Je sais bien que la question est d’une
parfaite banalité, et probablement même au-delà, tant chacun croit en percevoir
l’évidence.
Mais encore faut-il en faire vraiment l’expérience
pour s’en rendre compte pleinement.
Il y a bien sûr les vertus de l’exercice
physique sur la santé. Ce que nous percevons aisément. Car il s’agit bien d’un
engagement physique que de se mouvoir à pied dans notre environnement, plus
encore quand il s’agit de sortir de sa zone de confort pour aller se confronter
au milieu naturel encore sauvage duquel on fait tout pour nous préserver des
risques éventuels. Comme si vivre dans le monde moderne nous immunisait des
risques de l’existence...
Mais l’expérience peut aller bien
au-delà, une fois cette première étape de la (re)découverte du corps en
mouvement.
Se confronter réellement aux éléments de
la nature est une autre dimension qui en vaut la peine : la chaleur de soleil
jusqu’à sa brûlure, l’air et ses odeurs au gré des saisons, les nués d’orages
jusqu’à vous tremper, le froid jusqu’à sa morsure, la nuit réellement noire,
les tumultes du vent, les bruits des animaux qui nous entourent, l’eau froide d’un
torrent de montagne, le clapotis de la pluie sur l’herbe humide...
Avez-vous déjà prêté une réelle
attention aux bruissements des arbres dans la forêt, comme le murmure de djinns
facétieux ? Ou le crissement de vos pas sur les cailloux du chemin en
surplomb du ruisseau dont l’écoulement emplit la vallée d’une note cristalline ?
Et au petit matin le gazouillis des oiseaux comme une ode à la journée qui
commence ? Et le soir, ces chiens qui aboient dans le lointain ? Toutes
ces sensations que le monde moderne a remplacé par le vacarme des activités humaines,
ces bruits familiers devenus notre nouvel environnement « naturel » et
qui nous rassurent.
La solitude aussi du marcheur, face à
lui-même et aux éléments qui le renvoient loin des tumultes du monde. Moment
propice à l’introspection, quand le corps en harmonie avec la nature permet à l’esprit
de s’élever vers des considérations plus spirituelles sur notre condition d’humain
qui avons façonné le monde tel qu’il est devenu.
Retrouver ses racines, ressentir
vraiment ses origines « animales » en s’extrayant des environnements
familiers que nous avons construit pour retrouver celui d’où nous venons.
Et pour cela point de nécessité d’aller
au bout du monde. Les chemins de grande randonnée offrent un terrain d’expérience
parfait.
Car il s’agit bien d’une expérience qui
en vaut la peine.
2 commentaires:
Ton joli texte donne envie de partir de suite, merci
je partage totalement.
.Ces moments me sont devenus indispensables...
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