
Cela commence par le col de Lautaret
qui nous amène naturellement, par d’étroits lacets, vers le Galibier, 2700
mètres d’altitudes, à quelques encablures de glaciers survivant ici encore au réchauffement
climatique. Effet garanti sur ma passagère que je sens se crisper lorsque le
côté droit de la chaussée donne sur d’impressionnants précipices. J’ai beau lui
dire de se détendre et de profiter du paysage, elle n’a d’yeux que pour la
trajectoire de la moto sur la mauvaise bande d’asphalte, tandis que nous
dépassons de vaillants cyclistes à l’assaut de ce col hors catégorie.
La descente est tout aussi
impressionnante, plongeon vers de verdoyantes vallées au creux desquelles
coulent de jolis torrents aux couleurs de pierres précieuses.
Puis l’on remonte à travers les sombres
et fraîches forêts de conifères pour retrouver les alpages fleuris aux couleurs
pastelles et passer le Mont-Cenis sous quelques bourrasques glaciales. Redescente
tranquille pour rejoindre la tiédeur de la vallée ensoleillée, remontée vers le
Liseran, puis, après quelques kilomètres au creux de la Maurienne industrielle,
passage du Petit-Saint Bernard pour se laisser couler en Italie vers la vallée
d’Aoste sous un ciel électrique.
Nous arrivons au pied de l’imposante
pyramide rocheuse sous les orages, et je ne peux enlever de ma pensée les récits
dramatiques de ces alpinistes parfois bloqués dans de telles conditions sur la
vertigineuse paroi rocheuse, ou du retour héroïque de Jean-Antoine Carrel
décédé au pied de cette montagne qu’il avait vaincu le premier, alors qu’il
ramenait des clients dans des conditions météo épouvantables au terme de sa 52ème
ascension.
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