samedi 5 août 2023

Guggenheim

 


L’arrivée sur Bilbao par la route nationale depuis le pont suspendu aux allures de petit Golden Gate nous projette sur l’architecture unique du musée Guggenheim, tout en courbes recouvertes d’écailles en titane.
Comme l’on certainement voulu ses concepteurs, l’effet est saisissant. Emotion esthétique de celle provoquée par les plus belles créations des bâtisseurs de cathédrales où la technique permet toutes les audaces.
Et si la construction n’a pas ici de vocation spirituelle, elle n’est pas moins destinée à exposer les créations des plus grands artistes en un lieu unique dédié à la beauté.
 
S’en approcher est déjà une émotion. Y entrer nous fait quitter le monde réel, pour celui imaginaire des artistes. On passe ainsi sans réelle transition d’un univers à l’autre. Certain nous parle, d’autre non. Et à chaque fois la question de l’inspiration de l’auteur. Ce qui l’a guidé dans son œuvre créatrice. Ils sont s’y nombreux à s’y essayer et seuls quelqu’un(e)s sortent du lot. Comme une injustice. Sauf à considérer que la postérité n’est jamais le fruit du hasard, mais la synthèse du talent qui s’apprécie à l’aune des émotions de celles et ceux qui osent se confronter à leurs œuvres et y trouvent un supplément d’âme. Et même si tout cela reste très subjectif, il est de bon ton de considérer que cela s’apprend. Car il est bien connu que les personnes éduquées seraient plus sensibles à l’art que celles qui n’en auraient pas eu chance...
Je déteste cette vision élitiste. Ce qui compte est bien le ressenti, pas nécessairement la faculté d’y mettre les bons mots. Cette œuvre me touche, celle-ci non, tandis que celle-là m’a réellement bouleversé. Dois-je pour autant être capable d’y mettre des mots ? Bien des artistes eux-mêmes ne le sont pas, exprimant leurs états d’âme par des créations chargées d’émotions laissées à l’appréciation de chacun. Ceci est donc très intime, protégé par une pudeur très personnelle comme les plus belles choses de la vie.
 
Alors pourquoi ne pas se laisser simplement aller dans les étages, de salle en salle, au milieu d’expositions dédiées à l’artiste Japonaise Yayoi Kusama et ses joyeuses créations multicolores, Lynette Yiadom-Boakye et ses figurations crépusculaires, Oskar KoKoschka le rebelle de Vienne, sans oublier El Anatsui, Jenny Holtzer, Jeff Koons, Sol Lewitt et les autres...
Dis comme cela ça fait un peu pédant, de celui qui saurait en parler. Que nenni, j’avoue humblement m’être souvenu avoir déjà vu des toiles de Yayoi Kusama, sans en avoir retenu le nom. La quasi-totalité des autres artistes m’étaient totalement inconnus, comme certainement à la majorité des milliers de visiteurs du jour. Mais, bien accompagné, ce fut un moment en apesanteur.
 
 

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