dimanche 21 novembre 2010

Parti vers l'Est, revenu par l'Ouest

Détroit – Paris : dernier « run » pour rentrer à la maison, impatient de retrouver les miens après un tour complet de la planète en 12 jours, 3h et 27 minutes, ponctués de nombreux rendez-vous de travail avec tant de gens différents que j’en ai un peu le vertige. Incroyable compression de l’espace-temps, parfaite illustration du concept de village mondial.
Je rentre avec le sentiment du devoir accompli, vidé, mais comme toujours heureux et ému à l’idée de retrouver les êtres chers.
Chemin faisant, en terminant un tel voyage je me repose la sempiternelle question : où fait-il bon vivre ? A peu près convaincu que la plupart des gens doivent répondre la même chose : « chez moi » ; démonstration s’il en était besoin que le bonheur à plus à voir avec le cœur qu’avec les conditions matérielles. Evidemment lorsque l’on peut concilier les deux…

Assis dans l’avion en place 21D, mon voisin ronfle bruyamment. Malgré le léger sédatif pris pour dormir lors de mes vols intercontinentaux je n’arrive pas à m'assoupir ; sans doute l’accumulation des décalages horaires et l’excitation du retour provoquant un désordre hormonal que l’organisme ne parvient pas réguler. L’esprit divague, réflexions décousues, improbables associations d’images défilant dans une semi-torpeur. Le temps passe lentement, trop lentement, bercé par le ronron des moteurs de l’A330, sans doute le plus bel avion de transport actuel, long courrier bimoteur fin et élégant. De temps en temps une hôtesse passe proposer un verre d’eau, histoire de ne pas trop se déshydrater dans l’air sec de la cabine climatisée.
Je jette un œil par le petit hublot de la porte. A son pourtour quelques cristaux de glace se sont formés, comme une fine dentelle autour d’un miroir. Nous sommes au milieu de l’Atlantique. A l’Est le ciel commence à rosir.

- Mesdames, Messieurs, votre commandant. J’espère que votre vol a été agréable. Nous commençons notre descente vers Paris Charles de Gaulles où le temps est gris, la visibilité de 400 mètres et la température de 6° Celsius. Pour votre information nous ferons un atterrissage automatique.

A l’évidence un pilote passionné ce commandant. Toujours agréable de sentir l’intérêt du professionnel pour ce beau métier.
Malgré le brouillard l’avion pause les roues sur le tarmac dans un parfait « kiss landing ». Incroyable technologie.
Juste une heure pour attraper la connexion de Nantes et boucler ma grande boucle. Plus que suffisant.

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