jeudi 4 novembre 2010

Lapin à Moscou

Moscou a ce charme si bien chanté par Gilbert Bécaut dans sa chanson « Nathalie ». Capitale de culture et d’histoire où il fait bon se promener le long des grandes avenues, empruntant le métro baroque de la très grande époque soviétique lorsqu’il s’agit de traverser la ville par les sous-terrains.
Nous avons rendez-vous aujourd’hui avec un apparatchik de l’aviculture Russe, de ceux qui ont fait carrière en gré des opportunités politiques, surfant sur un système où la promotion n’est que le résultat de l’entretien d’intérêts bien placés basés essentiellement sur la flatterie, les « petits » cadeaux et la cooptation. Somme toute rien de bien original, mais passage obligé pour le développement de nos affaires dans le plus grand pays du monde.

En sortant de l’hôtel « Cosmos », ce voyage a décidément quelque chose de spatial, je passe sous l’immense statut du Général de Gaulle trônant devant le monumental bâtiment.
Clin d’œil à la France dans un pays où les héros politiques sont légion.
Le long de l’avenue des kiosques à journaux proposent une large offre de magazines, mais aussi de livres variés, de la littérature classique au dernier bouquin d’actualité. Nous sommes ici en pays d’écrivains.
L’hiver approche. Les passants pressés portent déjà grands manteaux et confortables fourrures.
Nous prenons le métro en direction de notre lieu de rendez-vous. Irina appelle le bureau de notre interlocuteur histoire de reconfirmer l’heure exacte de la rencontre. Je la vois alors froncer les sourcils en me regardant avec un air quelque peu désolé. Il y a visiblement un problème. Après avoir raccroché, elle m’explique très embêtée que notre homme a du répondre à une obligation protocolaire de dernière minute et ne pourra finalement pas nous recevoir… Un peu cavalier tout de même, d’autant que nous sommes venus principalement pour ça ! Se confondant en excuses, Irina m’explique toute sa surprise, très étonnée et déçue de n’avoir pas été informée préalablement de ce dédit pour le moins curieux, ajoutant que la secrétaire lui disait avoir contacté l’ambassade de France pour leur demander de m’informer de l’annulation du rendez-vous ! Procédé des plus singuliers ; dans la grande tradition des intrigues soviétiques. Y aurait-il eu influence de quelque concurrent bienveillant et bien renseigné pour nous barrer la route ? Tant pis, nous ferons sans. Le soir même je m’applique à lui adresser une fort diplomatique lettre d’invitation. La partie d’échec se poursuit.
Mon téléphone cellulaire sonne :
- Bonjour Fred, c’est Chantal à l’accueil, (elle m’appelle depuis le siège de Groupe en France), j’ai pour toi un appel de l’ambassade de France concernant votre rendez-vous à Moscou…
- Oui, oui, merci Chantal. Dis leur que je suis au courant.

C’est l’heure du déjeuner. Nous finissons dans un restaurant sous-terrain au cœur du quartier administratif de Moscou.
Tandis que nous dégustons un excellent canard aux choux, recette Tchèque, entre quelques standards Russes, la sono diffuse essentiellement des chansons françaises : Dutronc, Patricia Kass, Goldman, Alex Red et j’en oublie.
Devant mon étonnement Irina m’explique que c’est tellement joli à écouter et si romantique.
L’amitié entre les peuples…

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