Quitter le Grand Sud est à chaque fois un
moment nostalgique. Allez savoir pourquoi un puissant magnétisme nous oblige à
nous retourner pour fixer des images indélébiles : les paysages d’une
beauté minérale brute, la lumière crue d’un ardent soleil, les fascinantes
oasis, la sobriété des gens qui vivent ici, également la poussière et les
odeurs de cet environnement rude auquel on s’est adapté pour un trop court
moment.
Mais puisqu’il faut bien rentrer, autant
le faire en musardant. Alors nous prenons le temps par les chemins de traverse,
choisissant soigneusement les plus petites routes blanches ou jaunes de la
carte Michelin. Celles à « virolos » qui passent aussi dans les
villages de la Tunisie authentique. Rouler le nez au vent en répondant par des
petits signes amicaux aux enfants tout excités par le passage de nos machines
trop bruyantes. S’arrêter boire des cafés en essayant de papoter avec les gars
du coin et, plus loin, à l’heure du déjeuner, dénicher une gargote pour y
manger la cuisine familiale sous les sourires des femmes en cuisine.
Tunis est en vue et nous changeons de
monde pour entrer dans la modernité d’une capitale et son cloaque de circulation,
jusqu'à l’hôtel Saint Georges déniché sur internet.
Délicieusement vintage, l’établissement
nous accueille à l’ancienne : personnel prévenant derrière un comptoir en
bois des années postcoloniales. Un bataillon de garçons de café en fin de
carrière assure un service impeccable, dans des tenues qui ne le sont pas
moins, en français parfait avec professionnalisme et gentillesse. A l’avenant
salles et chambres un peu surannées mais parfaitement entretenues avec mobilier
d’époque.
A l’heure du diner l’endroit est bondé.
Des hommes bien sûr, mais aussi des jeunes gens, filles et garçons, en totale
décontraction. Nous sommes au bon endroit pour boire une bière, quitter les
bottes de moto et faire le bilan de cette belle escapade.
-
C’était
bien ?
-
Super
bien mais presque avec un goût de trop peu !
-
T’as
raison, mais bon, le plus important est de l’avoir fait sans tomber ni casser.
-
Ouais,
et maintenant il va falloir reprendre le cours normal de notre vie...
-
Par
ce que ça ne fait pas partie du cours normal de notre vie ?
- Bien sûr. Où avais-je la tête ? On va cirer les bottes et les remiser
jusqu’à la prochaine aventure.
-
Tu
penses à quoi ?
-
Vers
Samarcande, l’an prochain...
1 commentaire:
Salut !
Vous m’avez fait rêver et merci pour les commentaires.
Pour Samarcande, pas facile d’y aller actuellement…..(Russie, Iran…)
Mais je suis sûr que vous trouverez une solution !💪😉
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