mardi 24 novembre 2009

On the road again


Chefchaouen, lundi 23 novembre.

Tant qu’on aura pas inventé la téléportassions il faudra toujours 2 jours pour aborder l’Afrique depuis l’Ouest de la France en Land-Rover. Et pas moins.
Alors 1700 kms d’autoroute en 4x4 c’est parfois un peu un peu long, ou plutôt contre nature ; un peu comme si à l’inverse il s’agissait de traverser le désert en Alpine ou Aston Martin, selon ses moyens.
Du coup il s’agit d’adopter la bonne attitude : caler le « cruise control » de la voiture sur 130 km/h et se laisser transporter en prenant son mal en patience, essayant de ne pas sombrer dans la monotonie.
C’est ce que nous avons fait aujourd’hui en suivant le long ruban asphalté depuis la banlieue de Madrid, transitant par Cordoba puis Grenade, avant de rejoindre la Méditerranée à Malaga puis la longer tranquillement vers l’ouest jusqu’à apercevoir le rocher de Gibraltar et finalement embarquer à Algeciras.
La route était belle et ensoleillée. Le défilement d’images de cartes postales à quelque chose de plaisant : au sommet d’une colline une silhouette géante de taureau sur panneau publicitaire se détachant sur fond de ciel bleu. Plus loin les moulins blancs de Don Quichotte parmi les champs d’oliviers remarquablement entretenu où, dans une contraste de couleurs saisissant mêlant le vert olive à l’ocre de la terre parfaitement ratissées, la nature façonnée par l’homme semble se sublimer. Plus loin encore, une maison étrangement rose au milieu de nulle part semble avoir été posée là comme un jouet de petite fille.
De temps en temps nous dépassons camionnettes et voitures totalement surchargées conduites par des Arabes rentrant au pays.
Nous avançons, captant toutes ses images entre les nombreux appels téléphoniques professionnels… Nous sommes lundi.

Nous arrivons sur le port d’Algeciras à 14h43 précises.
A 14h45 je rentre dans le hall de vente des billets de Ferry et consulte le tableau des départs dont le prochain est à 15h ! Cela va être chaud…
14h46 : je tente de négocier un billet entre les différents guichets. Aujourd’hui c’est prix unique : 112 € pour la voiture et les 2 passagers. Pas bon marché mais pas le temps de marchander.
14h49 : je remonte dans la voiture et nous démarrons vers l’embarcadère.
Petite file d’attente pour une dernière formalité… il est 14h58 lorsque nous empruntons la rampe d’accès pour ce rendre compte que j’ai égaré la carte grise de la voiture… probablement oubliée au comptoir d’achat du ticket. Je cours alors vers la sortie du bateau pour tenter la manœuvre de récupération de l’indispensable document lorsque Jo me rappelle. Dans la précipitation la carte était tombée par terre dans la voiture !
Les portes de la soute se ferment et dans un léger frémissement le bateau décolle du ponton. Nous quittons l’Europe.
En regardans s’éloigner les cotes, installés au bar, nous plaisantons sur une autre fameuse histoire de carte grise :
C’était il y quelques années. Nous arrivions également au Maroc à bord d’une voiture neuve lorsque Jo s’aperçoit qu’il n’a pas la bonne carte du véhicule alors toujours en « WW ». Aïe, il ne va pas être facile d’entrer au Maroc sans le précieux petit carton. Ni une, ni deux, en 2 coups de ciseau, un peu d’imagination, un crayon à encre noire et une vielle carte d’électeur je fis un vrai faux document officiel, qui, accompagnée d’un vrai billet de 20€ remis aux autorités Marocaines en lieu et place de la carte grise, nous permi finalement d’entrer sans encombre. Même pas peur de recommencer s’il avait fallu !

L’arrivée en Afrique est toujours un choc, tout particulièrement le passage de la douane.
Depuis plus de 20 ans que je m'y rends régulièrement, rien n’a changé. Toujours le même capharnaüm dans cette zone où l’on trouve d’abord toute la misère du monde de gens désœuvrés attentant je ne sais quoi. Contre quelques « bakchich », Les plus entreprenants proposent leur service de guide dans cette jungle militaro-administrative où la corruption est devenue la règle : si tu ne payes pas tu attends. Et parfois ça peut durer longtemps…
Pour ce qui nous concerne ce fut finalement assez rapide, et sans rien payer. Disons une heure pour 2 guichets éloignés de 10 mètres alors qu’il n’y avait pas un chat.

Ce soir nous sommes Chefchaouen, au cœur du massif du rif, haut lieu du « chitt » Marocain, pour une nuit dans un petit hôtel modeste mais confortable avant de repartir demain vers le plateau du Reckam réintroduire le Land-Rover de Flo dans son milieu naturel.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Jeudi 26 novembre, Rotterdam

Aujourd' hui, pluie et vent, ciel sombre, il fait froid. Histoire de me changer les idees qui suivent un peu la pente de cette vilaine meteo, j' ouvre les carnets de voyage de Fred. Me voila transportee immediatement a Chechaouen, village bleu, que j'ai traverse aussi, il y a longtemps en Coccinelle jaune. Le choc de l' Afrique en arrivant en bateau, les couleurs et les odeurs, oui,c' est bien le changement de contiment !
Les promesses de desert se rapprochent..L' envie de repartir me picote le cerveau a la lecture de ce carnet,des envies d'ailleurs. Attention: lecture dangereuse que ce carnet !! soudain vous etes la sans etre la, vous voyez defiler devant vous la route et vous ne pensez plus du tout a tout ce qui fait votre quotididen. J' ai aussi envie qu' on m' appelle un lundi matin et que je puisse repondre: non la, desolee, je peux pas passer aujourd' hui, je suis en route vers le Sud, non non, pas le sud de Nantes, le sud du Maroc. Je te rappelle dans .x...? jours (x etant > a ?)". Jubilatoire is' n it ?
Tiens, le ciel s' eclaircit, il y a meme un tit rayon de soleil. La journee s' annonce bien.
A vous lire,
Joelle