mercredi 17 février 2016

Sur la route de Yazd



Nous poursuivons vers le Nord-Est en direction de Yadz.
Arrêt obligatoire au tombeau de Cyrus le Grand, père fondateur de la dynastie des Achéménides, et ancêtre des Darius. Ne me demandez pas de vous relater la filiation tant c’est compliqué dans ces familles impériales : assassinats, empoisonnements (qui est une forme plus subtile d’élimination du frère, du père ou du cousin gênant), adultères et j’en passe.
Finalement assez peu de chose à voir ici tant les affres de l'histoire ont fait leur œuvre destructrice, succession d’époques et de « civilisations » voulant imposer leur empreinte en cherchant bien souvent à effacer les précédentes, ou s’en approprier les mérites. Bref, la grande histoire de l’Humanité. Toujours est-il que de toute cette épopée subsiste ici le souvenir d'un grand leader, resté dans la mémoire collective comme un chef tolérant, quasi sanctifié, dont le tombeau millénaire est demeuré intact, même si le corps à disparu…, comme une marque indélébile au milieu d'une large plaine.

La route s'élève doucement et la neige se met à tomber au franchissement d'un col à 2500 m débouchant sur un vaste plateau d'altitude ou les villages se font plus rares.
A l’entrée des localités, sur des centaines de mètres le long de la route, les photos des « martyres » de la guerre contre l'Irak sont exposées tous les 30 mètres, comme autant de meurtrissures à la nation. Des hommes bien sûr, mais aussi des adolescents dont Ali notre guide nous assure qu’ils ont plus 18 ans. J'en doute.

Nous pénétrons dans le désert, immensité planes et arides à l’horizon barré par une ligne de reliefs évanescents aux sommets saupoudres de neige fraiche. Sur notre route encore quelques villages en torchis fondant comme des pains de sucre jusqu’à l’abandon, puis reconstruits progressivement en dur à proximité autour de relais GSM. Le progrès en marche.

Les kilomètres défilent doucement. Et tandis que les ombres s’allongent sous la belle lumière du soir dans un ciel redevenu limpide, bercé par le ronron du moteur, dans une douce torpeur nous profitons de ces grands espaces, associations d’images d’autres fascinants déserts, Sahara, Sinaï, Gobi, Atacama.


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