Après une soixantaine de kilomètres vers le Nord à
travers une large plaine agricole à l’horizon barré de reliefs montagneux, nous
rejoignons Persépolis, cité mythique, haut lieu de la civilisation Persane et
bien au-delà.
On aborde le site par une petite route longeant une solide barrière montagneuse au Nord-Est, tandis qu’une
vaste vallée s’étale vers le Sud-Ouest. En perspective se dressent quelques
colonnes. A première vue rien de très spectaculaire. Mais en
approchant les choses se précisent.
Presque personne sur le site, comme s’il nous était réservé pour une visite privée.
Presque personne sur le site, comme s’il nous était réservé pour une visite privée.
Devant nous, au pied des montagnes une
large terrasse surélevée domine la vallée. On y accède par deux imposants escaliers. Et là-haut c’est le choc devant la porte monumentale d’accès aux
palais flanqués de ces célèbres taureaux à tête humaine. En passant sous l'impressionnant porche, on remarque des graffitis laissés par des visiteurs, mais pas n’importe
lesquels : signatures d’expéditions du début du 19ème, à une
époque où arriver jusque-là relevait de l’exploit pour les Européens.
De majestueuses allées permettent de
rejoindre les différentes constructions de la capitale impériale Achéménide érigée
il a près de 2500 ans par Darius et sa dynastie.
Certes il faut un peu d’imagination
pour visualiser les bâtiments aujourd’hui disparus, telle que la salle des 100
colonnes haute de plus de plus de 20 mètres. Mais là n’est sans doute pas le
plus intéressant. A la chute de Darius III, la cité fut incendiée par Alexandre
Le Grand, puis abandonnée. Et le temps fit son œuvre, la recouvrant
progressivement d’une épaisse couche de sable, comme si elle avait coulé et que
seule la mature du navire en était restée visible pour des générations. Et ce
n’est qu’au siècle dernier que furent entreprises des fouilles sérieuses révélant
des centaines de bas-reliefs sculptés dans la pierre, parfaitement conservés, relatant l’épopée Achéménide
dans de longues frises à lire comme des bandes dessinées. Les
détails sont saisissants de réalisme. On y voit évidemment les vêtements et accessoires
des centaines de personnages qu’il est même possible de reconnaitre par origine
ethniques, histoire de bien montrer au visiteur le rayonnement universel de l’empire à cette époque.
Egalement gravé dans la pierre de manière très fine, de courts textes cunéiformes
commentent, s’il en était encore besoin, les illustrations. A tel point que se
promener dans Persépolis devient un jeu de piste à la recherche d’indices très
concrets de la vie des hommes quelques 400 ans avant JC.
Et, comme une banalité, de se demander
pourquoi cette civilisation a pu s’effondrer, comme bien d'autres
qui ont forgé l’Histoire des Hommes, notre histoire, celle qui attise notre curiosité de voyageurs curieux, enthousiastes, avides de comprendre et partager ce qui nous relie à l'Humanité.
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