
A chaque fois c’est un émerveillement
que de naviguer au cap, sans GPS, avec juste une carte approximative, une
boussole, le soleil et son instinct.
La profondeur des paysages donne à la
navigation une dimension enivrante, peut-être de celle ressentie par les
marins. On se sent alors vivre pleinement, parfaitement conscient du privilège
de pouvoir le faire, mais aussi heureux d’avoir décidé de sortir de sa zone de
confort en venant découvrir ce qui se cache derrière la ligne d’horizon. Sans doute
n’y a-t-il pas de plus grande sensation de Liberté. Et c’est probablement cela
que nous venons chercher au milieu de cette immensité.
Nous prenons évidemment aussi beaucoup
de plaisir à rouler et exploiter le potentiel de nos machines : sensations
physiques d’accélération, freinages appuyés ou coulés, glisse…
Mais les impressions les plus fortes
sont sans aucun doute la puissance des paysages et la manière de les traverser
pour découvrir le suivant avec délectation. Franchir un cordon de dunes tel un
skieur en laissant une trace éphémère procure un plaisir inégalable. Rouler
dans une vaste plaine aride piqueté d’acacias est grisant. Traverser un lac
asséché immaculé au milieu duquel la vibration de la lumière génère de puissants
mirages a quelque chose de magique. Grimper les contreforts d’un djébel pour y découvrir,
de l’autre côté, une perspective à perte vue sur une oued parsemé d’oasis verdoyantes
vous émeu comme si vous assistiez au commencement du monde. S’arrêter dans un
village de terre crue boire un thé chez l’habitant est un moment unique d’humanité.
Tout ça nous l’attendions, et nous
avons été gâtés.
Plus inattendues furent les imprévus de
la journée :
Pas mal de jardinage, Didier ayant
cette tendance naturelle à se mettre à l’ouest, ça nous la savions depuis
longtemps…, (plutôt que garder le cap au Sud.)

Par chance, alors que la nuit tombe
nous arrivons sur un village de désert.
Kalhed, un jeune homme avenant nous alpague
gentiment. Nous lui demandons s’il est possible de trouver de l’essence ici
ainsi que gite et couvert. Et c’est chez lui que nous finissons la soirée.
Ce soir, nous dormons sous les étoiles
sur le toit de sa maison.
(Et de nouveau désolé pour le manque de
photos, faute de réseau)
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