lundi 8 août 2016

Les grands lacs Italiens




Les grands lac Italiens ont quelque chose de baroque unique à ce pays, un peu à l'image de son patrimoine culturel extraordinaire qui a su traverser les époques, ou encore les merveilleuses automobiles développées par ses ingénieurs...

On aborde le Lac Majeur par Stressa. La route longe ensuite le rivage. 
D'un côté les flots bleus scintillants, de l'autre se succèdent de somptueuses villas entourées de parcs luxuriants où s'épanouissent une incroyable variété de plantes, arbres et arbustes de toutes origines. Cela ressemble à des décors de cinéma, sauf qu'ici il y a des vrais gens qui y vivent. Evidemment "pas n'importe qui" selon l'expression consacrée, laissant entendre qu'être devenu "quelqu'un" serait synonyme de moyens matériels affichés... Mais là n'est pas la question du jour. Et force est de reconnaître que les heureux propriétaires de ces belles demeures sont des personnes de goûts sachant entretenir et développer des patrimoines d'exceptions, dans une unité architecturale remarquable qui ne se dément pas au fil des kilomètres. 
On en profite pour aller faire un petit tour sur les iles du lac, merveilleux endroits où, autour de jolis palais post-renaissance Italienne, d'exceptionnels jardins ont été plantés de centaines d'essences originales, des arbres les plus imposants aux fleurs les plus délicates qui ont pu prospérer ici grâce au microclimat et la volonté des hommes de créer ces lieux d'exception.

Nous poursuivons notre villégiature vers les hauteurs du lac de Côme desquelles apparaissent de vertigineuses perspectives sur des dizaines de kilomètres : à l'ouest et au nord, en arrière-plan les Alpes telles que nulle par ailleurs, sauf peut-être du sommet du Mont-Blanc, avec des dizaines de lignes de crêtes superposée en de subtiles nuances de gris. Aux premiers plans et sur presque 360° les grands lacs scintillants comme des miroirs magiques au bord desquelles, tel des écrins précieux se nichent Lucano, Côme, Bellagio... Au Sud s'étale vers Milan la riche plaine Lombarde.

Installés à la terrasse d'un café nous profitons sans parler de ce belvédère exceptionnel qui inspira quelques grands auteurs au point de leur faire qualifier de "plus bel endroit du monde" - sans aucun doute l'un des plus beaux - quand un grondement sourd attire mon attention. Comme sorti de nulle part, en contrebas dans la vallée, apparait en vol pour parachever le spectacle, un Super Constellation, en fait LE seul volant encore en Europe, sous les couleurs de Breitling, célèbre manufacturier de montres Suisses. Vision presque surréaliste de cet avion des années 50, premier quadrimoteur à hélice pressurisé transatlantique, escorté d'un chasseur de la seconde guerre. Je m'en frotte les yeux : assister du dessus, au vol de cette machine d'une rare élégance avec son fin fuselage se terminant par une triple dérive - l'avion qui a réellement ouvert le transport aérien au grand public - est un spectacle inoubliable en telle harmonie avec le contexte que j'ai dû me pincer pour vérifier que je ne rêvais pas.

Et tout était vrai.



 

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