’eaux ruisselantes charriant terre, sable, cailloux et arbustes, bouleversant complètement la topographie locale. Une fois l’eau écoulée puis évaporée, en certain endroit la boue se solidifie en terre grise compacte qui se décompose en une sorte de farine pulvérulente, le fech-fech, à la faveur du passage des véhicules et des animaux, phénomène amplifié par l’érosion éolienne.
Si je vous raconte cela, c’est par ce qu’il s’agit d’un des risques principaux d’enlisement lors de la circulation en 4x4 dans les zones d’oued. En effet, les passages successifs creusent de profondes ornières, tant et si bien qu’au bout d’un moment, les roues peuvent perdre l’adhérence lorsque châssis où ponts finissent par frotter sur la zone de terre dure restant entre les dites ornières.
Et bien nous n’y avons pas coupé, et plutôt deux fois qu’une sur qulelques centaines de mètres ! Sachant qu’il ne faut alors pas moins d’une demi-heure de pelletage énergique pour libérer la voiture de ses entraves dans des conditions de poussière particulièrement désagréables… ça casse la moyenne, mais pas le moral.
Non content de ces enlisements toujours un peu humiliants pour l’égo du pilote, nous avons aussi un peu jardiné sur une « fausse piste » réservée aux militaires.
Tandis que nous progressions tranquillement, un panneau sens interdit au dessus d’une mention « propriété privée » semble nous barrer la piste. Pensant à une note d’humour local, nous poursuivons notre chemin lorsque deux jeunes nous rejoignent en mobylette pour nous signifier notre méprise. Jamais agréable de se faire rattraper par une mob en 4x4. Encore moins de s’entendre dire que nous ne sommes pas sur la bonne route. Crânement nous poursuivons. Mais force est de constater qu’après quelques km notre cap est beaucoup trop Sud. Nous tentons alors de corriger la direction en coupant « à travers champs ». Mais le terrain est hostile et, pas vraiment fiers, devons nous résigner à revenir en arrière jusqu’à la bifurcation indiquée par les jeunes cyclomotoristes du désert.
Ah, le désert, une belle école d’humilité…

Mise à part ces petites anecdotes fort instructives, la ballade fut magnifique, avec des changements de paysages permanent au gré de nos pérégrinations de vallées en vallées : alternance de dunes ondulantes aux contrastes sublimés par un soleil rayonnant, de regs aux graviers multicolores clairsemés d’herbacées d’un vert surprenant, de massifs rocheux aux formes géologiques torturées parés de teintes passant du chocolat, au bleu et à l’anthracite ; traversées de villages de pisé fondus dans le paysage ; tout cela sous un ciel d’un bleu parfait.

A mi-parcours, alors que nous étions sensés passer au cap 180, nous poursuivons Sud-ouest suivant paresseusement une bonne trace face au soleil.
Tandis que vers 18 heures le soleil passe derrière l’horizon, d’après nos estimations il nous resterait encore une centaine de km que nous décidons de parcourir de nuit.
Le paysage se réduit alors au faisceau lumineux des phares de la voiture générant des ombres extraordinaires et fantasmagoriques dans cet environnement hors norme.
Alors qu’il fait maintenant nuit noire c’est en franchissant le col du Tizi-n-Tafilalet que nous découvrons au loin les lumières électriques de ce qui semble bien être une localité à peut-être un vingtaine de km. Nous roulons prudemment, approchant doucement de ces lumières agissant comme une étoile amarrante.
La piste se fait plus douce lorsque nous sommes dépassés par un vieux Land-Rover jaune immatriculé localement et qui semble nous indiquer le chemin. Nous roulons maintenant entre des jardins avant de déboucher le goudron.
Où sommes-nous ?
Quelques km encore avant de découvrir la pancarte « Zagora » où nous entrons tranquillement. Le vieux Land se positionne alors à coté du Disco et les jeunes conducteurs proposent de les suivre jusqu’à leur garage pour faire les filtres et regonfler les pneus. De bonne grâce nous les accompagnons jusqu’à l’atelier pour un arrêt au stand rapide, efficace et conviviale. Puis comme dirait Valy :
- ça au moins c’est fait !
Demain nous n’aurons plus qu’à faire le plein pour notre nouvelle étape grand-sud, de Mahmid vers Foum-Zguid, avec notamment la traversée du lac Iriki.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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