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Nostalgie,
avec comme un manque d’espace en revenant dans un environnement organisé par
les hommes et contraint par des règlements. Alors que « là-bas » la
nature a gardé tous ses droits, auxquels, en toute liberté, nous devons nous adapter
avec modestie et détermination.
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Sérénité
d’y être allé se dépasser au contact d’un environnement spectaculaire et
exigeant.
Sur le tableau de bord de la moto, le
cap est maintenant au Nord. Curieux tout de même de se dire que dans notre imaginaire
le désert se trouve « toujours » au Sud. Comme s’il rimait nécessairement
avec soleil incandescent, dunes dorées, oued et oasis, formatés que nous sommes
par l’imagerie des livres de géographie de notre école primaire.

Nous remontons vers les terres habitées
en franchissant le djebel Sahro, zone aride rocailleuse où quelques bergers
conduisent de modestes troupeaux vers d’éphémères pâturages, en réalité de
rares touffes d’herbes cachées entre les cailloux. Alors tandis que leurs troupeaux
paissent, pour tuer le temps, ils érigent de singuliers alignements de kerns d’une
remarquable puissance esthétique.
Puis nous entrons en pays Berbère où la magnifique aura des femmes ramène les hommes à la réalité de leur condition de mâles non
dominants. J'aimerais photographier ces beaux visages puissamment maquillés et leur tenues chamarrées mais n'ose pas le faire brutalement. Nous ne sommes que de passage.

Puis le franchissement du massif de l’Atlas
par le spectaculaire col du Tizi-n-Test et ses vertigineuses perspectives,
peut-être l’une des plus belles routes du monde, avant de redescendre vers
Marrakech la cosmopolite.
Marrakech et sa trépidante place Djema
Hefma, cour de miracles où se côtoient touristes du monde entier, charmeurs de
serpents, diseuses de bonne aventure, infirmes exhibitionnistes, musiciens, vendeurs
de fruits secs et de jus d’orange, restaurants ambulants, dans une
ambiance unique comme sortie d’un autre temps. Terminant tout juste notre
méharée, et encore sous le charmes des images glanées au long de cette journée
de reconnexions avec le monde des Hommes, on s’y sent bousculé, presque
violenté, jusque dans l’hôtel minable où nous sommes descendus et qui se fout bien
de la gueule du client.

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