dimanche 14 février 2016

Vers Ispahan


L’atterrissage de nuit sur le Bosphore a quelque chose de magique, vision panoramique du pont suspendu, trait d’union entre deux continents qui de rejoignent ici à Istanbul. Mais il ne s’agit cette fois que d’y transiter, car notre destination est plus loin vers l’Orient, L’Iran, la Perse millénaire, pour un voyage qui s’achèvera dans une semaine à Ispahan.
Courte correspondance vers la porte 310 où l’on embarque immédiatement. Nous avançons nos montres de 2h30 et nouvel envol vers Shiraz, la cité des poètes Persans, notre entrée en Iran qui commence à s’ouvrir aux visiteurs étrangers. 

L’avion n’est pas plein. Presqu’exclusivement des Iraniens rentrant à la maison lourdement chargés, stigmates visibles  d’un pays encore sous embargos internationaux.
3 heures de vol vers le Golfe Persique. Sous un ciel scintillant d’étoiles, au sol on aperçoit les flammes des torchères de champs pétrolifères, comme des bougies plantées dans le désert. Des images me reviennent, celles de mon vol vers le Koweit, il a plus de 25 ans, seulement deux semaines après la fin de la première guerre du Golf. Il s’agissait des incendies non éteints des têtes de forages détruits par les bombardements. Impossible de ne pas penser alors à la situation toujours explosive de la région, comme une maladie endémique depuis des décennies.
Puis fatigué je sombre dans une torpeur un peu nauséeuse où les pensées se bousculent, flash-back sur une intense semaine professionnelle dont il s’agit de tenter maintenant de décrocher, bercé par le ronron du biréacteur.
2h30 du matin, le 737 se pose à un horaire pour le moins inhabituel. L’aérodrome est presque désert. Nous sommes le dernier avion de « la soirée », et il nous reste à faire les formalités de Visa pour entrer dans le pays... La nuit promet d’être courte. Une heure et demie d’attente pour obtenir le précieux sésame et enfin pénétrer sur le territoire Iranien. De l’autre côté de la barrière douanière, les yeux rougis de fatigue notre chauffeur nous accueille pour nous conduire jusqu’à l’hôtel.

4h30 du matin, extinction des feux pour une brève nuit. 


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