mardi 27 septembre 2022

Pas tombés, pas cassés !

 
Quitter le Grand Sud est à chaque fois un moment nostalgique. Allez savoir pourquoi un puissant magnétisme nous oblige à nous retourner pour fixer des images indélébiles : les paysages d’une beauté minérale brute, la lumière crue d’un ardent soleil, les fascinantes oasis, la sobriété des gens qui vivent ici, également la poussière et les odeurs de cet environnement rude auquel on s’est adapté pour un trop court moment.
 
Mais puisqu’il faut bien rentrer, autant le faire en musardant. Alors nous prenons le temps par les chemins de traverse, choisissant soigneusement les plus petites routes blanches ou jaunes de la carte Michelin. Celles à « virolos » qui passent aussi dans les villages de la Tunisie authentique. Rouler le nez au vent en répondant par des petits signes amicaux aux enfants tout excités par le passage de nos machines trop bruyantes. S’arrêter boire des cafés en essayant de papoter avec les gars du coin et, plus loin, à l’heure du déjeuner, dénicher une gargote pour y manger la cuisine familiale sous les sourires des femmes en cuisine.
 
Tunis est en vue et nous changeons de monde pour entrer dans la modernité d’une capitale et son cloaque de circulation, jusqu'à l’hôtel Saint Georges déniché sur internet.
Délicieusement vintage, l’établissement nous accueille à l’ancienne : personnel prévenant derrière un comptoir en bois des années postcoloniales. Un bataillon de garçons de café en fin de carrière assure un service impeccable, dans des tenues qui ne le sont pas moins, en français parfait avec professionnalisme et gentillesse. A l’avenant salles et chambres un peu surannées mais parfaitement entretenues avec mobilier d’époque.
A l’heure du diner l’endroit est bondé. Des hommes bien sûr, mais aussi des jeunes gens, filles et garçons, en totale décontraction. Nous sommes au bon endroit pour boire une bière, quitter les bottes de moto et faire le bilan de cette belle escapade.
-       C’était bien ?
-       Super bien mais presque avec un goût de trop peu !
-       T’as raison, mais bon, le plus important est de l’avoir fait sans tomber ni casser.
-       Ouais, et maintenant il va falloir reprendre le cours normal de notre vie...
-       Par ce que ça ne fait pas partie du cours normal de notre vie ?
-       Bien sûr. Où avais-je la tête ? On va cirer les bottes et les remiser jusqu’à la prochaine aventure.
-       Tu penses à quoi ?
-       Vers Samarcande, l’an prochain...
 
 
 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut !
Vous m’avez fait rêver et merci pour les commentaires.
Pour Samarcande, pas facile d’y aller actuellement…..(Russie, Iran…)
Mais je suis sûr que vous trouverez une solution !💪😉