La ville de
Côme sur les rives du lac éponyme est une perle, comme beaucoup d'autres villes
Italiennes, avec ses fortifications, ses ruelles étroites typiques où se
succèdent boutiques en tout genre, et sa Cathédrale gothique coiffée d'un
spectaculaire dôme de marbre surplombant la nef. Impossible de résister au
magnétisme d'un tel édifice tant il attire le regard comme un joyeux dans son
écrin en approchant de la cité.
On y accède
par une porte secondaire à la droite de la principale en s'acquittant d’une
obole symbolique et, pour les femmes, s'être couverte les épaules dénudées à
cette saison.
De
l'intérieur l'effet est tout aussi saisissant que la première impression donnée
à l'extérieur : hauteur de la voute, alignement des colonnes, jeux de lumière
des vitraux, et surtout hauteur du dôme dominant le cœur, comme le ciel au-dessus
de le terre.
Entre les
piliers sont tendues de superbes tapisseries polychromes et sur les murs
exposées de remarquables peintures religieuses du XVIe siècle. En approchant du
cœur, de grandes orgues de part et d'autre de l'allée centrale.
Tout à
notre contemplation nous déambulons tranquillement dans les allées lorsque, tel
un grondement d'orage quelques notes graves emplissent l'espace dans une
solennelle vibration à réveiller tous les défunts reposant en ces lieux saints.
Puis les notes s'enchaînent dans une mélodie ténébreuse, rapidement interrompue
par un homme alpaguant quelques visiteurs déambulant ici tout en bavardant
discrètement. Un peu surpris j’observe la scène. Il s'agit apparemment de
l'organiste qui se rassied avant d'entamer quelque chose de plus léger, sorte
de toccata bien enlevée, alternant l'usage des différents claviers des mains et
des pieds. Fasciné je m'approche m'assoir à côté de Flo déjà sous la charme et
veux lui glisser un mot à l'oreille. Aussitôt le maestro s'interrompt pour me
foudroyer du regard en demandant le silence absolu. Je n'avais pas même terminé le premier mot... L'homme a visiblement l'oreille sensible ; sans doute le moins
que l'on puisse attendre d'un bon musicien. Bouche bée je n'ose plus le moindre
mouvement de peur d'interrompre le maître tout à sa répétition.
Les
morceaux s'enchaînent alors avec virtuosité, l'homme a visiblement du
talent, régulièrement interrompus par ses frasques à l'encontre de visiteurs
trop « bruyants » qu'il vilipende ostensiblement, avant de replonger
dans sa musique.
Et je reste
assis là sans bruit et sans bouger à profiter du concert improvisé, ému aux
larmes par tant de beauté créer par le génie humain, harmonie d'une musique
sacrée dans le lieu parfait.
Le temps
aurait pu s'arrêter là.
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