Edimbourg, Paris, Vienne. Trois
semaines, trois capitales Européennes. Que ce soit pour y travailler, retrouver
famille ou amis le temps d’un week-end et en profiter pour découvrir quelques facettes méconnues, à chaque fois ce plaisir d’une immersion dans la grande
fresque historique et culturelle de « notre partie du monde ». Il y a bien sûr l’architecture, ce que
l’on voit au premier coup d’œil et qui impressionne : grands boulevards haussmanniens,
constructions victoriennes, palais impériaux érigés pour la postérité des
grands Hommes qui nous ont précédé. Devrais-je également dire Femme ? Injuste mais
réelle connotation masculine de ces réalisations spectaculaires faites pour
partie de testostérone.
Les universités aussi, fierté des
grandes cités. Celles qui ont formé des générations de femmes et d’hommes, piliers
de notre civilisation aux racines profondes.
Tous ces lieux de
commémoration, souvent des hauts faits militaires, cicatrices des soubresauts
politiques de notre continent profondément ancrés dans les narratifs
historiques à l’origine de nos nations. Rappels qu’il fallut se battre pour
devenir ce que nous sommes, des peuples libres dans un vaste espace
démocratique où les citoyens sont égaux en droits.
Et ces musées, si nombreux, si variés,
où les visiteurs se retrouvent pour partager des émotions artistiques,
scientifiques, techniques, historiques, tout ce qui fait la singularité du genre
humain.
Comment oublier la découverte de l’œuvre
magistrale de Jean-Michel Basquiat - fulgurante et dérangeante, sur la négritude Américaine dans les
années 70-80 - artiste New-Yorkais mort en 1988 à l’âge
de 28 ans ? Ou la puissance esthétique des créations de Gustave Klimt au
début du siècle dernier ? Quand des milliers de visiteurs du monde entier
se pressent devant leurs toiles, passant de l’une à l’autre en laissant
porter, ou pas, par l’esprit de leurs créateurs... L’art qui relie les humains au-delà
de toute autre considération, moments de grâce où les émotions esthétiques
transcendent les différences pour connecter les esprits vers une dimension supérieure : de tous âges, genres, origines, on se retrouve dans ces
lieux d’une incroyable puissance émotionnelle, à la recherche de l’émerveillement,
de la surprise, du frisson, d’un souvenir, d’une gêne parfois. Pour à chaque fois en sortir différent,
meilleur peut-être, plus humain sans doute. En rejoignant la grande avenue en bas
de la perspective depuis le palais du Belvédère, nous tombons sur un monument
commémorant la libération de Vienne par l’armée rouge en 1945. Impeccablement
entretenu, dans le plus pur style soviétique triomphant, les soldats Russes glorifiés
en héros d’une épopée libératrice. Et en arrière-plan, peintes sur le mur d’enceinte,
les deux longues bandes jaune et bleue du drapeau ukrainien, ironique illustration
d’un nouveau soubresaut de l’histoire de notre continent qui semblait appartenir
au passé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire