L’arrivée sur Bilbao par la route nationale depuis le pont suspendu aux allures de petit Golden Gate nous projette sur l’architecture unique du musée Guggenheim, tout en courbes recouvertes d’écailles en titane.
Comme l’on certainement voulu ses
concepteurs, l’effet est saisissant. Emotion esthétique de celle provoquée par
les plus belles créations des bâtisseurs de cathédrales où la technique permet
toutes les audaces.
Et si la construction n’a pas ici de
vocation spirituelle, elle n’est pas moins destinée à exposer les créations des
plus grands artistes en un lieu unique dédié à la beauté.
S’en approcher est déjà une émotion. Y
entrer nous fait quitter le monde réel, pour celui imaginaire des artistes. On
passe ainsi sans réelle transition d’un univers à l’autre. Certain nous parle,
d’autre non. Et à chaque fois la question de l’inspiration de l’auteur. Ce qui
l’a guidé dans son œuvre créatrice. Ils sont s’y nombreux à s’y essayer et
seuls quelqu’un(e)s sortent du lot. Comme une injustice. Sauf à considérer que
la postérité n’est jamais le fruit du hasard, mais la synthèse du talent qui s’apprécie
à l’aune des émotions de celles et ceux qui osent se confronter à leurs œuvres et
y trouvent un supplément d’âme. Et même si tout cela reste très subjectif, il
est de bon ton de considérer que cela s’apprend. Car il est bien connu que les
personnes éduquées seraient plus sensibles à l’art que celles qui n’en auraient
pas eu chance...
Je déteste cette vision élitiste. Ce qui
compte est bien le ressenti, pas nécessairement la faculté d’y mettre les bons
mots. Cette œuvre me touche, celle-ci non, tandis que celle-là m’a réellement
bouleversé. Dois-je pour autant être capable d’y mettre des mots ? Bien
des artistes eux-mêmes ne le sont pas, exprimant leurs états d’âme par des
créations chargées d’émotions laissées à l’appréciation de chacun. Ceci est donc
très intime, protégé par une pudeur très personnelle comme les plus belles
choses de la vie.
Alors pourquoi ne pas se laisser
simplement aller dans les étages, de salle en salle, au milieu d’expositions
dédiées à l’artiste Japonaise Yayoi Kusama et ses joyeuses créations
multicolores, Lynette Yiadom-Boakye et ses figurations crépusculaires, Oskar
KoKoschka le rebelle de Vienne, sans oublier El Anatsui, Jenny Holtzer, Jeff
Koons, Sol Lewitt et les autres...
Dis comme cela ça fait un peu pédant, de
celui qui saurait en parler. Que nenni, j’avoue humblement m’être souvenu avoir
déjà vu des toiles de Yayoi Kusama, sans en avoir retenu le nom. La quasi-totalité
des autres artistes m’étaient totalement inconnus, comme certainement à la
majorité des milliers de visiteurs du jour. Mais, bien accompagné, ce fut un
moment en apesanteur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire