mardi 2 mars 2010

D'un monde à l'autre


Après un court transit par la maison, le temps d’embrasser les enfants, de passer 2 nuits avec Flo, quand réveillé par le jet lag au milieu de la nuit la sensation de sa présence apaisante vaut tous les réconforts, et une sympathique soirée entre amis à décompresser, me voilà projeté de Des Moines - Iowa, à Bangkok - Thaïlande, exactement aux antipodes :
Choc du climat de – 15° Celsius à plus 35 !
Choc des cultures : des solides américains enracinés au centre de leur monde puissance 10 à la fourmilière grouillante et laborieuse des petits Hommes souriants aux yeux bridés.
Passer en 2 jours du régime T.bone Steak géants au Tomniam Kum (soupe de crevettes épicées) permet aussi à l’estomac d’apprécier les opposés.
En débarquant à l’aéroport je fixe une image amusante : un avion entier de moines Bouddhiste récupérant leurs bagages. Demain c’est ici la fête religieuse du Bouddha, journée chômée, occasion pour ceux qui le souhaite de se consacrer à la prière.
Il est 12h30 et à tout hasard je compose le numéro de téléphone de Alex, notre deuxième fils, sensé, après un voyage de 2 semaines en Asie avec Dom, être reparti du même aéroport depuis un peu plus d’une heure vers l’Europe.
Surprise, il décroche !
- Ton avion a du retard Alex ?
- Ben non papa, nous partons à 11h…
- Euh, tu veux dire 23h ?
- Oui c’est ça !
Heureux quiproquo qui permet de nous retrouver pour déjeuner, agréable moment à discuter de voyages et de leur émerveillement en découvrant les extraordinaires temples d’Ankhor au Cambodge.



Lundi : ce matin un joli challenge. J’ouvre en effet une conférence sur l’élevage volailles, porc et bovin, devant une assemblée de 600 personnes provenant de 30 nationalités, par un topo en anglais sur les enjeux de la génétique animale pour la prochaine décennie.
Respirer profondément pour contrôler l’émotion. Gravir d’un pas décidé les quelques marches conduisant au podium. Regarder « dans les yeux » ce public métissé. Compter intérieurement « 1, 2, 3 » et c’est parti :
- Ladies and gentlemen, it’s an honour and a pleasure to open this conference…
35 minutes plus tard je conclu sous les applaudissements sans avoir vu le temps passer, porté par le déroulement de mon topo. Exercice réussi je crois. Et surtout satisfaction de l’avoir fait.



Ce midi, tout en mangeant un plat de pâtes dans un petit restau Italien – partout dans le monde une valeur sure la cuisine Italienne - j’observe simplement la vie grouillante de cette petite rue perpendiculaire à Sukhumvit, artère principale de Bangkok.
Dans une odeur intense de gaz d’échappement et le bruit des moteurs trafiqués, la circulation n’arrête pas entre les taxis roses, les "touc-toucs" multicolores à touristes et autres mobylettes où il n’est pas rare de compter 3 passagers.

Au coin de la rue une jeune femme au visage intelligent souligné par une paire de lunettes à bord noir travaille visiblement très concentrée sur une machine à coudre Singer à pédale d’un autre temps. Je suis d’autant plus intéressé que Flo vient de faire l’acquisition d’un modèle équivalent provenant de la grand-mère de notre ami Marco. Une merveille de mécanique dans un état irréprochable, comme si elle avait fait un bon dans le temps de presque un siècle. Et cette jeune femme souriante qui travaille installée sur le trottoir, apparemment couturière à son compte, mètre ruban autour du cou, recevant la demande d’une cliente venant avec un morceau de tissu rouge se faire confectionner une nouvelle tenue dont elle prend les mensurations en 2 temps 3 mouvements. Je suis fasciné et me dis que décidément rien n’est plus beau qu’une femme qui crée. Peut-être le retour inconscient d’images enfouies de ma grand-mère paternelle travaillant sur ce type de machine, ou d’un transfert sur ma femme que je trouve à irrésistible, lorsque du coin de l’œil, je l’observe quant elle se met à coudre, concentrée sur la réalisation de sa création.

De temps en temps, précédé de flaveurs épicées, passe dans la rue un restaurant ambulant : petits bonhommes poussant d’improbables chariots cuisines à roues de vélo, où il est possible d’acheter quelques sataies (fines brochettes de poulet à la sauce cacahuète épicée) ou autres morceaux d’abat grillés.

Après déjeuner je fais quelques pas dans une ruelle au ciel strié de milliers de fils électriques en tous sens, pour déboucher dans une impasse se terminant par une petite cours au milieu de baraques recouvertes de tôles ondulés rouillées.
Derrière un portail déglingué, par terre des sortes de cloches en osier sous lesquelles s’agitent des volailles filiformes au plumage rouge et noir aux reflets bleutés. Il s’agit en fait de coqs de combat. Ici c’est un sport national sur lequel des paris plus ou moins clandestins sont organisés. Tout sourire le gardien des lieux s’approche de moi :
- Come, come, dit-il en ouvrant le portail.
Je m’approche, et comme si nous étions amis de longue date, il me fait découvrir avec fierté ses champions, des bêtes magnifiques dont il me met un spécimen dans les bras. Même pas peur ! Peut-être sait-il à qui il à faire… Je caresse le plumage soyeux et repose l’animal au pied de sa cage.
Nous nous quittons sur un sourire, un rendez-vous m’attend.

2 commentaires:

airstar a dit…

salut l'ami
ptet qu'il est bon ce coq pour tes futurs repro et puis s'il est pas bon on le découpera dans notre assiette un de ces jours a la ferme
a bientot porte toi bien
jo.

Fred Grimaud a dit…

Pas assez de viande ; tout en "nerf" ces coqs de combat ! Rien ne vaut un bon poulet Hubbard ou, mieux encore pour le dimanche, un bon magret grillé. Hummmn j'en ai déjà l'eau à la bouche...

Fred